Alors que l'Occident héritier de Rome s'autodétruit par sa présomption de suprématie et la rigidité de son aristotélisme logique, l'Orient eurasien russe héritier de l'orthodoxie platonicienne de Byzance et allié de la Chine se relève par le projet de multipolarité fondé sur la tradition orientale du marchandage et de l'accord équitable (gagnant-gagnant) suivant leur logique du tiers inclus ou du yin-yang. Le bon sens du projet multipolaire suffira-t-il pour résister à la subversion occidental et aux dangers des nouvelles technologies ?


Les principes de la multipolarité ne sont rien de nouveau. Ils sont inscrits dans la charte de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui affirme en préambule sa "foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites".

La charte de l'ONU a été adoptée pendant la conférence de San Francisco en 1945. Son but était d'empêcher les guerres et de promouvoir la coopération internationale et le progrès social dans l'esprit du new deal du président Franklin D. Roosevelt (FDR). Malheureusement FDR mourut quelques jours avant la conférence et des intérêts impérialistes et colonialistes contrecarrèrent les bonnes intentions de la charte et déclenchèrent la guerre froide entre l'URSS et les États-Unis.

L'esprit de la charte a été reformulé dans les Cinq Principes de la Coexistence pacifique proposés par Zhou Enlai  et adoptés à la Conférence de Bandung en 1955 sous la présidence indonésienne de Soekarno qui réunissait 29 nations  d'Afrique et d'Asie non alignées sur les grandes puissances en conflit.  
 -Respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale,
- non-agression mutuelle,
- non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures,
- égalité et bénéfice mutuel,
- et coexistence pacifique. 
Les principes de coexistence restent ceux de la République populaire de Chine ainsi que de ses alliés des BRICS.

Les principes idéalistes  suffisent-ils pour assurer la paix ?

L'histoire récente a montré que la paix n'est pas réalisable lorsqu'un empire colonial s'y oppose.
Matthew Ehret, et  Cynthia Chung du site Canadian Patriot éclairent par de nombreux articles les dessous d'une guerre secrète qui oppose depuis le dix-neuvième siècle l'élite de l'empire colonial anglo-saxon aux peuples des nations souveraines. L'ambition de remporter le pouvoir mondial a conduit aux deux guerres mondiales du vingtième siècle et  nous place aujourd'hui au seuil d'une troisième guerre mondiale.

J'ai résumé les'arcanes des pouvoirs qui sont à l'origine du mondialisme  dans un sujet de ce forum ouvert  en 2021 en distinguant ses aspects financier, politique, idéologique et scientifique.

Il faut savoir qu'au milieu du dix-neuvième siècle l'empire colonial britannique se trouvait dans une crise de confiance. Ayant déjà perdu ses colonies américaines, il se trouvait confronté à des rébellions dans d'autres colonies, particulièrement en Inde. L'élite cherchait de nouvelles stratégies dans les cercles de réflexion. La Round Table de Cecil Rhodes s'appuyait sur la force militaire et maritime pour combattre l'émergence de tout nouveau pouvoir selon la logique intransigeante de Hobbes. La Fabian Society plus progressiste, nommée en référence du général romain Quintus Fabius qui préférait l’usure de l'ennemi plutôt que  les  batailles, était influencée par les nouvelles idéologies socialiste et marxistes et proposait d'influencer les adversaires subtilement par l'éducation, la propagande et l'infiltration des pouvoirs. Les successeurs de Cecil Rhodes ont fondé les bouses de Rhodes (Rhodes Scolarship) qui invitent et forment les administrateurs et politiciens des nations anglo-saxonnes. Les Fabiens ont créé les services de renseignements (MI6, CIA et Mossad confondus), ont infiltré les administrations, les partis politiques et les médias et ont organisé le terrorisme international pour détruire des nations trop indépendantes  ou pour changer leur  régime gouvernemental par un coup d’État militaire, électoral ou judiciaire.
Tous deux, Rhodesiens er Fabiens, soutiennent le pouvoir impérial et leur supériorité raciale, se référant aux théories évolutionnistes de Darwin et dépopulationnistes de Malthus très populaires dans l'élite qui ont conduit à la fondation de la société britannique d'eugénisme par Francis Galton en 1907.

L'establishment suprémaciste et franc-maçonnique anglais se distingue peu du fascisme de Mussolini et du nazisme de Hitler. De plus, son pouvoir est lié et dépendant du cartel des banquiers Rothschild qui possède la banque d'Angleterre ainsi que la City de Londres, un État dans l’État, indépendant du gouvernement britannique. Depuis leur repaire londonien ces prédateurs de l'économie contrôlent la banque mondiale, le FMI, la BRI  ainsi que les fonds offshore des différents paradis fiscaux.

Matthew Ehret explique qu'à l'issue de la seconde guerre mondiale, l'Amérique, la Russie et la Chine s'accordaient sur des relations internationales amicales et des échanges commerciaux équitables suivant l'exemple du new deal de Franklin D. Roosevelt (FDR) qui avait fait la prospérité des Etats-Unis. Ils songeaient même à construire une ligne de chemin de fer transcontinentale les unissant en passant par le détroit de Béring. Mais cela ne plaisait pas au Royaume Uni qui y voyait une menace pour son hégémonie impériale.
Dans "l'enjeu de la bataille de Bretton Woods en 1944" Ehret démontre comment le projet de système économique internationale équitable de Franklin D. Roosevelt a été saboté par le gouvernement de Winston Churchill qui voulait introduire un système monétaire fondé sur une devise de change internationale, le Bancor géré par la banque d'Angleterre (appartenant aux Rothschild). Il écrit:
"Par un coup d’État au sein de l’establishment Démocrate, alors rempli de Fabians et Rhodes Scholars [disciples de Cecil Rhodes], ils s’étaient déjà assurés qu’Henry Wallace perdrait la vice-présidence de 1944 au profit du larbin anglophile de Wall Street, Harry Truman. Truman n’a pas tardé à balayer toutes les intentions de FDR, nettoyant les renseignements américains de tous les patriotes restants avec la fermeture de l’OSS et la création de la CIA, le lancement inutile et criminel de bombes nucléaires sur le Japon et l’établissement de relations spéciales anglo-américaines. L’adhésion de Truman au nouvel ordre mondial de Churchill a détruit la relation positive avec la Russie et la Chine que recherchaient FDR, White et Wallace, et bientôt l’Amérique était devenue l’idiot utile géant de la Grande-Bretagne. "

Il est évident que l’État profond ne se situe  pas à Washington mais à Londres et plus particulièrement dans la City de Londres qui contrôle toutes les institutions financières. C'est le cartel des Rothschild, environ huit familles, qui revendique le gouvernement mondial. C'est aussi au lord Rothschild que le ministre britannique Balfour a écrit la lettre permettant à la secte sioniste de Herzl de crée l’État d'Israël aux dépens de la Palestine par le terrorisme et le génocide.

Tout le monde sait que le système financier occidental fondé sur le dollar va s'effondrer en raison de la dette mondiale astronomique. Sa faillite n'a été retardée que par la production de dollars à partir de rien  (le faux-monnayage). C'est le cartel des Rothschild qui a besoin d'une guerre mondiale, pour anéantir la Russie et la Chine qui menacent leur empire par la dédollarisation. Ils comptent sur les butins de guerre et l'effacement des dettes pour pouvoir continuer à parasiter l'économie par le jeu de casino boursier fondé sur l'usure.

La Russie et la Chine et leurs alliés des BRICS pourront-ils sauver l'humanité d'une guerre mondiale et d'un asservissement mondialiste?
Leur modération commence à impatienter aussi bien les citoyens et militaires russes que les observateurs occidentaux favorables à la multipolarité. Ainsi le journaliste brésilien Pepe Escobar, en réponse à la révélation d'un plan ukrainien d'assassiner Poutine et à la folie eschatologique d’extrémistes israéliens réclamant la destruction d'Al Aqsa et le déclenchement de l'Armageddon, appelle à la Résistance radicale:
"L’Axe de la Résistance et la Russie chrétienne orthodoxe doivent intensifier leur jeu. Radicalement. Autrement, les guerres terroristes entrelacées pourraient devenir dangereusement ingérables."

Dans le même registre, Paul Craig Roberts, ancien ministre de Reagan regrette que "Poutine s’appuie sur une raison que l’Occident a abandonnée" et il craint que les réticences juridique de Poutine ne conduisent au déclenchement d'une guerre nucléaire.
"Les illusions de Poutine lui ont causé, ainsi qu'à la Russie, des difficultés extraordinaires. Il croit à la raison, à la bonne volonté, à la résolution des problèmes et aux accords, même s’il n’a aucune preuve qu’une telle croyance réciproque existe en Occident."
"La Russie est actuellement en guerre en Ukraine, même si Poutine ne semble toujours pas s'en rendre compte, la qualifiant d'« opération militaire limitée malgré le fait évident que la Russie est en guerre contre l'OTAN, qui inclut les États-Unis."

Poutine n'est pas ce qu'on croit. Il n'est ni un Hitler ni un sage. C'est un autocrate, certes, mais plutôt qu'un grand stratège il est un administrateur et juriste minutieux qui n'écoute aucun conseil et refuse toute critique. Il a écarté ou fait taire tous les généraux et stratèges éminents et populaires qui lui faisaient de l'ombre; parmi les plus connus Strelkov, Surovikine, Popov, Kadyrov, sans oublier Prigogine, le chef du PMC Wagner  tragiquement disparu... Une exception est pour le moment Medvedev, qui comme président intérimaire a repoussé résolument l'offensive géorgienne contre l'Ossétie et qui se fait remarquer par ses commentaires vigoureux contre l'OTAN.
Poutine réagit trop peu, trop tard aux provocations et il s'est fait duper par chaque accord avec l'Occident. Il n'est pas une solution mais fait partie des problèmes de la Russie. Nommé par les oligarques compradors juifs qui ont pillé l'URSS en 1992 avec l'aide des crédits bancaires occidentaux, il balance entre eux et les patriotes populaires en ne cherchant qu'à cirer sa propre image.

Les dirigeants étasuniens connaissent bien les faiblesses de Poutine et en profitent. Le site russe REPORTER cite le magazine FP (foreign policy) de Washington:
"Nous ne devons pas permettre une tentative d'assassinat contre le président russe ou sa démission"
"Malgré l'obsession de l'Occident pour Poutine et les intrigues contre lui, le dirigeant russe est assez prévisible, ce qui est grandement apprécié par Washington et ses alliés."
"C’est donc Washington qui ne peut désormais permettre le départ de Poutine ni tout autre changement dans la haute direction du pays, estiment les observateurs de FP."
Cependant les nombreux commentaire russes de ce même article révèlent un malaise et une colère sourde du peuple russe.. Exemples:
- "C’est vrai, il n’y a personne de plus fidèle à l’Occident que Poutine.
- "Et le SVO [Opération de police limitée] il s'est montré médiocre en tant que commandant en chef !"
- "C’est le secret de la longévité politique du président. Comme qui sinon lui ? Des personnalités de plus en plus brillantes sont physiquement détruites, soumises à des obstructions ou finissent en prison. D’autres sont soudoyés par des postes, des avantages sociaux, des salaires. Il semble que le pouvoir doive être stable et fort / je n'ai rien contre cela / mais Vladimir Vladimirovitch n'atteint clairement pas l'échelle de Staline "
Rèpondants:
- "Et si Surovikina prenait la place de président ?"
- "oui, cela fait longtemps que nous n'avons pas eu de politiciens du niveau de Staline, et nous n'en aurons probablement plus".

Il ne faut rien attendre ni de Poutine ni de Xi Jinping. Ces bureaucrates incompétents en science ont suivi aveuglément les directives eugénistes de l'OMS (La Chine a appliqué le confinement avec une brutalité sans égal) et ils suivent encore les directives  du projet de CO2 zéro de la théorie du réchauffement du climat qui ne repose que sur un mythe et qui n'est qu'une arnaque finançant le mondialisme.
Dans le programme du dernier plénum du parti communiste chinois figure le concept de "nouvelles forces productives de qualité", qui met l’accent sur le développement de technologies avancées telles que la biotechnologie, l’énergie verte, l’intelligence artificielle et l’aérospatiale. Ils  imitent les "nouvelles technologies" occidentales potentiellement nocives (G5, IA, ingénierie climatique, pollution électromagnétique). En intensifient leur application sans enquêtes fiables sur leur compatibilité biologique et écologique ils mettent en danger leur propre population.


Il ne faut pas compter sur les autorités et les traités internationaux pour améliorer les conditions de vie. L'histoire des luttes d'indépendance de l'Amérique, de l'Inde et récemment des nations africaines du Sahel prouve que seul le bon sens, la tradition et la résistance du peuple conduisent à la souveraineté. Pour y parvenir, il faut d'abord que le peuple sorte de sa léthargie, qu'il reconnaisse les causes et instruments de son asservissement et qu'il manifeste son refus. Alors seulement il peut compter sur la solidarité des alliances multipolaires, selon la vieille sagesse populaire: "Aide toi et le ciel t'aidera".