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Les Hébreux

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Message  Freya Sam 5 Jan 2013 - 15:54

Les origines
Les Hébreux appartiennent à la race arménoïde originaire du sud du Caucase. Selon les Russes T.B. Gamkrelidze et V.V. Ivanov (1), le Caucase entre l'Asie Mineure et le nord de la Mésopotamie serait selon leur opinion, le centre de diffusion des langues indo-européennes. Dans les temps anciens, dans la région arménienne, un mélange s'est produit entre la race arménoïde et la race blonde, aussi les Hébreux présentent-ils des caractéristiques générales des deux races (2).

Le nom même d'Ashkénaz, une branche des Hébreux, est donné par la Thora ainsi que par le livre des Chroniques à un peuple nordique de la région arménienne : Ashkénaz est le fils de Gomer, fils de Japhet (3). Gomer est identifié aux Gimirri des textes cunéiformes, dont les Grecs ont fait les Cimmériens (Kimmeriori), et Ashkénaz désigne les Scythes nomades, congénères des Cimmériens. Tous ces peuples forment des branches du groupe aryen (4). Dans les sciences modernes, Japhet correspond à l'ensemble de la race nordique.

En 587 av. notre ère, Babylone assiégea Jérusalem. Le prophète Jérémie appela alors aux secours les Ashkénaz (Scythes), et les Arméniens (Ararat), peuples apparentés aux Hébreux (5). De même, les prêtres de l'Exil se sont assimilés le mythe du Déluge et firent s'ancrer l'Arche de Noé sur les mont d'Ararat (6), terre des ancêtres arménoïdes des Hébreux.

Des documents archéologiques attestent l'origine arménoïde des Hébreux, d'un façon irrécusable et par les livres sacrés eux-mêmes. Cependant, les prêtres de l'Exil ayant pour dessein de retourner à Jérusalem alors entre les mains des Nabatéens et des Iduméens, eurent l'idée de rattacher le peuple juif à un lointain ancêtre putatif commun avec les Arabes, qu'ils appelèrent Sem (7).

1. Drevnjaja Parednjaja Azija i Indoevropejskaja Problema, et Vremennve iAreal'nye Harakteristiki Obqceindoevropejskogo Jazyka po lingvisticeskim i kul'turno-istoriceskim Dannym, in Vestnik Drevnej Istorii, No 3, 1980,p. 3ss., Moscou, Nauka.

2. Cf. sur l'origine arménoïde des Juifs, mélangés à d'autres races : S.A. Weissenberg, cité in art. "Jews", in Encyclopedia Britannica, ed. 1961, t. 13, p. 42 a, c. 1-2.

3. (Genèse, 10/2-3 ; I Chr., 1/5-6. Voir sur Ashkénaz, une branche des Hébreux : Encyclopaedia Judaïca, art. "Ashkénaz", t. 3, C. 719 ss., Jerusalem 1971, Macmillan.

4. Cf. Les Scythes nomades : Héredote, Hist., 1, 15, 103-106 ; IV 1 ss., 12, 46 ; Pline l'Ancien, Hist. nat., VI, 50-51 XIX (17).

5. Jérémie, 51/27).

6. (Genèse, 8/4).

7. Genèse, 10/22-30 ; 11/10-27 ; 16/1-4, 11 ; 25/1-4, 12-15.


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Message  Freya Dim 6 Jan 2013 - 9:08

Documents archéologiques
Tout au long du IIe millénaire avant notre ère, les documents anciens mentionnent des peuples migrateurs errant avec leurs troupeaux le long des frontières civilisés du Moyen-Orient. Ces peuples appelés tantôt les Habirou (ceux qui traversent les frontières) ou Hapirou (ceux qui sont couverts de la poussière des routes), ou encore Khabirou (coupe-tête, sens commun de meurtriers, agresseurs, pillards, gens du désert) (identification remontant à Hugo Winckler (08).

Les mentions les plus anciennes des Khabirou, se retrouvent dans les tablettes assyriennes de Cappadoce, au XIXe siècle av. notre ère, lieu de rencontre des marchands assyriens qui y avaient établis des comptoirs (9). Ces peuples descendent peu à peu du Nord vers le Sud, de la région arménienne vers la Syrie-Palestine, en vagues migratoires concomitantes avec celles de Hourrites à la langue apparentée à celle de l'Urartu (Ararat), ancien Etat arménien. Les Hourrites sont des Asianiques et des Indo-Européens, et parmi leurs dieux, figurent la branche aryenne de l'Inde : les jumeaux Mithra et Varuna, Indra, et les dieux Nasatya. Les Hourrites descendent vers le sud et se déploient en forme d'éventail autour des frontières de l'Arménie actuelle, au cours du IIe millénaire av. notre ère (10). Leur tactique migratoire consiste en une infiltration lente et régulière, pendant laquelle ils se mélangent au peuple autochtone jusqu'à ce que le nombre de Hourrites devienne important, alors ils se rendent maîtres du pays et chassent les autochtones (preuve apportée par les fouilles de Nuzi, près de Kirkuk, en Iraq (11).

Vers le XVIe siècle avant notre ère, les Hourrites occupent le nord de la Haute-Mésopotamie, de l’Est du Tigre jusqu’en Hatti (royaume Hittite) en Asie Mineure, et forment le pays de Mitanni (12). Au XV e siècle av. notre ère, les Hourrites descendent vers la Syrie-Palestine, mais sont défaits à Qâdesh et Megiddo par les Pharaons Ramsès II et Amenhotep II (13), et le pays de Canaan reste sous l’égide de l’Egypte (Les gouverneurs de Canaan, prêtaient serment de loyauté envers Pharaon (14). Mais subitement, au XIVe siècle av; notre ère, le Mitanni devient vassal des Hittites (15).

8. Geschichte Israels in Einzeldarstellungen, Leipzig 1895, Pfeiffer, t. 1. p. 18 ss. ; idem, Die Hebräer in den Tel-Amarna, in Altorientalische Forschungen, 3. Reihe, 1/1, Leipzig 1901, Pfeiffer, p. 91 ss.

9. Jean Bottero, Le problème des Habiru à la 4e rencontre assyriologique internationale (1954),p. 8 ss.

10. Sur le rapport du hourrite et de l'urartéen : Mirjo Salvini, Hourrite et urartéen, in Revue Hittite et Asianique, t. XXXVI, 1978, p. 157 ss.

11. Nuzi, report on the Excavacation at Yorgan Tepa (1939), préc., vol. 1, text. p. 18.

12. Nuzi, Report on the Excavation at Yorgan Tepa (1939), préc., vol. 1, Text, p. 42 ss.

13. Annales de Thoutmès III (1490-1436 av. l‘ère vulgaire), temple de Karnak, an 22-23, ANET, p. 235, c 1 àp. 238, C. 1 ; etc.

14. Stèle de Barkal, près de la 4e cataracte, règne de Thoutmès III, 47e année, li. 24 ANET, p. 238c. 1, etc.

15. Traité entre Suppiluliumas (1390-1354 av. notre ère) roi des Hittites et Kurtiwaza, roi de Mitanni, ANET p. 205, c. 2 ; p. 206, c. 1-2.


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Message  Freya Dim 6 Jan 2013 - 14:48

On a supposé un moment que les Abirou/Apiru/Khabiru n’appartiennent pas à une ethnie, mais forment une catégorie sociale de gens venus de tous horizons : fuyards, personnes déplacées, réfugiés ou émigrés, individus libres révoltés ou esclaves en rupture de ban, poussés par l’indigence vers les villes à la recherche de travail et transformés avec le temps en un élément humain distinct qui, pour survivre, se serait organisé en groupes (16). Or, cette opinion ne peut être retenue, les Abirou/Apirou/Khabirou se composent de groupes à prédominance ethnique, voire homogènes, à identifier avec les Hébreux de la Thora, lesquels étaient en contact étroit avec les Hourrites ; les plus anciennes coutumes hébraïques (relation des successions avec les dieux domestiques, clauses prohibant au gendre de prendre d’autres femmes), comme également les plus anciens dieux des Abiru, (le dieu de la lune Sin à Harân) se révèlent ceux des Hourrites (17).

Au XVIIIe siècle av. notre ère, les archives du royaume de Mari, à la frontière syrio-irakienne actuelle, près d’Abu Kémal sur l’Euphrate, mentionnent divers peuples appelés les Khabiru, ainsi que les tribus des Béni Yamin (les fils du Sud), par oppositions aux autres tribus, les Béni Sam (les fils du Nord)(18). Une fraction de ces Khabiru travaillaient en tant que mercenaires (19). D’autres, comme les Béni Yamin se livrent au brigandage. Ils sont repoussés par Zimri-Lim, roi de Mari (20). Les Béni-Yahim se retirent alors au sud, vers Canaan ; les textes d’Exécration égyptiens mentionnent un Apiru-Anu, gouverneur de Fahil (Pella), à l’est du Jourdain (21).

D’autres éléments des Abiru/Habiru/Khabiru, émigrent au XVIIIe siècle av. notre ère vers le N-O de la Syrie, simultanément avec les migrations hourrites. A cette époque là, les Hourrites sont présents dans la ville d’Alalakh, près de l’embouchure de l’Oronte (Al-Asî), ainsi qu’il ressort d’un calendrier alors en vigueur contenant les noms de certains mois hourrites (22). Les Abiru/Hébreux les suivent de près, ainsi qu’en témoignent les données concordantes de l’archéologie et de la Bible. Le prince de la ville de Nahor envoie une lettre au roi de Mari, mentionnant que les Apiru se sont retirés d’une localité pour occuper une autre (Lettre d’Itur-Asdu, prince de Nakhur, au roi de Mari, l’informant que les Apiru (Khabiru) ont quitté Shurizum, devant Khalisûmu, prince d’Illanzura, sont partis de nuit et ont capturé une autre ville). La Thora signale que, vers la même époque, les ancêtres des Hébreux se sont établis à Nahor (23).

16. K.M. Kenyon, Digging up Jericho, London 1957, Ernest Benn, p. 222-224, etc.

17. K.M. Kenyon, Digging up Jericho (1957), p. 224 : "There is an incidental point of great interest for Old Testament History. Hebrew is accepted by most scholars (though not all) as the equivalent of Habiru and the Egyptian Abraham was called a Hebrew , and it is in the period of the movements of the Habiru bands that must be set the wanderings of the Patriarchs. This wanderings cover the area from Mesopotamia to Egypt which is that in which the Habiru are found." Etc. Eadem, Archeology in the Holy Land, 3rd ed., 1970, p. 183.

18. Archives de Mari, règne de Zimri-Lim vers 1730-1700 av. notre ère, à Tell El-Hariri, lettre de Bannum, lettre II/37 de Ibal-Il, lettre II/131 de Mashum, [ANET, p. 482, c. 1-2 ; etc.

19. Archives de Mari, lettre III/131 de Mashum, ANET, p. 483, c. 1.

20. Georges Dossin, Archives Epistolaires du Palais de Mari, in Syria, t. 19 (1938), p. 105 (109-110).

21. Textes d’Exécration égyptiens, provenant de Sakkarah (XIX-XVIIIe siècles av. notre ère) ed. par Posener, No E 8, ANET. p. 329, c. 1, note).

22. Cf. Sydney Smith, A Preliminary Account of the Tablets from Atchana, in The Antiquaries Journal, vol. 19 (1939), No 1,p. 38, 46.

23. Genèse, 24/1-15.


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Message  Freya Mer 13 Fév 2013 - 14:22

Au XVè siècle avant notre ère, un décret du roi d'Alalakh confère à des particulier le titre de Maryanu, la noblesse guerrière des Hourrites, et désigne les prêtres pour le culte du dieu Tessub et de la déesse Hepa, les divinités hourrites (24). Cela prouve que la ville d'Alalakh subissait une certaine influence hourrite. En ce même siècle, les Hourrites avancent plus au Sud, vers Canaan, mais sont repoussés par les Egyptiens sous Thoutmès III et Amenhotep II (25). A la même époque, les Hapirou commencent à être mentionnés dans les documents égyptiens concernant Canaan. Le Hapir se révèle un maraudeur qui guette aux abords des villes, cherchant l'occasion propice afin de voler le bétail (26). Parmi les prisonniers ramenés de Canaan en Egypte, figurent des Hourrites et des Hapirou (27).

Au XVè siècle av. notre ère, l'Egypte est occupée avec sa révolution cultuelle, sous Aménophis IV (Akhenaton), mais elle arrive quand même à cantonner les Hittites dans le nord de la Syrie, grâce au généralissime Horemheb (28). Une fraction des Hapirou séjournent encore au sud-est de l'Asie Mineure, à la frontière actuelle syro-turque, car les traités de paix contractés par les Hittites mentionnent, parmi les divinités locales, les dieux des Hapirou (29). D'autres éléments s'infiltrent en Canaan, comme le démontrent les lettres de Tell Al' Amarna, car les princes de Canaan se lamentent des raids effectués par les Hapirou parmi lesquels des serviteurs et des esclaves s'adonnent au pillage (30). la Thora de même rapporte, qu'au XIVè siècle av. notre ère, les ancêtres des Hébreux se séparent en deux groupes, un groupe reste à Nahor, à la frontière syro-turque, et un autre groupe descend au Sud vers Canaan (31).

Nul doute que les Hébreux de la Bible ('Ibrîm) constituent un groupe homogène, ces peuplades migratrices des Hapirou accompagnant les Hourrites. La Thora signale que les ancêtres des Hébreux, vers le XVIIIè siècle av. notre ère, vivaient à Harân (32), ville située au sud-est de la Turquie actuelle (33), au nord de la frontière syro-turque, et qui entrait alors dans la sphère d'activités des Hourrites. Encore au XIVè siècle av. notre ère, Harân dépend des Hourrites, car le traité passé entre les Hittites et les Hourrites cite, parmi les divinités de ces derniers, le dieu de la lune à Hâran (34), roi des Hittites et Kurtiwaza, le prince des Hourrites, roi de Mitanni, (35). Harân forme une étape sur la route des caravanes, d'où son nom, tiré de Hâra, la route.

24. Tablettes d'Alalakh ATT/8/49, in Sidney Smith, A preliminary Account of the Tablets from Atchana, in The Antiquaries Journal, vol. 19 (1939), p. 38 (43).

25. Supra, note 68.

26. Lettre de Thoth, un officier de l'armée de Thoutmès III, à la prise de Joppa, papyrus 10060 British Museum, verso I-III, ANET, p. 22, c. 2.).

27. Stèle de Memphis règne d'Amenhotep II (1439-1406 av. notre ère), n° 6301 Musée du Caire, an 9, li. 30, ANET, p. 247, c. 1.

28. Cf. Claire Lalouette, L'empire des Ramsès, Paris 1985, Fayard, p. 64 ss.

29. Liste des dieux mentionnés dans le traité passé entre Suppiliuliumas (1390-1354 av. notre ère), roi des Hittites, et Kurtiwaza, le prince des Hourrites, roi de Mitanni, ANET, p. 206, c. 1 ; Liste des dieux, mentionnés dans le traité passé entre Mursilis (1353-1323 av. notre ère), roi des Hittites, et Duppi-Tessub d'Amourrou, n° 18, ANET, p. 205, c. 1.

30. Lettres de Tell Al' Amarna, lettre N° 252 de Lab'ayu, li. 30-36, ANET, p. 486, c. 1. etc. Il y existe en tout 10 lettres de ce type.

31 Genèse, 12/1-5 ; 24/1-15.

32. Genèse, 12/1-5.).

33. The Times Atlas of the World , London 1959, The Times Publishing Co., vol. II, South-West Asia & Russia , pl. 37, E 9.

34. Traité de Souppiliuliumas (1390-1354 av. notre ère.

35. ANET, p. 206, C. 1.


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Message  Freya Ven 22 Fév 2013 - 18:15

La Thora mentionne qu'Abraham, l'ancêtre putatif des Hébreux (36) émigra vers Harân, à destination de Canaan, venant d'Ur des Chaldéens (37). Cette mention constitue un anachronisme : une ville du nom d'Ur existait, vers le temps de Hammurabi, au XVIIè siècle av. notre ère, au sud de Babylone (38), mais elle ne s'appelait pas en ce temps-là Ur des Chaldéens, car les Chaldéens n'apparaissent dans l'histoire que plusieurs siècles plus tard. Abraham dans la Thora, déclare que sa terre natale est Aram Naharayim (l'Aram des Fleuves) (39), contrée qui se situe, d'après les sources égyptiennes, tout à fait au Nord, à la frontière syro-turque actuelle, au sud-ouest de l’Arménie (Inscription de la tombe d’Ahmos à El-Kab, Haute-Egypte, capitaine d’un bateau du Nil sous le règne d’Ahmos Ier (40). Là aussi se trouvent les villes de Nahor et de Harân, dans lesquelles vivaient, d’après la Thora même, les ancêtres des Hébreux (41). Ces villes sont également mentionnées par les Archives de Mari, au XVIIIè siècle av. notre ère (42). Un peu plus tard au Nord, au pied de la région arménienne se trouve une autre ville du nom d'Ur, laquelle constituait au XIVe siècle av. notre ère, un centre important sur la route caravanière (43), au Nord, sur la route perçant les corridors montagneux allant vers les montagnes de l'ouest de l'Arménie. Ura formait un grand centre caravanier au XIVe siècle av. notre ère ; elle est mentionnée par des textes d'Ugarit, de Bogazkoy et d'Alalakh. (44). C'est d'Ur l'arménienne que sont originaires les ancêtres des Hébreux. La route partant d'Ur, au pied de l'Arménie, et descendant vers Canaan où se dirigeaient les ancêtres des Hébreux (45), passe nécessairement par Harân, là où les ancêtres firent halte. Alors que la route menant de Chaldée en Canaan traverse Mari, Palmyre et Qatana, et ne se dirige pas vers l'Asie Mineure à l'extrême Nord ; ce serait un long détour, inutile et inusité (46).

Les prêtres de l'Exil en Chaldée, quelque douze siècles après les événements qu'ils décrivent, trouvèrent dans les sources dont ils disposaient le nom d'Ur, et crurent qu'il s'agit de la ville chaldéenne qu'ils connaissent, oubliant toutes les autres données qui convergent vers l'Ur arménienne.

Bref, les Hébreux sont originaires du sud-ouest de la région arménienne, en Asie Mineure. C'est là aussi que se situent les premières mentions des Hapirou/Khabiru.

36. Genèse, 25/19, 26 ;-l35/9-10.

37. Genèse, 11/28-31 ; 15/7.

38. Descente d’Inanna aux enfers, tablettes de Nippur, Musée de l’Orient Ancien à Istanbul et University Museum à Philadelphie.

39. Genèse, 24/4, 7, 10.

40. (Inscription de la tombe d’Ahmos à El-Kab, Haute-Egypte, capitaine d’un bateau du Nil sous le règne d’Ahmos Ier (vers 1570-1545 av. notre ère) et de Thoutmès Ier (vers 1525-1495 av. notre ère), li. 36-37, ANET, p. 234, c. 1 ; etc.).

41. Genèse, 24/1 (Nahor) ; 12/1-5 (Harân).

42. Georges Dossin, Les archives épistolaires du Palais de Mari, in Syria, t. 19 (1938), p. 105 (115).

43. Inscriptions du règne de Tiglath-Pileser III, roi d'Assyrie, VIIIe siècle av. notre ère, découvertes à Nimrud-Kaleh, mentionnant Ura parmi les localités de Harân (Turtân en assyrien).

44. Cf sur tout cela : D.J. Wiseman, A Fragmentary Inscription of Tiglath- Pileser III from Nimrud, in Iraq, vol. 18 (1956), p. 117, pl. 22, li. 20 et le comm., p. Genèse, II/31). 120 ss.

45. Genèse, II/31.

46. Voir sur cette route : W.F. Albright, Abram the Hebrew, a new archaeological Interpretation, in BASOR , n° 163 (1961), p. 36 (41).


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Message  Freya Mar 26 Fév 2013 - 20:25

De Canaan en Egypte
Les Hapirou se déplacent, du XVe au XIIe siècle av. notre ère, entre Canaan et l'Egypte.

Au XVe siècle av. notre ère, les Hapirou rodent aux alentours des villes de Canaan, vivant de rapine. Amenhotep II en ramène des prisonniers de guerre en Egypte (47). Vers la fin de la même époque, le clan d'Israël/Jacob émigre en Egypte et jouit de la bienveillance des Egyptiens, comme l'atteste la Thora (48).

Au XIVe siècle av. notre ère, une fraction des Hapirou exercent des coups de force en Canaan (49). Ils sont maîtrisés par Séti Ier vers 1300 av. notre ère (50).

Au XIIIe siècle av. notre ère, les guerres égypto-hittites aboutissent à une période de paix et de prospérité. La "Pax aegyptiaca" règne, le commerce international fleurit, les marchands et les voyageurs affluent (51). Des villes féeriques surgissent, de grands monuments s'élèvent, les montagnes se transforment en temples (52). La détente porte ses fruits, un va-et-vient domine, les voyages font partie de la vie quotidienne (53).

Moïse, ce prêtre égyptien en conflit avec le pouvoir (54), conduit, sous Ramsès II (55), divers groupes hétérogènes, de provenances différentes, vers le Sinaï, parmi lesquels figurent les Hébreux (56). Ces groupes cherchent à s'infiltrer en Canaan, mais leurs efforts se soldent par un échec (57). Vers 1219 Merenptah entreprend une campagne en Canaan et triomphe des Béni Israël (58).

Au XIIe siècle av. notre ère, les Hébreux qui avaient choisi de ne pas suivre Moïse, vivent encore en Egypte et travaillent dans les temples (59). D'autres groupes d'Hébreux parmi eux ceux qui étaient sortis d'Egypte, s'infiltrent en Canaan, lentement et graduellement (60), comme le faisait autrefois le peuple apparenté des Hourrites (61). Mais Canaan reste dépendant de l'Egypte, comme le prouve le cartouche de Lachish, scellant les portes de la ville du nom de Ramsès III (1194-1163 av. notre ère) (62).

Resumé
Les Hébreux de la Bible se révèlent de souche arménoïde, un mélange d'Asianiques et d'Indo-Européens ; ils forment un groupe homogène apparenté aux Hourrites, à identifier avec les Abiru/ Apiru/Khabiru des textes extrabibliques (63). Ils vivent encore au stade du nomadisme pastoral. Ce sont des Hapirou, des hordes qui passent et repassent les frontières des pays avoisinants, et des Hapirou, des gens du désert couverts de poussière.

Le nom d'Hébreux est donné à ces peuplades nomades, au début, par les peuples sédentaires du Moyen-Orient, mais les Hébreux de la Bible adoptent ce nom et l'utilisent pour leur propre compte jusqu'à l'Exil (64).

Les Hébreux descendent aux cours des siècles du Nord au Sud, vers la terre de Canaan. Aux yeux des "Apiru poussiéreux du désert", la terre verdoyante et fertile de Canaan paraît comme un paradis "qui ruisselle de lait et de miel" (65). Yahvé, le dieu guerrier des nomades, leur promet, par serment, d'y entrer (66).

47. Supra, note 85.

48. Genèse, ch. 42 ss.

49. Lettre de Tall Al-'Amarna, supra, note 88.

50. Stèle de Beth-Shan, règne de Séti Ier (vers 1302-1290 av. notre ère), en basalte, n° 885 Musée de Jérusalem, li. 10 ss., ANET, p. 255, c. 1.

51. Cf. Claire Lalouette, l'Empire des Ramsès, Paris 1985, Fayard, p. 154 ss.

52. Papyrus 10423 British Museum, recto iI - ii5, et papyrus 10246 British Museum, recto i II - iii9, fin du XIIIe siècle av. J.-C., ANET, p. 470, c. 2 ; p. 471, c. &-2. Et voir Claire Lalouette, l'Empire des Ramsès (1985), p. 401 ss.

53. Cf. Pierre Montet, La vie quotidienne en Egypte au temps des Ramsès, Paris 1974, Hachette, p. 167 ss.

54. Strabon, Geogr., XVI, 35.

55. Exode, ch. 6 ss. La Thora rapporte que les Hébreux travaillaient dans les villes-entrepôts de Pitom (Pr-Atoum) et de Ramsès; Exode, 1/11. Ramsès II fonda une nouvelle capitale à l'est du Delta, près de Tanis/Sân El-Hajar, qui s'appelait Pr-Ramsès ; papyrus n° 10243, 20246 et 10249 du British Museum, ANET, p. 470-471. Cela signifie que la résidence des Hébreux dans les villes-entrepôts et l'Exode qui s'ensuivit se situent sous le règne de Ramsès II. De même, les Hébreux errent dans le désert après leur sortie d'Egypte durant une quarantaine d'années (Deut., 1/3), soit le temps d'une génération, puis cherchent à s'infiltrer en Canaan, mais sont stoppés par Merenptah ; Hymne de victoire de Merenptah (vers 1224-1214), an 5, Stèle de Thèbes, n° 34025 Musée du Caire, in fine, ANET, p. 378, c. 1. cela prouve que l'Exode eut lieu une génération avant Merenptah, sous le règne de Ramsès II. Voir pour une autre opinion, reportant l'Exode après Merenptah : Pierre Montet, L'Egypte et la Bible, Neuchâtel 1959, Delachaux & Niestlé, p. 29 ss.

56. La foule qui suit Moïse ne se compose pas uniquement d'Hébreux, mais se révèle une foule mêlée, comme l'atteste la Thora ; Exode, 12/38.

57. Deut., 34/4.

58. Hymne de victoire de Merenptah, supra, note 112.

59. Un rapport de l'état des temples sous Ramsès III (1195-1164 av. notre ère), cite qu'un certain nombre de "Apiru travaillent dans le temple d'Héliopolis ; papyrus n° 10053 British Museum, XXXI/8, ANET, p. 261, c. 1. Encore sous Ramsès IV (1155-1148 av. notre ère), des Apiru travaillaient en Egypte dans les carrières de pierre de Wadi Hammamat, en Haute-Egypte ; cf. Raphael Giveonn in Lexikon der Ägyptologie, herausg. von Wolfgang Helck und Wolfhart Westendorf, art. "Hapiru", Bd. II, c. 953, Wiesbaden 1977, Harrassowitz.

60. La prétendue conquête sanglante de Canaan par Josué est démentie par l'archéologie ; cf. pour les détails : Sarwat Anis Al-Assiouty, Recherches comparées sur le Christianisme Primitif et l'Islâm Premier, t. II : Jésus le Non-Juif, Paris 1987, Letouzay p. 69, notes 7-9, p. 73-76, notes 46-81. Adde : Kathleen M. Kenyon, The Bible and recent Archaealogy, revised ed. by P.R.S. Moorey, London 1987, British Museum Publications, p. 71-76.

61. Supra, note 66.

62. Cartouche de Ramsès III, fragment de bronze provenant d'un monument public ou, possiblement, des portes de la ville de Lachish, in Kathkeen M. Kenyon, The Bible and the recent Archaeology, rev. ed. by P.R.S. Moorey (1987), p. 76, fig. 42.

63. L'identification des Hébreux aux Abiru/Apiru/Khabiru remonte à Hugo Winckler, Geschichte Israels, t. 1 (1895), p. 20 ss. ; idem, Die Hebräer in den Tell-Amarna-Briefen, in Altorientalische Fordchungen, 3. R., 1/I (1901), p. 90 ss. De même Jürgen von Beckerath, Tanis und Theben, Historische Grunlagen der Ramessidenzeit in Ägypten, Glückstadt Hamburg New York 1951, Verlag Augustin, p.53, p. 68 (= Ägyptologische Forschungen, herausg. von Alexander Scharff, heft 16), etc.

64. Selon la Thora, les béni Israël sont les fils d'Abraham, lui-même descendant des Eber ; Genèse, 10/21, 24, 25 ; Abraham dans la Thora s'appelle "Abraham, l'Hébreu"; Genèse, 14/13. Jonas dit de lui-même : je suis Hébreu ; Jonas, 1/9. Joseph, fils d'Israël, raconte qu'il a été enlevé du "pays des Hébreux" ; Genèse, 40/15. Les Egyptiens appellent les Béni Israël des Hébreux ; la femme du maître de Joseph convoque ses domestiques et leur dit que son mari a amené "un Hébreu" ; Genèse, 39/14 ; "un esclave hébreu" ; Genèse, 39/17. Le grand échanson du Pharaon annonce au roi, à propos de Joseph, qu'il connaît "un jeune Hébreu", interprète des songes ; Genèse, 41/12. Etc.

65. Exode, 3/17 ; 13/5 ; 33/3 ; Lév., 20/24 ; Nombres, 13/27 ; 14/8 ; Deut., 6/3 ; 11/9 ; 26/9 ; 26/15 ; 27/3 ; 31/20 ; Josué, 5/6.

66. Genèse, 15/7 ; 17/8; 50/24 ; Nombres, 11/12 ; 14/16, 23 ; 32/11 ; Deut., 1/18 ; 6/23 ; 8/1 ; 11/9 ; 19/8 ; 26/15 ; 31/20, 23 ; 34/4 ; Josué, 5/6 ; Juges, 2/1.

Freya
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