Le Faravahar, symbole du zoroastrisme

Le Faravahar est sans doute le symbole le plus connu de la foi perse zoroastrienne. Ce symbole consiste en un disque ailé avec un homme qui en émerge. L'homme est montré tenant une bague. Si le symbole est bien connu, sa signification est plus compliquée. Le Faravahar a été adopté comme symbole séculier pour représenter la nation moderne de l'Iran.

«Faravahar» est un mot Pahlavi (connu aussi sous le nom de moyen persan) et serait dérivé du mot avestan (la langue de l'Avesta, l'écriture zoroastrienne) «fravarane», qui se traduit par «je choisis». Alternativement, il a été suggéré que le nom de ce symbole soit lié au vieux mot persan «fravarti» ou «fravashi», qui signifie «protéger». Le premier implique le choix que l'on fait de suivre les enseignements du zoroastrisme, tandis que le second implique la protection divine d'un esprit gardien. Incidemment, le nom «Faravahar» a été donné au symbole plus récemment, et il n'est pas clair comment les anciens Perses se référaient à ce symbole.

Les origines historiques anciennes du symbole Faravahar
Bien que nous ne puissions pas savoir comment les anciens Perses se référaient au symbole, nous savons qu'il était important pour eux. Cela est évident dans le fait que le Faravahar apparaît dans une variété d'endroits différents. Par exemple, le symbole est représenté sur la célèbre inscription Behistun. Dans ce relief rocheux, le Faravahar est représenté planant au-dessus des prisonniers de Darius le Grand et donnant au roi sa bénédiction. Le Faravahar est également visible à Persépolis, la capitale cérémonielle des Achéménides.


Sous sa forme de disque ailé, le Faravahar a été utilisé bien avant l'arrivée au pouvoir des Achéménides. Il est probable que les Perses aient adopté ce symbole des Assyriens, qui l'ont également largement utilisé dans leur art monumental. Contrairement au Faravahar zoroastrien, le symbole assyrien a une figure humaine représentée dans le disque. Le symbole et la figure sur le disque sont censés représenter Assur, le dieu national des Assyriens. Comme son homologue zoroastrien, le disque ailé assyrien est représenté comme une sorte de protection divine du roi.
Outre les Achéménides et les Assyriens, le disque ailé a également été utilisé par d'autres puissances anciennes du Proche-Orient, peut-être plus particulièrement les anciens  Égyptiens dont les Assyriens ont peut-être adopté le symbole. Contrairement au Faravahar, le disque ailé égyptien n'a pas de figure humaine associée. Le symbole est censé être un disque solaire et une représentation d'Horus, le dieu à tête de faucon. Par conséquent, le Faravahar, bien que sous une forme légèrement différente, était déjà utilisé bien avant son adoption par les Zoroastriens et les Achéménides.

À la suite de la disparition des Achéménides au cours du IVe siècle av. notre ère, le Faravahar semble être tombé dans l'oubli car il ne paraît plus dans l'art de leurs successeurs. Cependant, certains éléments du Faravahar ont été préservés par les successeurs des Achéménides. Par exemple, l'anneau tenu par le personnage du Faravahar est visible dans l'art sassanide. Dans ce contexte, l'anneau est censé symboliser le diadème royal qui est remis au roi lors de son investiture.
Hormis ces exceptions, le Faravahar ne fut guère utilisé jusqu'au XXe  siècle de notre ère, lorsqu'il fut ressuscité en tant qu'icône nationaliste. Ceci est en partie dû à l'adoption de cet ancien symbole par la dynastie Pahlavi, établie par Reza Shah Pahlavi lorsqu'il est arrivé au pouvoir en Iran en 1925. Même après la révolution islamique de 1979, le Faravahar, bien qu'étant un symbole zoroastrien, fut toléré par le nouveau gouvernement et conservé comme symbole national de l'Iran.

Le Faravahar : significations et interprétations
Diverses interprétations concernant la signification exacte du Faravahar ont été faites dans un passé récent, et il n'y a toujours pas de consensus réel sur ce que le symbole est censé signifier. Selon une interprétation populaire, le Faravahar est censé représenter un fravashi, un esprit gardien du zoroastrisme. Les fravashis, cependant, sont considérés comme des êtres féminins et contredisent ainsi l'image représentée dans le Faravahar, c'est-à-dire un homme sortant de l'anneau.
Une autre interprétation est que le Faravahar est censé symboliser Ahura Mazda. Cette interprétation a également été discréditée, car cette divinité, dans le zoroastrisme, est abstraite et transcendante, et ne peut donc être représentée sous aucune forme. Soit dit en passant, l'exception à cette règle se voit dans les allégements d'investiture de la période sassanide. Il a également été suggéré que le Faravahar n'a pas vraiment de signification religieuse et qu'il est plutôt censé représenter la khvarenah, ou gloire royale.


Les 6 aspects du Faravahar
Une autre interprétation du Faravahar divise l'image en six parties, dont chacune est destinée à rappeler à un zoroastrien son but dans la vie. La première partie du Faravahar est l'homme âgé qui est censé représenter l'âme humaine. Puisqu'il est dépeint comme un homme âgé, il est également censé symboliser la sagesse de l'âge. Les mains de l'homme représentent la deuxième partie du symbole. L'une des mains pointe vers le haut, ce qui signifie que la seule façon de choisir dans la vie est d'aller de l'avant. D'autre part, il y a un anneau, qui peut représenter la fidélité et la loyauté aux enseignements de Zoroastre, car l'objet est un anneau d'alliance, représentant la loyauté et la fidélité, la base de la philosophie zoroastrienne.
La troisième partie du Faravahar est l'anneau d'où l'homme émerge. Cet anneau représente soit la nature éternelle de l'univers, soit l'immortalité de l'âme puisqu'un cercle n'a ni commencement, ni fin. Alternativement, il a été suggéré que ce cercle rappelle que toutes nos actions ont des répercussions. Les deux ailes de chaque côté de l'anneau forment la quatrième partie du Faravahar et sont censées symboliser le vol et l'avancement. On dit que les plumes des ailes représentent de bonnes pensées, de bonnes paroles et de bonnes actions. À l'inverse, les plumes de la queue, la cinquième partie du Faravahar, représentent de mauvaises pensées, de mauvaises paroles et de mauvaises actions, que les Zoroastriens s'efforcent de faire monter au-dessus. Enfin, les deux banderoles sortant de l'anneau représentent les forces positives et négatives, et l'homme dans l'anneau fait face à l'un d'eux.
Enfin, on peut dire que même si personne ne connaît avec certitude la signification réelle du Faravahar, il n'en est pas moins un symbole puissant. Qu'il soit destiné à représenter la nation iranienne ou le mode de vie que les zoroastriens tentent de réaliser, le Faravahar est un symbole puissant qui compte encore beaucoup pour de nombreuses personnes aujourd'hui.

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Références

Beyer, C., 2018. Faravahar, le symbole ailé du zoroastrisme.  [En ligne]
Disponible sur : https://www.learnreligions.com/faravahar-winged-symbol-of-zoroastrianism...

Lendering, J., 2020.  Taq-e Bostan, Relief.  [En ligne]
Disponible sur:  https://www.livius.org/articles/place/taq-e-bostan/taq-e-bostan-relief/

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Disponible sur:  https://www.newworldencyclopedia.org/entry/Behistun_Inscription

www.ancient-symbols.com , 2021.  Symbole Faravahar.  [En ligne]
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Disponible sur :  http://www.iransara.info/Iran%20Faravahar%20Zartosht%20Farvahar%20fravahar.htm