Les Francs, Forgeurs de l'Europe
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Les Francs, Forgeurs de l'Europe
L'histoire de nombreuses nations européennes est fermement enracinée dans ses anciennes périodes de migrations - lorsque toutes sortes de tribus quittaient leurs foyers à la recherche de nouvelles terres où s'établir. Et l'histoire de la France, l'une des nations européenne à la très longue et riche histoire, commença de la même manière.
Un grand nombre de peuples cependant, sombrèrent dans l'oubli, leurs noms et leurs cultures emportés par le vent et la poussière du temps qui passe. Mais les peuples qui étaient puissants, qui se sont battus pour leur survie, ont vu leurs noms gravés dans la pierre avant d'aller remplir les pages de l'histoire. Et l'un de ces grands peuples germanique a donné son nom à la France, favorisé son importance et une grande partie de son identité : les Francs. Et de cette grande tribu de guerriers fiers et expansionnistes, sont issus les premiers rois de France.
De la défaite au triomphe : la première histoire des Francs
Dans la vallée du Rhin, le fleuve roule ses eaux calmes et profondes au cœur même de la vieille Europe et murmurent, dit-on, le chant des Nibelungen des tribus germaniques qui y ont toujours prospéré et dont la plus importante est connue sous le nom de Francs. On ne sait pas grand-chose d'eux avant le IIIe siècle de notre ère, avant que d'une manière assez abrupte ils n'entrent dans notre histoire.
Historia Francorum de Grégoire, Histoire de France, implique que les premiers Francs étaient un peuple de cavaliers.
Les Francs ont été mentionnés pour la première fois par des notables romains de cette époque (IIIe siècle) - Ammianus Marcellinus, Claudien, mais aussi Sidonius Apollinaris. De ces sources, nous pouvons déduire que les Francs et les tribus germaniques qui leur étaient assimilées, étaient considérées comme totalement "barbares" par les Romains, vu qu'elles étaient une véritable épine dans le pied de l'Empire romain.
Elles vivaient aux frontières de l'empire et étaient florissantes dans les vallées fluviales de la Visurge, du Rhin et de la Moselle. Elles s'étendirent progressivement vers l'ouest et occupèrent également la vallée de l'Escaut. Le territoire des Francs prenait des proportions assez importantes et les Francs furent alors désignés sous plusieurs appellations en fonction de leur localisation. A l'ouest, autour de l'Escaut, se trouvaient les Francs saliens ; au nord, à la pointe du Rhin, les Francs riverains, avec les Francs mosans au sud. Et à l'est, entre le Rhin et la Visurge, se trouvaient les Francs de Hesse. Ces derniers donnèrent leur nom à une région moderne de l'Allemagne – la Franconie – dans les vallées fertiles de la Moselle et du Rhin.
À leurs débuts, les Francs étaient considérés comme bien plus "barbares" que certaines des tribus germaniques étroitement apparentées tels les Ostrogoths ou les Wisigoths. Les Francs adhéraient toujours au chamanisme mais manquaient d'une organisation plus structurée. En fait, ils s'appuyaient encore sur l'ancien système de nombreux chefs sous-tribaux qui devenaient rapidement faibles et dépassés.
Au début, dans les histoires romaines, les Francs étaient attaqués jusqu'à ce que l'empereur romain Maximien, suite à ses victoires sur les insurgés Gaulois, en détourna son attention pour la porter sur les tribus rhénanes qu'il considérait comme la plus grande des menaces.
Sa campagne en Germanie, en 287 après JC, était centrée sur les deux tribus cruciales de l'époque - les Bourguignons et les Alamans. L'année suivante, il porta son attention sur leurs alliés, les Francs, une tribu responsable de razzias le long du Rhin. Vaincus, leur chef jura allégeance à l' Empire romain, transformant ainsi les Francs en foederati - essentiellement des mercenaires. En tant que foederati, les Francs - principalement la tribu salienne - furent autorisés à s'installer de manière permanente dans les limites de l'Empire romain. Ils s'établirent dans la province de la Germanie Inferieure, qui comprend aujourd'hui principalement la Belgique et le nord de la France.
Depuis leur soumission aux Romains, les Francs étaient entrés dans une toute nouvelle ère de leur histoire. Dans un sens, ils s'étaient assimilés assez rapidement - ou peut-être assimilés seulement en partie - en s'intégrant à la société romaine avec une facilité et une rapidité surprenantes.
Moins d'un siècle après l'octroi de leur statut de foederati, les Francs s'étaient adaptés au latin, au développement des lois et à la conversion progressive au christianisme. Mais en tant qu'alliés et mercenaires de Rome, c'est leur nature guerrière qui leur profita le plus.
Ils étaient engagés comme généraux de Rome et certains furent extrêmement compétents dans cette fonction. Après moins de 50 ans en tant qu'alliés, les Francs avaient fourni un général notable à l'empire - Flavius Arbogastes. Le premier consul romain franc fut nommé en 351 et fut suivi par beaucoup d'autres dans les années qui suivirent.
à suivre ...
Un grand nombre de peuples cependant, sombrèrent dans l'oubli, leurs noms et leurs cultures emportés par le vent et la poussière du temps qui passe. Mais les peuples qui étaient puissants, qui se sont battus pour leur survie, ont vu leurs noms gravés dans la pierre avant d'aller remplir les pages de l'histoire. Et l'un de ces grands peuples germanique a donné son nom à la France, favorisé son importance et une grande partie de son identité : les Francs. Et de cette grande tribu de guerriers fiers et expansionnistes, sont issus les premiers rois de France.
De la défaite au triomphe : la première histoire des Francs
Dans la vallée du Rhin, le fleuve roule ses eaux calmes et profondes au cœur même de la vieille Europe et murmurent, dit-on, le chant des Nibelungen des tribus germaniques qui y ont toujours prospéré et dont la plus importante est connue sous le nom de Francs. On ne sait pas grand-chose d'eux avant le IIIe siècle de notre ère, avant que d'une manière assez abrupte ils n'entrent dans notre histoire.
Historia Francorum de Grégoire, Histoire de France, implique que les premiers Francs étaient un peuple de cavaliers.
Les Francs ont été mentionnés pour la première fois par des notables romains de cette époque (IIIe siècle) - Ammianus Marcellinus, Claudien, mais aussi Sidonius Apollinaris. De ces sources, nous pouvons déduire que les Francs et les tribus germaniques qui leur étaient assimilées, étaient considérées comme totalement "barbares" par les Romains, vu qu'elles étaient une véritable épine dans le pied de l'Empire romain.
Elles vivaient aux frontières de l'empire et étaient florissantes dans les vallées fluviales de la Visurge, du Rhin et de la Moselle. Elles s'étendirent progressivement vers l'ouest et occupèrent également la vallée de l'Escaut. Le territoire des Francs prenait des proportions assez importantes et les Francs furent alors désignés sous plusieurs appellations en fonction de leur localisation. A l'ouest, autour de l'Escaut, se trouvaient les Francs saliens ; au nord, à la pointe du Rhin, les Francs riverains, avec les Francs mosans au sud. Et à l'est, entre le Rhin et la Visurge, se trouvaient les Francs de Hesse. Ces derniers donnèrent leur nom à une région moderne de l'Allemagne – la Franconie – dans les vallées fertiles de la Moselle et du Rhin.
À leurs débuts, les Francs étaient considérés comme bien plus "barbares" que certaines des tribus germaniques étroitement apparentées tels les Ostrogoths ou les Wisigoths. Les Francs adhéraient toujours au chamanisme mais manquaient d'une organisation plus structurée. En fait, ils s'appuyaient encore sur l'ancien système de nombreux chefs sous-tribaux qui devenaient rapidement faibles et dépassés.
Au début, dans les histoires romaines, les Francs étaient attaqués jusqu'à ce que l'empereur romain Maximien, suite à ses victoires sur les insurgés Gaulois, en détourna son attention pour la porter sur les tribus rhénanes qu'il considérait comme la plus grande des menaces.
Sa campagne en Germanie, en 287 après JC, était centrée sur les deux tribus cruciales de l'époque - les Bourguignons et les Alamans. L'année suivante, il porta son attention sur leurs alliés, les Francs, une tribu responsable de razzias le long du Rhin. Vaincus, leur chef jura allégeance à l' Empire romain, transformant ainsi les Francs en foederati - essentiellement des mercenaires. En tant que foederati, les Francs - principalement la tribu salienne - furent autorisés à s'installer de manière permanente dans les limites de l'Empire romain. Ils s'établirent dans la province de la Germanie Inferieure, qui comprend aujourd'hui principalement la Belgique et le nord de la France.
Depuis leur soumission aux Romains, les Francs étaient entrés dans une toute nouvelle ère de leur histoire. Dans un sens, ils s'étaient assimilés assez rapidement - ou peut-être assimilés seulement en partie - en s'intégrant à la société romaine avec une facilité et une rapidité surprenantes.
Moins d'un siècle après l'octroi de leur statut de foederati, les Francs s'étaient adaptés au latin, au développement des lois et à la conversion progressive au christianisme. Mais en tant qu'alliés et mercenaires de Rome, c'est leur nature guerrière qui leur profita le plus.
Ils étaient engagés comme généraux de Rome et certains furent extrêmement compétents dans cette fonction. Après moins de 50 ans en tant qu'alliés, les Francs avaient fourni un général notable à l'empire - Flavius Arbogastes. Le premier consul romain franc fut nommé en 351 et fut suivi par beaucoup d'autres dans les années qui suivirent.
à suivre ...
Freya- Messages : 1338
Date d'inscription : 24/08/2012
Localisation : Vosges
Re: Les Francs, Forgeurs de l'Europe
Les débuts de la dynastie franque mérovingienne
Mais l'esprit guerrier des tribus germaniques n'était pas facilement contrôlable. Et rapidement, ce problème allait passer au premier plan des préoccupations des Romains, car les Francs étaient autorisés à créer leurs propres petits royaumes au sein de l'empire. Et lorsque cela se produisit, ils gagnèrent en puissance, saisissant les opportunités qui leur étaient offertes.
Dans le nord de la Gaule, un roi se distinguait - le roi de tous les Francs. Son nom était Chlodio (dit le Chevelu), père de Merowig, et probablement le premier souverain de la célèbre dynastie franque mérovingienne .
À l'époque de Chlodio, l'Empire romain d'Occident vivait ses derniers jours et n'allait pas tarder à tomber sous la pression constante des attaques des tribus "barbares". En fait, Chlodio aux cheveux longs, saisit sa chance et étendit les territoires francs à travers le nord de la Gaule, tandis que les forces romaines s'empressaient de se replier sur le sud.
Ses successeurs, dont son petit-fils et ses successeurs, vont peu à peu conquérir toutes les tribus franques de Rhénanie et de Gaule, établissant la dynastie mérovingienne comme seule souveraine des Francs unis. En 509 après JC, tous les Francs et Gallo Romains restés dans la province furent placés sous la régence de cette dynastie. En seulement quelques décennies, ils réussirent à conquérir les Bourguignons, les Wisigoths et à établir leur domination sur les Alamans, les Saxons et les Bavarois. Et lorsque l'Empire romain d'occident s'effondra, elle laissa dans son sillage un royaume d'une telle puissance qu'en très peu de temps, il devint le plus grand Etat d'Europe occidentale que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de royaume franc.
Mais quelque deux siècles plus tard, alors que la dynastie mérovingienne épuisait son pouvoir et perdait rapidement de son influence, un chef très important et impitoyable, arriva au pouvoir à la suite d'une lutte entre les nobles mérovingiens inférieurs. Son nom était Charles Martel et il est devint le dirigeant de facto de la France, également connu sous le nom d'Empire franc.
Sous son règne, l'Empire franc était la force militaire la plus importante d'Europe et était capable de servir d'égide contre une puissante force d'invasion. Cette puissance de défense est l'un des éléments les plus importants de la biographie de Charles Martel et de l'histoire franque : la bataille de Tours.
Le tournant de l'Europe : la bataille de Tours
Le califat omeyyade était un royaume musulman tentaculaire qui conquérait rapidement de vastes étendues de terres à travers l'Europe. Après avoir rapidement assujetti la Péninsule Ibérique, les Omeyyades continuèrent d'avancer vers l'Europe continentale et la France.
Cette force impitoyable et puissante n'a eu aucun problème à conquérir de nombreuses villes du sud - celles-ci étaient en grande partie sans défense ou avaient de faibles garnisons. Béziers, Nîmes, Villeneuve-lès-Maguelone et Alet-les-Bains sont donc rapidement tombées et le gouverneur de l'Ibérie omeyyade, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani, installa sa nouvelle capitale dans la ville de Narbonne dans l'actuel sud de la France.
Ce n'est qu'en 732 après JC que leur avancée au cœur de la France fut stoppée - ils furent complètement vaincus à la bataille de Tours par les forces de Charles Martel. Après cette défaite, les forces omeyyades se replièrent dans la Péninsule Ibérique en retraversant les Pyrénées, mais ils reviendront en France trois ans plus tard sous la nouvelle direction d'Uqba ibn Al-Hajjaj.
La deuxième invasion s'avéra encore plus dangereuse, car les musulmans avaient réussi à pénétrer profondément dans le sud du pays, à piller et à brûler Arles, à prendre Avignon et à attaquer Lyon, ainsi que le Piémont et la Bourgogne. Il aura fallu deux attaques des forces de Charles Martel et l'effondrement de la chaîne de commandement interne musulmane pour que la menace des Omeyyades sur la France, soient définitivement repoussée.
Le règne de Charles Martel et sa victoire sur le califat omeyyade furent l'un des tournants de l'histoire moderne de l'Europe. A sa mort, la dynastie mérovingienne fut remplacée par la nouvelle dynastie carolingienne, qui régnera pendant environ les quatre siècles suivants.
La batille de Tours
Charlemagne et la nouvelle ère franque
Ce sera le petit-fils de Charles Martel, également prénommé Charles qui connaîtra l'âge d'or du royaume franc. Charles parvint à étendre son royaume de manière significative après avoir fait campagne contre les Saxons et les Lombards et fut surnommé Charles le Grand - Karolus Magnus - ou comme nous le connaissons aujourd'hui sous le nom de Charlemagne .
Considérablement élargi, son royaume fut proclamé Empire carolingien, ou empire des Romains et des Francs, après que Charlemagne ait été couronné empereur des Romains par le pape Léon III. L'importance de Charlemagne en tant que successeur de ce qui était autrefois l'Empire romain d'Occident réside dans le fait qu'il a réussi à unir la quasi-totalité de l'Europe occidentale en un seul empire - ce qui lui valut son épithète de "Pater Europae" - père de l'Europe.
Son empire sera plus tard connu sous le nom de Saint Empire romain germanique et durera 1000 ans - jusqu'en 1806, date à laquelle il sera dissous par Napoléon après sa victoire à Austerlitz. Dès l'époque de Charlemagne, le royaume franc s'étendra jusqu'à sa forme la plus large et la plus évoluée. Sans les Francs, l'histoire de toute l'Europe serait totalement différente. Cependant, la langue et la culture des Francs ont évolué, donnant naissance à la langue française ainsi qu'à l'identité française.
En raison des nombreuses nations et des langues et cultures totalement différentes qui sont devenues une partie des royaumes francs au fil du temps, tels les Gaulois et leur langue, les Gallo Romains avec le latin, les Occitans avec la langue occitane, et bien d'autres, la langue française était née comme un mélange très éclectique de tout cela et de la langue franque germanique occidentale.
Et quand on comprend la riche histoire qui se cache derrière la nation française moderne, la quantité de peuples divers qui ont contribué à construire les fondations d'un empire, on ne peut alors vraiment apprécier la beauté d'une nation si diverse, si ancienne et sa culture riche au-delà de toute mesure. Un fait intéressant qui relie tous les Européens aux Francs est l'utilisation du terme « Franc » dans de nombreuses langues à prédominance asiatique à travers le monde – pour désigner les Européens modernes.
Le nom des Francs et leur réputation ont largement voyagé à travers le monde, d'abord dès le contact avec les Omeyyades, puis par les routes commerciales. Du grec Frangos à l'arabe al-Faranj, jusqu'en Asie et Firang en ourdou, Folangji en chinois et Farang en thaï. Dans cette dernière culture, Farang désignait tous les Européens. Certains érudits prétendent que le mot Franc a même voyagé jusqu'à atteindre les lointains Samoans, qui appellent les Européens Palagi.
L'influence durable des Francs
La plupart des gens aujourd'hui n'associeraient jamais vraiment la France moderne à un héritage entièrement germanique. Mais la vérité est que cette puissante nation européenne, même si sa culture et sa langue sont de nature très romantique, a trouvé ses premières racines dans une tribu germanique ambitieuse et guerrière. Leur langue germanique occidentale, le francique (langue parlée par Charlemagne), est encore parlée en Alsace dans le département du Bas-Rhin plus précisément (l'alsacien ou la langue alsacienne n'existe pas ! il s'agit là d'une relique de l'invasion prussienne de 1870).
Mais l'esprit guerrier des tribus germaniques n'était pas facilement contrôlable. Et rapidement, ce problème allait passer au premier plan des préoccupations des Romains, car les Francs étaient autorisés à créer leurs propres petits royaumes au sein de l'empire. Et lorsque cela se produisit, ils gagnèrent en puissance, saisissant les opportunités qui leur étaient offertes.
Dans le nord de la Gaule, un roi se distinguait - le roi de tous les Francs. Son nom était Chlodio (dit le Chevelu), père de Merowig, et probablement le premier souverain de la célèbre dynastie franque mérovingienne .
À l'époque de Chlodio, l'Empire romain d'Occident vivait ses derniers jours et n'allait pas tarder à tomber sous la pression constante des attaques des tribus "barbares". En fait, Chlodio aux cheveux longs, saisit sa chance et étendit les territoires francs à travers le nord de la Gaule, tandis que les forces romaines s'empressaient de se replier sur le sud.
Ses successeurs, dont son petit-fils et ses successeurs, vont peu à peu conquérir toutes les tribus franques de Rhénanie et de Gaule, établissant la dynastie mérovingienne comme seule souveraine des Francs unis. En 509 après JC, tous les Francs et Gallo Romains restés dans la province furent placés sous la régence de cette dynastie. En seulement quelques décennies, ils réussirent à conquérir les Bourguignons, les Wisigoths et à établir leur domination sur les Alamans, les Saxons et les Bavarois. Et lorsque l'Empire romain d'occident s'effondra, elle laissa dans son sillage un royaume d'une telle puissance qu'en très peu de temps, il devint le plus grand Etat d'Europe occidentale que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de royaume franc.
Mais quelque deux siècles plus tard, alors que la dynastie mérovingienne épuisait son pouvoir et perdait rapidement de son influence, un chef très important et impitoyable, arriva au pouvoir à la suite d'une lutte entre les nobles mérovingiens inférieurs. Son nom était Charles Martel et il est devint le dirigeant de facto de la France, également connu sous le nom d'Empire franc.
Sous son règne, l'Empire franc était la force militaire la plus importante d'Europe et était capable de servir d'égide contre une puissante force d'invasion. Cette puissance de défense est l'un des éléments les plus importants de la biographie de Charles Martel et de l'histoire franque : la bataille de Tours.
Le tournant de l'Europe : la bataille de Tours
Le califat omeyyade était un royaume musulman tentaculaire qui conquérait rapidement de vastes étendues de terres à travers l'Europe. Après avoir rapidement assujetti la Péninsule Ibérique, les Omeyyades continuèrent d'avancer vers l'Europe continentale et la France.
Cette force impitoyable et puissante n'a eu aucun problème à conquérir de nombreuses villes du sud - celles-ci étaient en grande partie sans défense ou avaient de faibles garnisons. Béziers, Nîmes, Villeneuve-lès-Maguelone et Alet-les-Bains sont donc rapidement tombées et le gouverneur de l'Ibérie omeyyade, Al-Samh ibn Malik al-Khawlani, installa sa nouvelle capitale dans la ville de Narbonne dans l'actuel sud de la France.
Ce n'est qu'en 732 après JC que leur avancée au cœur de la France fut stoppée - ils furent complètement vaincus à la bataille de Tours par les forces de Charles Martel. Après cette défaite, les forces omeyyades se replièrent dans la Péninsule Ibérique en retraversant les Pyrénées, mais ils reviendront en France trois ans plus tard sous la nouvelle direction d'Uqba ibn Al-Hajjaj.
La deuxième invasion s'avéra encore plus dangereuse, car les musulmans avaient réussi à pénétrer profondément dans le sud du pays, à piller et à brûler Arles, à prendre Avignon et à attaquer Lyon, ainsi que le Piémont et la Bourgogne. Il aura fallu deux attaques des forces de Charles Martel et l'effondrement de la chaîne de commandement interne musulmane pour que la menace des Omeyyades sur la France, soient définitivement repoussée.
Le règne de Charles Martel et sa victoire sur le califat omeyyade furent l'un des tournants de l'histoire moderne de l'Europe. A sa mort, la dynastie mérovingienne fut remplacée par la nouvelle dynastie carolingienne, qui régnera pendant environ les quatre siècles suivants.
La batille de Tours
Charlemagne et la nouvelle ère franque
Ce sera le petit-fils de Charles Martel, également prénommé Charles qui connaîtra l'âge d'or du royaume franc. Charles parvint à étendre son royaume de manière significative après avoir fait campagne contre les Saxons et les Lombards et fut surnommé Charles le Grand - Karolus Magnus - ou comme nous le connaissons aujourd'hui sous le nom de Charlemagne .
Considérablement élargi, son royaume fut proclamé Empire carolingien, ou empire des Romains et des Francs, après que Charlemagne ait été couronné empereur des Romains par le pape Léon III. L'importance de Charlemagne en tant que successeur de ce qui était autrefois l'Empire romain d'Occident réside dans le fait qu'il a réussi à unir la quasi-totalité de l'Europe occidentale en un seul empire - ce qui lui valut son épithète de "Pater Europae" - père de l'Europe.
Son empire sera plus tard connu sous le nom de Saint Empire romain germanique et durera 1000 ans - jusqu'en 1806, date à laquelle il sera dissous par Napoléon après sa victoire à Austerlitz. Dès l'époque de Charlemagne, le royaume franc s'étendra jusqu'à sa forme la plus large et la plus évoluée. Sans les Francs, l'histoire de toute l'Europe serait totalement différente. Cependant, la langue et la culture des Francs ont évolué, donnant naissance à la langue française ainsi qu'à l'identité française.
En raison des nombreuses nations et des langues et cultures totalement différentes qui sont devenues une partie des royaumes francs au fil du temps, tels les Gaulois et leur langue, les Gallo Romains avec le latin, les Occitans avec la langue occitane, et bien d'autres, la langue française était née comme un mélange très éclectique de tout cela et de la langue franque germanique occidentale.
Et quand on comprend la riche histoire qui se cache derrière la nation française moderne, la quantité de peuples divers qui ont contribué à construire les fondations d'un empire, on ne peut alors vraiment apprécier la beauté d'une nation si diverse, si ancienne et sa culture riche au-delà de toute mesure. Un fait intéressant qui relie tous les Européens aux Francs est l'utilisation du terme « Franc » dans de nombreuses langues à prédominance asiatique à travers le monde – pour désigner les Européens modernes.
Le nom des Francs et leur réputation ont largement voyagé à travers le monde, d'abord dès le contact avec les Omeyyades, puis par les routes commerciales. Du grec Frangos à l'arabe al-Faranj, jusqu'en Asie et Firang en ourdou, Folangji en chinois et Farang en thaï. Dans cette dernière culture, Farang désignait tous les Européens. Certains érudits prétendent que le mot Franc a même voyagé jusqu'à atteindre les lointains Samoans, qui appellent les Européens Palagi.
L'influence durable des Francs
La plupart des gens aujourd'hui n'associeraient jamais vraiment la France moderne à un héritage entièrement germanique. Mais la vérité est que cette puissante nation européenne, même si sa culture et sa langue sont de nature très romantique, a trouvé ses premières racines dans une tribu germanique ambitieuse et guerrière. Leur langue germanique occidentale, le francique (langue parlée par Charlemagne), est encore parlée en Alsace dans le département du Bas-Rhin plus précisément (l'alsacien ou la langue alsacienne n'existe pas ! il s'agit là d'une relique de l'invasion prussienne de 1870).
Freya- Messages : 1338
Date d'inscription : 24/08/2012
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