Simplicité
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Simplicité
J'apprécie cette phrase d'Edgar Morin :
Et pourtant je ne suis pas un écrivain qui aime la complexité car, quoi qu'il en soit, je vais au plus simple, quelle que soit la conception à envisager. Mais il y a un aspect des choses qu'il ne faut pas déconsidérer, et qui est complexe : il existe aussi des choses qui sont faites pour être complexes et contre cela il n'y a que l'énoncé qui peut permettre d'élaguer la difficulté, sans que la pensée perde pour autant de sa particularité à demeurer complexe. Or seule la complication devrait être mise à l'index de la rhétorique de ce qui est fait pour être traité simplement.
C'est dire que dès qu'il s'agit de comprendre, il faut unir la simplicité et la complexité puisque, par exemple, l'ordre, notion simple, et le désordre, autre notion simple, se combinent ensemble de manière complexe.
Et pourtant je ne suis pas un écrivain qui aime la complexité car, quoi qu'il en soit, je vais au plus simple, quelle que soit la conception à envisager. Mais il y a un aspect des choses qu'il ne faut pas déconsidérer, et qui est complexe : il existe aussi des choses qui sont faites pour être complexes et contre cela il n'y a que l'énoncé qui peut permettre d'élaguer la difficulté, sans que la pensée perde pour autant de sa particularité à demeurer complexe. Or seule la complication devrait être mise à l'index de la rhétorique de ce qui est fait pour être traité simplement.
Dionysos- Messages : 71
Date d'inscription : 21/07/2016
Age : 55
Localisation : Dans les limbes
Re: Simplicité
Salut Dionysos!
La citation est séduisante par son paradoxe mais n'explique pas la simplicité.
Morin est un érudit et pour moi, un érudit est un savant qui sait tout et ne comprend rien. Il a rassemblé les connaissances les plus diverses et contradictoires dans son encyclopédie et il est obsédé par la compléxité de l'univers dont l'unité échappe à sa logique, celle de non-contradiction d’Aristote.
Dans son article "Logique et contradiction" il reconnaît bien l'insuffisance de cette logique et la nécessité d'une autre rationalité, d'une complémentarité qu'il appelle dialectique ou trialectique. Mais il la considère comme un dérapage, une brèche dans la logique.
Les philosophies de l'Antiquité, du Moyen-âge et de la Renaissance se fondaient sur d'autres logiques: la "coïncidence des opposés" et "l'analogie de proportionnalité". Des scientifiques du vingtième siècle ont redécouvert ces logiques sous une nouvelle forme. Ainsi Lupasco a formulé son principe d'antagonisme qui est une logique des rétroactions dynamiques et L. von Bertalanffy expliquait la simplicité dans la complexité de la hiérarchie des systèmes par des homologies. Ces deux logiques sont nécessaires pour comprendre la simplicité et unité de l'organisation des systèmes.
La citation est séduisante par son paradoxe mais n'explique pas la simplicité.
Morin est un érudit et pour moi, un érudit est un savant qui sait tout et ne comprend rien. Il a rassemblé les connaissances les plus diverses et contradictoires dans son encyclopédie et il est obsédé par la compléxité de l'univers dont l'unité échappe à sa logique, celle de non-contradiction d’Aristote.
Dans son article "Logique et contradiction" il reconnaît bien l'insuffisance de cette logique et la nécessité d'une autre rationalité, d'une complémentarité qu'il appelle dialectique ou trialectique. Mais il la considère comme un dérapage, une brèche dans la logique.
Il considère la dialectique comme une forme de rhétorique et conclut par l'aporie:La logique dialectique de Hegel serait-elle la logique supérieure qui dépasserait la contradiction ? En fait, la dialectique est un mode de pensée qui reconnaît, intègre et traite le contradictoire, mais elle ne constitue pas une logique ; elle transgresse les axiomes de la logique classique, mais sans pour autant pouvoir les remplacer,
La logique d'Aristote, fut introduite dans la scolastique par Thomas d'Aquin et adoptée par les sciences. C'est en effet une logique empirique, une logique de l'être observable. Morin, comme les scientifiques dominants du vingtième siècle, reste attaché à la logique classique d'Aristote, une logique qui exige des définitions, des divisions, des analyses. Son principe du tiers exclu n'admet aucune logique complémentaire ou alternative. Elle ne se reconnaît qu'elle-même comme critère de rationalité.Il faut abandonner tout espoir non seulement d'achever une description logico-rationnelle du réel, mais aussi et surtout de fonder la raison sur la seule logique.
Les philosophies de l'Antiquité, du Moyen-âge et de la Renaissance se fondaient sur d'autres logiques: la "coïncidence des opposés" et "l'analogie de proportionnalité". Des scientifiques du vingtième siècle ont redécouvert ces logiques sous une nouvelle forme. Ainsi Lupasco a formulé son principe d'antagonisme qui est une logique des rétroactions dynamiques et L. von Bertalanffy expliquait la simplicité dans la complexité de la hiérarchie des systèmes par des homologies. Ces deux logiques sont nécessaires pour comprendre la simplicité et unité de l'organisation des systèmes.
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