Les Cathares, une histoire sanglante
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Les Cathares, une histoire sanglante
La chute de la spiritualité
L'histoire du christianisme a toujours été remplie de luttes. Lorsque le Moyen Âge provoqua une augmentation des enseignements chrétiens dévoués et uniques, l'Église répondit en les déclarant hérétiques, et les hérétiques furent traqués. Mais l'un de ces enseignements chrétiens réussit à résister à la pression et à survivre - du moins pendant un certain temps.
Ce sont les Cathares, adeptes du catharisme, mouvement chrétien dualiste et gnostique qui balaya l'Europe et gagna de nombreux adeptes. Nous allons retracer leur histoire à travers le continent, explorant leur impact sur l'histoire du Moyen Âge.
Mais qui furent ces mystérieux adeptes qui eurent le courage de prendre position contre l'Eglise catholique ? Et quel fut leur impact sur les générations suivantes ?
L'apparition des Cathares en France
La première histoire du christianisme est connue pour la souffrance de ses adhérents, une lutte prolongée pour trouver sa propre place parmi les religions polythéistes qui l'entouraient, grâce aux très nombreux esclaves, gens simples, à qui l'on inculqua qu'il suffisait de croire aveuglément un ensemble de croyances et d'adhérer, sans réfléchir, à des dogmes ou à des doctrines. Peu à peu, le christianisme arriva en tête de cette lutte et, en venant à dominer les nations de l'Europe, il devint étroitement lié à sa politique et aux mouvements expansionnistes des dirigeants. Et ainsi, le christianisme catholique domina l'Europe occidentale.
Pour survivre en tant que religion dominante, l'Eglise avait besoin de richesses - en grande partie. Et pour elle, la richesse ne fut jamais un problème. Les puissants dirigeants «pieux», désireux de recevoir le soutien de l' Eglise catholique dans leurs guerres et leurs conquêtes, la comblèrent de somptueux dons d'or et d'hommages. Et tout allait bien pour les riches.
Mais que se passe-t-il lorsque le vrai christianisme se manifeste ? Quand de vrais dévots se lèvent et menacent d'enlever les moutons du vaste troupeau catholique pour les accueillir dans une autre bergerie ? Quand ils menacent directement la richesse et les revenus de l'Eglise ? Ils sont anéantis!
Croix cathare
La période médiévale connut beaucoup de ces mouvements, des chrétiens dévoués voulant diffuser le message de la piété, de l'humilité et de l'amour, avec de bonnes actions et de la pauvreté. Mais aucun de ces aspects ne fut apprécié par l'Église catholique, en particulier celui de la pauvreté.
Et ainsi, mouvement après mouvement, dévot après dévot, hommes et femmes, tous ceux qui se tinrent en travers du chemin de l'Église, furent proclamés hérétiques et violemment chassés à travers l'Europe puis, exécutés de la pire façon possible - en étant brûlés vifs sur les bûchers. De tels mouvements au Moyen Âge se comptèrent par centaines - les Vaudois qui prêchèrent la pauvreté et la spiritualité, ou encore les Fraticelli qui prêcha les bonnes actions et la pauvreté, et proclamèrent la richesse de l'Église comme scandaleuse.
Il y eut les Henriciens (du moine Henri de Lausanne), les Ariens, les enseignements de Gandouffle (Gandolfo) le Lombart 1460-1480, les Arnoldistes* qui critiquèrent la richesse de l'Église, les Dolciniens, les Béguards et l'Ordre des Humiliés (Humiliati) - pour n'en nommer que quelques-uns. Tous furent persécutés. Pourtant, un de ces mouvements réussit à résister : le catharisme.
* https://books.google.fr/books?id=vIFIAAAAYAAJ&pg=PA90&lpg=PA90&dq=les+arnoldistes&source=bl&ots=en4YvBNnhh&sig=ACfU3U2J-zEpK2DzvdXxj1RmU-0jJsX25w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjr_PqajabnAhUEA2MBHZZ_CaIQ6AEwCXoECAYQAQ#v=onepage&q=les%20arnoldistes&f=false
Le catharisme était dominant principalement dans la région du sud de la France et du nord de l'Italie, mais ses racines vont beaucoup plus loin. Il est communément admis qu'elle découle du mouvement paulicien, une secte adoptionniste (niant la nature divine de JC) créée au VIIe siècle en Arménie. Inutile de dire que les Pauliciens (secte dualiste se rattachant au manichéisme), furent proclamés hérétiques et persécutés à travers l'Europe.
À mesure que leurs enseignements migrèrent, ils s'affinèrent et acquirent de nouvelles formes et de nouveaux noms. D'Arménie, cet enseignement gnostique voyagea dans les Balkans, où le mouvement refit surface au Xe siècle, parmi les chrétiens de Serbie et de Bulgarie. Ici, ils étaient connus sous le nom de Bogomiles (chers à Dieu) ou Babuni (superstitieux).
Eux aussi furent persécutés et pour la plupart éradiqués de la région. Ce sont ces mouvements qui présentent une grande similitude avec le catharisme et un parcours distinct de l'enseignement est montré à travers l'Europe.
Le catharisme apparut pour la première fois au XIe siècle dans le sud de la France, dans la région du Languedoc. C'est la première fois que le nom de Cathare a été utilisé, mais nous savons maintenant que ce n'était pas ainsi qu'ils s'appelèrent. Leur nom d'auto-identification était simple - de Bons Hommes, de Bonnes Femmes ou de Bons Chrétiens.
En tant qu'enseignement, le catharisme était un mouvement de renaissance gnostique dualiste et leur croyance était centrée sur la croyance de deux dieux - l'un bon et l'autre mauvais. À sa base, le catharisme était une tentative de trouver des réponses à certaines questions religieuses et philosophiques clés qui étaient centrées sur l'existence du mal. Leur enseignement de base se différenciait grandement des doctrines chrétiennes catholiques ordinaires.
La croyance des Cathares
Les Cathares croyaient que le Dieu du Nouveau Testament était bon, et le Dieu de l'Ancien Testament mieux connu sous le nom de Satan, était mauvais. Le bon Dieu créa l'esprit, tandis que le mal créa le monde matériel. Contrairement à la croyance chrétienne habituelle, les Cathares considéraient le monde entier comme mauvais, et en tant que tel, il ne pouvait pas être créé par un dieu bienveillant.
Ici, nous pouvons voir l'aspect clé des doctrines cathares - l'accent mis sur l'ascétisme et le rejet du monde physique, ainsi qu'une réponse directe à la vie de plus en plus scandaleuse et décadente des ecclésiastiques catholiques en France. Ils croyaient également que le Dieu maléfique, ou Satan, était le Dieu du judaïsme et ils soutenaient que la loi juive était totalement mauvaise.
Leur enseignement est en outre caractérisé par la croyance que les esprits humains étaient en fait ceux des anges, qui furent séduits par Satan et forcés de passer leur vie dans le monde matériel. Afin d'atteindre leur forme ou statut angélique, les Cathares prêchèrent le renoncement complet au monde physique du péché et une dévotion aux questions spirituelles. La libération finale de leurs âmes du monde matériel se faisait par le biais de la cérémonie du consolamentum cathare (consolament en occitan).
Des Cathares
Quand la croyance dérange l'argent
JC fut très vénéré par les Cathares, mais d'une manière unique. Ils croyaient qu'il était l'un des anges et rejetaient sa forme humaine, la considérant seulement comme une apparence. Les Cathares adhéraient au noyau, aux bons enseignements du Christ, et se nommaient ainsi eux-mêmes : «les bons chrétiens», et leurs prêtres, les "parfaits".
La résurrection de JC fut rejetée, ainsi que le symbole de la croix chrétienne - une autre chose matérielle qui ne fut qu'un outil pour la torture et le mal. Leurs adhérents évitèrent également complètement toute forme de mise à mort et ne mangèrent aucun produit animal, ni quoi que ce fut qui eut une forme de reproduction sexuelle.
L'Eglise cathare était divisée en plusieurs diocèses , chacun ayant son évêque. Ceux qui suivirent et soutinrent les doctrines cathares, prirent la cérémonie du consolamentum au moment de leur mort, semblable aux derniers rites.
Ils croyaient que l'Église catholique était une fausse organisation qui se prostituait pour le pouvoir et la richesse gagnés par des moyens pécheurs. Et ici, nous pouvons voir la première raison pour laquelle l'Église catholique les considérait comme hérétiques.
Avec le temps, le mouvement catharistique s'est fortement développé dans la région Languedoc. Leurs enseignements furent acceptés, diffusés et, avec le temps, quatre évêchés cathares furent créés - dans la ville fortifiée de Carcassonne, à Albi, Toulouse et Agen. Le Languedoc devint la région centrale de leur mouvement, et ces villes eurent une majorité d'adhérents cathares.
Prêtre ou Parfait cathare
Mais une chose cruciale rendait les Cathares différents des autres dénominations persécutées auparavant - ils avaient un soutien militaire. Au fur et à mesure que leur enseignement se répandait dans le sud de la France, il acquit également une touche politique.
De nombreux nobles français éminents et puissants soutinrent le catharisme et ses dirigeants, en partie parce qu'ils croyaient vraiment à leur enseignement religieux, mais en partie parce qu'ils cherchaient l'indépendance par rapport àla royauté française. L'un de ces nobles fut Raymond VI de Toulouse, à l'époque l'un des seigneurs les plus éminents de France. Et ainsi, le mouvement cathare eut un partisan militaire.
Voyant leur indépendance croissante en Languedoc et une obéissance relâchée à la couronne, le nouveau pape - Innocent III, résolut de tenter de résoudre le «problème cathare». Il tenta cela d'une manière quelque peu pacifique, en envoyant des délégations qui évaluèrent la situation. Il envoya également des prédicateurs, qui tentèrent de convertir les Cathares au catholicisme.
Ils étaient tous sous la direction d'un Pierre de Castelnau, un légat papal de haut rang. Les choses s'intensifièrent en 1208, lorsque Pierre de Castelnau, haï en Languedoc, notamment par Raymond de Toulouse, fut assassiné par l'un des chevaliers de ce dernier. À ce stade, le pape appela à une croisade contre les Cathares, dans le but de libérer la région du Languedoc et de vaincre l'hérésie.
Il offrit les terres cathares à tout seigneur disposé à lever les armes dans la croisade et a exonéré de tout péché tout homme qui les rejoindrait. La croisade est largement soutenue par la couronne de France qui cherche à placer le Languedoc sous sa sphère d'influence.
Début des croisades cathares
La croisade cathare (également connue sous le nom de croisade des Albigeois) commença en 1209. Une force d'environ 10 000 croisés fut rassemblée et se mit rapidement en marche. La première ville sur leur chemin était Béziers, protégée par un noble éminent et disciple cathare - Raymond Roger Trencavel. Mais voyant sa situation et n'étant pas préparé à défendre efficacement Béziers, Trencavel s'enfuit vers la puissante forteresse de Carcassonne afin de préparer une défense appropriée. La ville de Béziers fut laissée à la merci des croisés et, malheureusement, le mot miséricorde ne faisait pas partie de leur vocabulaire. Sous le commandement du légat du pape, l'abbé cistercien Arnaud Amalric, les croisés assiégèrent la ville et parvinrent le lendemain à pénétrer dans son enceinte. Ce qui suivit fut un massacre choquant de ses habitants cathares. La ville entière fut incendiée et tous ses habitants assassinés. Fait intéressant, la ville n'était pas seulement habitée par des Cathares mais aussi par des catholiques. Mais, ils ont tous été passés au fil de l'épée ensemble. Lorsque les soldats tentèrent de distinguer les Cathares des catholiques, Amalric, abbé de Poblet, de Grand Selve, puis de Cîteaux (1200-1212), archevêque de Narbonne aurait déclaré : « Tuez-les tous! Dieu reconnaîtra les siens ». Dans une lettre adressée au pape, Arnaud Amalric écrivit froidement qu'environ 20 000 personnes furent massacrées ce jour-là à Béziers.
Bastion puissant, Carcassonne tomba sept jours après Béziers, après un siège de courte durée. Roger Raymond Trencavel fut capturé tandis qu'il tentait de négocier et décéda quelques mois plus tard. Aucun massacre ne fut commis cette fois et, les Cathares et les habitants de Carcassonne furent exilés. Après cette défaite cruciale, la plupart des autres villes cathares se rendirent sans effusion de sang. Elles tombèrent aux mains des croisés sans résistance durant l'automne. Celles qui ne se rendirent pas furent assiégées une à une durant l'hiver 1209. Ainsi, Lastours tomba après un siège prolongé, tout comme Bram par la suite. En juin 1210, la ville de Minerve fut assiégée et tomba le mois suivant. Ses habitants cathares eurent la chance de se convertir au catholicisme contre la vie sauve, mais aucun n'accepta. Finalement, 140 Cathares, pour la plupart des prêtres, furent brûlés sur le bûcher. Beaucoup d'entre eux moururent volontairement. Plusieurs bastions cathares plus petits sont tombés peu de temps après et de manière similaire, avec davantage d'exécutions massives par l'épée et le feu des bûchers.
En 1213, désespérés, les Cathares, demandèrent de l'aide à Pierre II, roi d'Aragon et comte de Barcelone. Comme la sœur de Pierre était l'épouse du principal noble cathare, Raymond VI de Toulouse, il accepta de les soutenir. Cependant, il était aussi un fervent catholique et en bons termes avec le pape, ce qui provoqua une accalmie majeure dans la croisade, car le pape croyait que Pierre II saurait résoudre le problème de l'hérésie de manière diplomatique. Mais peu de temps après, les choses tournèrent mal et la coalition cathare de Pierre II d'Aragon et de Raymond IV de Toulouse, amenèrent le pape à relancer la croisade, ce qui mena à la bataille de Muret en septembre 1213, au cours de laquelle les croisés, bien qu'en infériorité numérique, écrasèrent les forces cathares et tuèrent Pierre II d'Aragon. Raymond de Toulouse réussit à s'enfuir en Angleterre et, en 1215, le mouvement cathare fut largement supprimé. Après trois ans d’exil, Raymond VI de Toulouse revint en 1216, après trois ans et rassembla rapidement les forces cathares du Languedoc. Ils menèrent une série de sièges et de batailles et réussirent à reprendre Toulouse après plusieurs sièges jusqu’en 1221, ainsi que quelques autres bastions et Carcassonne en 1224.
Une nouvelle croisade cathare fut lancée par l'Église catholique en 1226, cette fois dirigée par Louis VIII, roi de France. En 1229, toutes les villes cathares furent prises et le principal partisan des cathares, Raymond VII de Toulouse, accepta d'abandonner sa cause afin de regagner les faveurs du roi et de récupérer ses terres. Avec cela, et les inquisitions suivantes de l'Église catholique, le catharisme était presque éradiqué. La dernière forteresse cathare, Montségur, tomba en 1244, et plus de 200 prêtres cathares furent brûlés sur place sur un bûcher collectif. Après cela, le catharisme fut en grande partie éteint et ceux qui restèrent le pratiquèrent en secret.
Pour résister à la marée du pouvoir
La triste histoire des Cathares nous rappelle que l'opposition aux puissantes institutions du monde est une cause noble, mais finalement infructueuse. Les Cathares, dans leur dévouement au vrai monde spirituel, secouèrent à contrecœur un nid de frelons et devinrent une épine dans le pied des possédants. Et ces épines, comme nous le savons tous, sont arrachées avec des répercussions vicieuses.
L'histoire du christianisme a toujours été remplie de luttes. Lorsque le Moyen Âge provoqua une augmentation des enseignements chrétiens dévoués et uniques, l'Église répondit en les déclarant hérétiques, et les hérétiques furent traqués. Mais l'un de ces enseignements chrétiens réussit à résister à la pression et à survivre - du moins pendant un certain temps.
Ce sont les Cathares, adeptes du catharisme, mouvement chrétien dualiste et gnostique qui balaya l'Europe et gagna de nombreux adeptes. Nous allons retracer leur histoire à travers le continent, explorant leur impact sur l'histoire du Moyen Âge.
Mais qui furent ces mystérieux adeptes qui eurent le courage de prendre position contre l'Eglise catholique ? Et quel fut leur impact sur les générations suivantes ?
L'apparition des Cathares en France
La première histoire du christianisme est connue pour la souffrance de ses adhérents, une lutte prolongée pour trouver sa propre place parmi les religions polythéistes qui l'entouraient, grâce aux très nombreux esclaves, gens simples, à qui l'on inculqua qu'il suffisait de croire aveuglément un ensemble de croyances et d'adhérer, sans réfléchir, à des dogmes ou à des doctrines. Peu à peu, le christianisme arriva en tête de cette lutte et, en venant à dominer les nations de l'Europe, il devint étroitement lié à sa politique et aux mouvements expansionnistes des dirigeants. Et ainsi, le christianisme catholique domina l'Europe occidentale.
Pour survivre en tant que religion dominante, l'Eglise avait besoin de richesses - en grande partie. Et pour elle, la richesse ne fut jamais un problème. Les puissants dirigeants «pieux», désireux de recevoir le soutien de l' Eglise catholique dans leurs guerres et leurs conquêtes, la comblèrent de somptueux dons d'or et d'hommages. Et tout allait bien pour les riches.
Mais que se passe-t-il lorsque le vrai christianisme se manifeste ? Quand de vrais dévots se lèvent et menacent d'enlever les moutons du vaste troupeau catholique pour les accueillir dans une autre bergerie ? Quand ils menacent directement la richesse et les revenus de l'Eglise ? Ils sont anéantis!
Croix cathare
La période médiévale connut beaucoup de ces mouvements, des chrétiens dévoués voulant diffuser le message de la piété, de l'humilité et de l'amour, avec de bonnes actions et de la pauvreté. Mais aucun de ces aspects ne fut apprécié par l'Église catholique, en particulier celui de la pauvreté.
Et ainsi, mouvement après mouvement, dévot après dévot, hommes et femmes, tous ceux qui se tinrent en travers du chemin de l'Église, furent proclamés hérétiques et violemment chassés à travers l'Europe puis, exécutés de la pire façon possible - en étant brûlés vifs sur les bûchers. De tels mouvements au Moyen Âge se comptèrent par centaines - les Vaudois qui prêchèrent la pauvreté et la spiritualité, ou encore les Fraticelli qui prêcha les bonnes actions et la pauvreté, et proclamèrent la richesse de l'Église comme scandaleuse.
Il y eut les Henriciens (du moine Henri de Lausanne), les Ariens, les enseignements de Gandouffle (Gandolfo) le Lombart 1460-1480, les Arnoldistes* qui critiquèrent la richesse de l'Église, les Dolciniens, les Béguards et l'Ordre des Humiliés (Humiliati) - pour n'en nommer que quelques-uns. Tous furent persécutés. Pourtant, un de ces mouvements réussit à résister : le catharisme.
* https://books.google.fr/books?id=vIFIAAAAYAAJ&pg=PA90&lpg=PA90&dq=les+arnoldistes&source=bl&ots=en4YvBNnhh&sig=ACfU3U2J-zEpK2DzvdXxj1RmU-0jJsX25w&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjr_PqajabnAhUEA2MBHZZ_CaIQ6AEwCXoECAYQAQ#v=onepage&q=les%20arnoldistes&f=false
Le catharisme était dominant principalement dans la région du sud de la France et du nord de l'Italie, mais ses racines vont beaucoup plus loin. Il est communément admis qu'elle découle du mouvement paulicien, une secte adoptionniste (niant la nature divine de JC) créée au VIIe siècle en Arménie. Inutile de dire que les Pauliciens (secte dualiste se rattachant au manichéisme), furent proclamés hérétiques et persécutés à travers l'Europe.
À mesure que leurs enseignements migrèrent, ils s'affinèrent et acquirent de nouvelles formes et de nouveaux noms. D'Arménie, cet enseignement gnostique voyagea dans les Balkans, où le mouvement refit surface au Xe siècle, parmi les chrétiens de Serbie et de Bulgarie. Ici, ils étaient connus sous le nom de Bogomiles (chers à Dieu) ou Babuni (superstitieux).
Eux aussi furent persécutés et pour la plupart éradiqués de la région. Ce sont ces mouvements qui présentent une grande similitude avec le catharisme et un parcours distinct de l'enseignement est montré à travers l'Europe.
Le catharisme apparut pour la première fois au XIe siècle dans le sud de la France, dans la région du Languedoc. C'est la première fois que le nom de Cathare a été utilisé, mais nous savons maintenant que ce n'était pas ainsi qu'ils s'appelèrent. Leur nom d'auto-identification était simple - de Bons Hommes, de Bonnes Femmes ou de Bons Chrétiens.
En tant qu'enseignement, le catharisme était un mouvement de renaissance gnostique dualiste et leur croyance était centrée sur la croyance de deux dieux - l'un bon et l'autre mauvais. À sa base, le catharisme était une tentative de trouver des réponses à certaines questions religieuses et philosophiques clés qui étaient centrées sur l'existence du mal. Leur enseignement de base se différenciait grandement des doctrines chrétiennes catholiques ordinaires.
La croyance des Cathares
Les Cathares croyaient que le Dieu du Nouveau Testament était bon, et le Dieu de l'Ancien Testament mieux connu sous le nom de Satan, était mauvais. Le bon Dieu créa l'esprit, tandis que le mal créa le monde matériel. Contrairement à la croyance chrétienne habituelle, les Cathares considéraient le monde entier comme mauvais, et en tant que tel, il ne pouvait pas être créé par un dieu bienveillant.
Ici, nous pouvons voir l'aspect clé des doctrines cathares - l'accent mis sur l'ascétisme et le rejet du monde physique, ainsi qu'une réponse directe à la vie de plus en plus scandaleuse et décadente des ecclésiastiques catholiques en France. Ils croyaient également que le Dieu maléfique, ou Satan, était le Dieu du judaïsme et ils soutenaient que la loi juive était totalement mauvaise.
Leur enseignement est en outre caractérisé par la croyance que les esprits humains étaient en fait ceux des anges, qui furent séduits par Satan et forcés de passer leur vie dans le monde matériel. Afin d'atteindre leur forme ou statut angélique, les Cathares prêchèrent le renoncement complet au monde physique du péché et une dévotion aux questions spirituelles. La libération finale de leurs âmes du monde matériel se faisait par le biais de la cérémonie du consolamentum cathare (consolament en occitan).
Des Cathares
Quand la croyance dérange l'argent
JC fut très vénéré par les Cathares, mais d'une manière unique. Ils croyaient qu'il était l'un des anges et rejetaient sa forme humaine, la considérant seulement comme une apparence. Les Cathares adhéraient au noyau, aux bons enseignements du Christ, et se nommaient ainsi eux-mêmes : «les bons chrétiens», et leurs prêtres, les "parfaits".
La résurrection de JC fut rejetée, ainsi que le symbole de la croix chrétienne - une autre chose matérielle qui ne fut qu'un outil pour la torture et le mal. Leurs adhérents évitèrent également complètement toute forme de mise à mort et ne mangèrent aucun produit animal, ni quoi que ce fut qui eut une forme de reproduction sexuelle.
L'Eglise cathare était divisée en plusieurs diocèses , chacun ayant son évêque. Ceux qui suivirent et soutinrent les doctrines cathares, prirent la cérémonie du consolamentum au moment de leur mort, semblable aux derniers rites.
Ils croyaient que l'Église catholique était une fausse organisation qui se prostituait pour le pouvoir et la richesse gagnés par des moyens pécheurs. Et ici, nous pouvons voir la première raison pour laquelle l'Église catholique les considérait comme hérétiques.
Avec le temps, le mouvement catharistique s'est fortement développé dans la région Languedoc. Leurs enseignements furent acceptés, diffusés et, avec le temps, quatre évêchés cathares furent créés - dans la ville fortifiée de Carcassonne, à Albi, Toulouse et Agen. Le Languedoc devint la région centrale de leur mouvement, et ces villes eurent une majorité d'adhérents cathares.
Prêtre ou Parfait cathare
Mais une chose cruciale rendait les Cathares différents des autres dénominations persécutées auparavant - ils avaient un soutien militaire. Au fur et à mesure que leur enseignement se répandait dans le sud de la France, il acquit également une touche politique.
De nombreux nobles français éminents et puissants soutinrent le catharisme et ses dirigeants, en partie parce qu'ils croyaient vraiment à leur enseignement religieux, mais en partie parce qu'ils cherchaient l'indépendance par rapport àla royauté française. L'un de ces nobles fut Raymond VI de Toulouse, à l'époque l'un des seigneurs les plus éminents de France. Et ainsi, le mouvement cathare eut un partisan militaire.
Voyant leur indépendance croissante en Languedoc et une obéissance relâchée à la couronne, le nouveau pape - Innocent III, résolut de tenter de résoudre le «problème cathare». Il tenta cela d'une manière quelque peu pacifique, en envoyant des délégations qui évaluèrent la situation. Il envoya également des prédicateurs, qui tentèrent de convertir les Cathares au catholicisme.
Ils étaient tous sous la direction d'un Pierre de Castelnau, un légat papal de haut rang. Les choses s'intensifièrent en 1208, lorsque Pierre de Castelnau, haï en Languedoc, notamment par Raymond de Toulouse, fut assassiné par l'un des chevaliers de ce dernier. À ce stade, le pape appela à une croisade contre les Cathares, dans le but de libérer la région du Languedoc et de vaincre l'hérésie.
Il offrit les terres cathares à tout seigneur disposé à lever les armes dans la croisade et a exonéré de tout péché tout homme qui les rejoindrait. La croisade est largement soutenue par la couronne de France qui cherche à placer le Languedoc sous sa sphère d'influence.
Début des croisades cathares
La croisade cathare (également connue sous le nom de croisade des Albigeois) commença en 1209. Une force d'environ 10 000 croisés fut rassemblée et se mit rapidement en marche. La première ville sur leur chemin était Béziers, protégée par un noble éminent et disciple cathare - Raymond Roger Trencavel. Mais voyant sa situation et n'étant pas préparé à défendre efficacement Béziers, Trencavel s'enfuit vers la puissante forteresse de Carcassonne afin de préparer une défense appropriée. La ville de Béziers fut laissée à la merci des croisés et, malheureusement, le mot miséricorde ne faisait pas partie de leur vocabulaire. Sous le commandement du légat du pape, l'abbé cistercien Arnaud Amalric, les croisés assiégèrent la ville et parvinrent le lendemain à pénétrer dans son enceinte. Ce qui suivit fut un massacre choquant de ses habitants cathares. La ville entière fut incendiée et tous ses habitants assassinés. Fait intéressant, la ville n'était pas seulement habitée par des Cathares mais aussi par des catholiques. Mais, ils ont tous été passés au fil de l'épée ensemble. Lorsque les soldats tentèrent de distinguer les Cathares des catholiques, Amalric, abbé de Poblet, de Grand Selve, puis de Cîteaux (1200-1212), archevêque de Narbonne aurait déclaré : « Tuez-les tous! Dieu reconnaîtra les siens ». Dans une lettre adressée au pape, Arnaud Amalric écrivit froidement qu'environ 20 000 personnes furent massacrées ce jour-là à Béziers.
Bastion puissant, Carcassonne tomba sept jours après Béziers, après un siège de courte durée. Roger Raymond Trencavel fut capturé tandis qu'il tentait de négocier et décéda quelques mois plus tard. Aucun massacre ne fut commis cette fois et, les Cathares et les habitants de Carcassonne furent exilés. Après cette défaite cruciale, la plupart des autres villes cathares se rendirent sans effusion de sang. Elles tombèrent aux mains des croisés sans résistance durant l'automne. Celles qui ne se rendirent pas furent assiégées une à une durant l'hiver 1209. Ainsi, Lastours tomba après un siège prolongé, tout comme Bram par la suite. En juin 1210, la ville de Minerve fut assiégée et tomba le mois suivant. Ses habitants cathares eurent la chance de se convertir au catholicisme contre la vie sauve, mais aucun n'accepta. Finalement, 140 Cathares, pour la plupart des prêtres, furent brûlés sur le bûcher. Beaucoup d'entre eux moururent volontairement. Plusieurs bastions cathares plus petits sont tombés peu de temps après et de manière similaire, avec davantage d'exécutions massives par l'épée et le feu des bûchers.
En 1213, désespérés, les Cathares, demandèrent de l'aide à Pierre II, roi d'Aragon et comte de Barcelone. Comme la sœur de Pierre était l'épouse du principal noble cathare, Raymond VI de Toulouse, il accepta de les soutenir. Cependant, il était aussi un fervent catholique et en bons termes avec le pape, ce qui provoqua une accalmie majeure dans la croisade, car le pape croyait que Pierre II saurait résoudre le problème de l'hérésie de manière diplomatique. Mais peu de temps après, les choses tournèrent mal et la coalition cathare de Pierre II d'Aragon et de Raymond IV de Toulouse, amenèrent le pape à relancer la croisade, ce qui mena à la bataille de Muret en septembre 1213, au cours de laquelle les croisés, bien qu'en infériorité numérique, écrasèrent les forces cathares et tuèrent Pierre II d'Aragon. Raymond de Toulouse réussit à s'enfuir en Angleterre et, en 1215, le mouvement cathare fut largement supprimé. Après trois ans d’exil, Raymond VI de Toulouse revint en 1216, après trois ans et rassembla rapidement les forces cathares du Languedoc. Ils menèrent une série de sièges et de batailles et réussirent à reprendre Toulouse après plusieurs sièges jusqu’en 1221, ainsi que quelques autres bastions et Carcassonne en 1224.
Une nouvelle croisade cathare fut lancée par l'Église catholique en 1226, cette fois dirigée par Louis VIII, roi de France. En 1229, toutes les villes cathares furent prises et le principal partisan des cathares, Raymond VII de Toulouse, accepta d'abandonner sa cause afin de regagner les faveurs du roi et de récupérer ses terres. Avec cela, et les inquisitions suivantes de l'Église catholique, le catharisme était presque éradiqué. La dernière forteresse cathare, Montségur, tomba en 1244, et plus de 200 prêtres cathares furent brûlés sur place sur un bûcher collectif. Après cela, le catharisme fut en grande partie éteint et ceux qui restèrent le pratiquèrent en secret.
Pour résister à la marée du pouvoir
La triste histoire des Cathares nous rappelle que l'opposition aux puissantes institutions du monde est une cause noble, mais finalement infructueuse. Les Cathares, dans leur dévouement au vrai monde spirituel, secouèrent à contrecœur un nid de frelons et devinrent une épine dans le pied des possédants. Et ces épines, comme nous le savons tous, sont arrachées avec des répercussions vicieuses.
Freya- Messages : 1338
Date d'inscription : 24/08/2012
Localisation : Vosges
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