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Passion et raison

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Message  Dionysos Dim 15 Jan 2017 - 15:57

Les raisons prennent le pas sur les passions puisque ainsi devenues des prétextes elles perdent de leur rationalité ainsi que Sartre disait que "l'homme est une passion inutile", ce qui est d'autant plus vrai que sa vanité fait de sa passion un ordre d'accomplissement inutile tant sa vocation est disséminée pour n'être finalement occultée que pour asservir une condition qui pourtant est la condition sine qua non qui permet de dépasser la difficulté la plus oppressante mais d'une manière si déconcertante où seul reste le goût de la difficulté.
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Message  Dionysos Mar 17 Jan 2017 - 21:51

Lessing dans Laocoon dit:
Une figure de femme tenait une bride; une autre adossée à une colonne, sont des allégories. Mais la Tempérance, la Fermeté, qui comme nous le concevons précisément sont d'abord des valeurs stoïciennes, et ne sont pas chez le poète des allégories, mais seulement des personnifications de concepts abstraits.
Envisageons pourquoi la passion, ainsi qu'elle est le Pathos, est davantage une allégorie qu'une personnification. En effet la passion aurait pu être le mythe de Pathos si elle n'avait pas comme complément la raison qui, peu vivante, est trop inespérée pour être droite, d'où l'aliénation plutôt que la personnification de la passion.
De plus cette passion en tant qu'incarnation de la "souffrance jubilatoire" est à la fois la facétie, l'espièglerie et la malice, retirées du trauma; et c'est en cela qu'elle est une allégorie pluri-tendancielle ainsi qu'elle est encore un concept ainsi qu'une motivation symbiotique pour l'Éros, délétère pour le Thanatos, qui en révèle les attributs symboliques à échéance pulsionnelle.
Je suis donc à la mesure d'une pensée qui aime l'allégorie par sa plasticité qui la rendrait plus vivante si elle n'était pas - dans la représentation - que figée; mais dans l'expression il y a toujours l'élan d'une volonté; une volonté conséquente, donc.
En fait le Pathos est un symbole vivant qui, même semble toujours avoir la manie de se recroqueviller en son corps, phénomène de l'esprit qui l'amende pour lui soumettre son action dans l'impulsion, dans le fait convaincante.
Car cette catégorie environnementale du jeu imbu au Pathos trouve son rôle dans la justice incessante dans l'entre-deux des contingences, entre vanité et absurdité; - y eût-il des accidents -.
La réflexion qui porte le Pathos de l'ingénuité à l'inconséquence se voit extradée en trois moments ontologiques: la culpabilité vire à l'innocence, - "qualité" hypocrite -, l'ignorance se veut le défaut de la vérité et enfin la raison produit à partir de ses dérangements, des opportunités de passions ainsi que des velléités, et des faiblesses d'actions ainsi que des tentations.
Et comme nous l'avons défini ainsi qu'une "souffrance jubilatoire", le Pathos se joue de la fantaisie des préjugés et alors nous voilà rendu au summum de l'interprétation où s'occulte dans sa mise en abîme l'étant le plus naturel au jugement d'un être dans sa faculté première, le plus primordiale dans son insidieuse esthétique.
Car cette beauté intérieure n'est que la contrepartie d'un orgueil qui ne la rend pas plus émérite en essayant de tirer au clair ce qui est du domaine d'un corrélat de préjugés masqué par une latence aveugle en guise de création d'une fiction téléologique se superposant à une fausseté inconsciente.
Or cette fausseté inconsciente est bien souvent une prévarication qui s'illustre à partir de savoirs ontologiques où la sagesse demanderait la raison par la vérité là où le scientisme inverse la règle tout en étant trop calculateur et peu prudent. En effet il faut tirer de cette fausseté ce qui est coercitif pour rendre à la collaboration éminente de l'analyse ce qui ressort de l'esprit libre se juxtaposant entre sa spontanéité phénoménale et son conatus somatique.
En fait tout cet agrégat se conforme dans une contraction de préjugés qui dans leur évaluation et leur propension s'élèvent pour résoudre ces "tracas" ainsi que des tendances réfractaires à une raison digne de sa nature. Mais si le Pathos est dans l'orgueil ainsi qu'une "souffrance créatrice", ce qui pour lui ne peut être une fin de la démesure; en fait si le Pathos sait se rendre complaisant pour tirer les fruits de sa propre condescendance humaniste, il saura s'ouvrir sur une éthique ainsi qu'une optique où l'intelligence se discernera dans l'émulation imaginaire d'une science des plaisirs. Car il faudra envisager toutes les passions sous le dessein d'une "volupté intellectuelle" des sentiments, des émotions, et autres sensations pour finalement se voir inclinées et déclinées les différentes valeurs symbiotiques ou délétères, c'est-à-dire des valeurs de l'indéchiffrable fonction des passions rendue par l'illéité, concept à évaluer selon les remarques de Levinas à son sujet. Ce qu'on peut et à peine préciser c'est que de ces sensations qui cautérisent cette illéité sont à la fois sous l'enveloppe d'un répertoire et d'une subsumption en des registres bien particuliers de la chair épris par un entendement réceptif, où si finalement le Pathos n'était qu'égal à lui-même, la raison n'aurait pas lieu d'exister puisque le Pathos en tant que "souffrance jubilatoire" n'aurait plus de motivation pour revêtir ce qui le fait passion en tant qu'émergence à orienter son histoire.
Car et en effet la trace qui se fait psychologique et même ontologique est dans la dimension de l'illéité et cela selon Lévinas:
La suprême présence du visage est inséparable de cette suprême et irréversible absence qui fonde l'éminence même de la visitation.
.
Ainsi il faut faire du Pathos l'assimilation objectivant et régularisant les passions dans un comportement où il doit  s'évertuer à ne devenir que sa propre dissemblance phénoménologique où il doit tirer au clair le mensonge pour ses positions et la mauvaise foi pour ses exactions.
Car quand le pathos se montre profane c'est en étant laïc et où ses croyances sont loin d'un prosélytisme sur l'authenticité. En effet le Pathos est moins élémentaire que le Cogito préréflexif en ce sens où il sélectionne la liberté du « je pense donc je suis » en rendant moins univoque, c'est-à-dire en rendant moins archaïque la délibération des passions.
Car il veut la reviviscence des passions les plus volontaires pour plus de réalisme sur un comportement existentialiste voué à de meilleures spéculations constructivistes. En fait dans le cogito préréflexif de J-P Sartre où le devenir est restreint dans sa nature évanescente n'a plus qu'une valeur excessivement humaniste où tout le quiétisme Grec échappe à l'intelligence rendue sensible.
De plus cet humanisme est dans les termes d'une adéquation où il lui faut penser sa liberté dans la contradiction entre vanité et absurdité où dans leur télescopage ils n'entretiennent que des inférences constructivistes à partir de péroraisons existentialistes. En effet dire que l'agréable doit joindre l'utile et que l'utile doit joindre l'agréable, ne prononce pas la même inférence dans leur mise en condition.
Car si pour Sartre il n'y a pas de passion tangible, elle est du moins une part importante pour définir l'inconscience ainsi qu'une mauvaise foi selon le même auteur, et selon une individuation sans monades car interactive.
Ainsi ni la res cogitans ni la res extensia ne peuvent être dissous sous une pathologie, d'où le manque de crédibilité accordé par Sartre à ce qui n'a rien de symptomatique à travers une passion inopérante devant toutes les raisons du monde. Mais il ne faut pas oublier que dans nos passions il y a deux forces qui alimentent la psyché: la volonté et le désir, toutes deux dérivées des pulsions, Éros et Thanatos en tant que répulsion pour la première, impulsion pour la seconde. Donc la pathologie est réglée selon deux types de séquence dont l'abus de Sartre propre à la mauvaise foi comme inconscience n'en devient plus qu'un superficiel déni de conscience tout juste relativisé par la censure du Surmoi.
Or où l'homme est le projet de sa propre humanité, encore selon Sartre et que l'homme est responsable de ce qu'il est, il ne faut pas donc qu'une simple volonté, le désir pouvant y être tout autant coercitif, cela ne tenant pas d'un déterminisme mais d'une contingence qui pétrifie la dynamique de l'action.
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Message  patanjali Lun 23 Jan 2017 - 21:01

Logos, Pathos, Ethos sont les trois axes de l’art de convaincre de Aristote.

Je ne comprends pas la psychologie sous cet aspect pratique et insidieux de la rhétorique mais dans le sens des niveaux de la connaissance de Ken Wilber, dont nous a parlé aujourd’hui SFuchs.

Pathos s’adresse aux émotions qui accompagnent les sensations. Il se situe au niveau matériel et viscéral de la personne, lié à l’inconscient subjectif des expériences passées, bonnes ou mauvaises.
Logos s’adresse à la raison qui interprète les phénomènes sur la base de lois physiques ou hypothèses communément admises.
Ethos s’adresse aux croyances à un ordre supérieur des relations humaines ou cosmiques, accessible à l’intuition. La compréhension de l’unité existentielle des trois niveaux passe par le symbolisme, l’analogie, l’allégorie de la caverne de Platon.

Je ne me suis pas intéressé à la philosophie moderne. Il me semble qu’à la suite du dualisme institué par les cartésiens après Descartes, et au rejet de toute métaphysique, la philosophie s’est tournée vers l’idéalisme subjectif, par opposition au réalisme rationnel scientifique.

Je déplore que les philosophes français  continuent à ignorer la métaphysique et réduisent la philosophie à la psychologie. Méprisant même l’ethos, ils se contentent de réduire l’ontologie au niveau phénoménologique, viscéral, pulsionnel, à l’exemple de Nietzsche,  Husserl, Sartre, Heidegger.
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Message  Dionysos Lun 30 Jan 2017 - 18:59

Effectivement, Patanjali, et comme tu l’avais précisé dans le sujet du schéma des pulsions croisées, il y a trois niveaux de conscience qu’Aristote confondait à la rhétorique et qui sont :
Le Logos : c’est le discours rationnel logique et argumenté, apte à persuader.
Le Pathos : c’est l’émotion, la séduction, le toucher, l’empathie entre l’argumentateur et sa cible.
L’Ethos : c’est la prestance, l’éthique et la réputation de l’orateur destinés à produire une impression favorable sur son public.
Mais ces niveaux de conscience n’ont rien à voir avec la conception plus verticale du schéma sur les échafaudages de la psyché où il s’agit de Moi Idéal, d’Idéal du Moi ou encore de Surmoi.
En fait la structure horizontale qui correspond davantage à la conception Freudienne est celle qui correspond le mieux à ces trois niveaux de la connaissance de la psyché dont tu parles Patanjali ; et qui pour le pathos correspond au Ça ou principe de plaisir ; pour le logos correspond au Moi ou principe de réalité ; et pour l’Ethos au Surmoi ou principe de moralité, qui est aussi ce qui accède à un au-delà de l’interactionnisme et donc à l’intuition.
Ensuite comme tu défendais le fait qu’il fallait « un équilibre entre auto-organisation et autodestruction pour que l’harmonie de la vie émerge », dans ton article sur la relativité en société, je pense qu’il faut un équilibre entre idéalisme subjectif et réalisme rationnel pour que la vie ne se formalise pas que sur des vérités qui font plus de mal que de bien alors que sans illusions il ne saurait y avoir de certitudes.
Aussi dans la Grèce Antique, pour Parménide, l’unité de l’être rend impossible la déduction du devenir et la multiplicité ; pour Héraclite, au contraire, l’être est éternellement en devenir.
Pour Aristote poser la question : « qu’est-ce que l’être » revient à poser la question : « qu’est-ce que la substance ? » Et dans Métaphysique Z17, Aristote émet que la substance est, à la fois, principe et cause. En effet, s’il existe quatre types de causes (matérielle, formelle, efficiente et finale), une même chose peut appartenir à plusieurs types de causes.
Pour Pierre Auberque, l’ontologie d’Aristote est une ontologie de la scission entre l’essence immuable (Moi profond) et l’essence sensible (Moi sensible). De sorte que c’est la médiation (Surmoi) qui rend possible une unité « proprement ontologique, c’est-à-dire qui ne tient qu’au discours que nous tenons sur elle et qui s’effondrerait sans lui. »
Pour ce qui est de la métaphysique et de sa réduction ontologique surtout dans la psychologie, il faut savoir que, comme je l’ai déjà souligné, l’Ethos est le point de départ d’une éthique qui est le point de convergence ou médium entre le Logos et le Pathos jusqu’à en recouvrir l’analogie et le symbolisme. Autrement je ne vois pas pourquoi l’ontologie devrait éviter de faire de la psychologie dès le moment où elle se tourne vers l’homme sans faire d’anthropocentrisme ni d’ethnocentrisme.
Par ailleurs Levinas dit dans L’humanisme de l’autre homme :
qu’il faut noter cependant que Heidegger lui-même range la logistique, la sociologie et la psychologie parmi les manifestations du nihilisme et de la volonté de puissance appartenant à la métaphysique finissant.

Donc la psychologie n’est pas un courant hors de la métaphysique mais une dérive malveillante de l’ontologie si elle ne tient pas rigueur à l’évaluation de son essence propre. Car ce qui est ontologique doit d’abord traiter de l’être en tant qu’humain, de ce qui dans le monde est un être-là (Dasein) qui doit d’abord répondre d’un phénomène s’il se veut descriptif avant d’être eugénique. Car le vrai risque de la phénoménologie est l’eugénisme avec son exploitation génétique de l’espèce où tout comportement viscéral et pulsionnel se mettrait véritablement en contradiction avec une dynamique positive de la métaphysique. Car la relation de la psychologie à l’être humain doit rendre favorable cette ontologie préexistante à l’être là où son étant doit rester à proximité pour ne pas en déplorer l’essence.
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Message  patanjali Mar 31 Jan 2017 - 13:25

Pour Aristote poser la question : « qu’est-ce que l’être » revient à poser la question : « qu’est-ce que la substance ? » Et dans Métaphysique Z17, Aristote émet que la substance est, à la fois, principe et cause. En effet, s’il existe quatre types de causes (matérielle, formelle, efficiente et finale), une même chose peut appartenir à plusieurs types de causes.
Je comprends en effet la substance (hypostase) comme principe et cause. Mais l’être manifesté, l’étant, est conditionné par l’ensemble des trois premières  causes indissociables dont la quatrième, origine et fin, est l’être individuel.
Pour le reste j’estime que la psychologie est subordonnée, comme tout autre phénomène naturel à ces principes, causes ou condition de l’être qui sont, selon Platon, des principes anhypothétiques. (voir le tableau sous Ontologie chez Platon et Aristote) .

Faire de la psychologie, du Moi subjectif, quelle que soit la forme que les psychologues lui attribuent, un principe ontologique, est ce que Ken Wilber appelle une erreur pré ∕ trans. Le phénomène particulier est un reflet analogique des principes universels et non pas l’inverse.

Je répète et je dénonce que c’est  après Descartes que les scientifiques ont réduit la nature physique extérieure (res extensa) à la matière mesurable, "objective" et que par imitation les philosophes ont réduit la nature pensée métaphysique (res cogitans) au Moi "subjectif". Tous deux ont réduit l’être au phénomène soit physique soit psychique en suivant la méthode réductrice de Descartes et la logique empirique d’Aristote héritée des doctrines scolastiques de Thomas d’Aquin.      
Les modernes n’ont pas su faire la différence entre la pensée métaphysique de Descartes appliquée à l’être et sa méthode applicable aux phénomènes et qu’il comparaissait à l’artisanat.
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Message  Dionysos Sam 4 Fév 2017 - 14:04

Par rapport à l'ontologie j'ai un exemple d'un sociologue allemand contemporain, Hartmut Rosa qui, sans contredire Ken Wilber en réduit la capacité à une réalité plus tardive, ainsi que:

Il semble ainsi que s'accomplisse dans l'identité ce que N. Luhmann considère comme une conséquence inévitable de la différenciation fonctionnelle et de la temporalisation de la complexité, c'est-à-dire le déplacement logique de la sémantique du "schéma ontologique" à celle du "schéma temporel", ce qui fait que toutes les positions et décisions (fondatrices de l'identité), cessent de se rapporter à l'être pour se rapporter au temps.

D'ailleurs dans mon article sur la "distinction ultime", j'avais fait part de l'intuition de Bergson quant à la structure du temps, inconciliable avec celle de l'espace, et qui permettait la mesure objective des choses à partir de son degré et celle non moins subjective de la nature de la perception. Car pour ce qui est de la res extensia interprétée comme prise de vue objective et de la res cogitans interprétée comme valeur subjective, il va de soi que cela est trop réducteur dans le sens de la confusion entre prérationnel et transrationnel que décrit Ken Wilber au sujet des psychanalystes. Car la conscience ne peut être observée comme un phénomène mais plutôt comme une chose en soi sans tomber pour autant dans l'impératif Kantien et son noumène. Et pour ce qui est de la conscience même je vois dans mon système le préconscient comme étant la pudeur et le subconscient comme étant l'intimité où pour le premier il s'agit d'une conscience immanente et où pour le second il s'agit d'une conscience transcendante.
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Message  patanjali Dim 5 Fév 2017 - 18:22

En philosophie substance ou hypostase signifie un principe transcendant, sous-jacent  à l’unité existentielle de l’univers et à toute identité individuelle. La science a réduit la substance à la matière objective, la philosophie l’a réduite à la pensée subjective et la psychologie contemporaine (Husserl, Freud, Nietzsche et leurs imitateurs) la réduit à présent aux sentiments subjectifs et individuels.

On  peut réduire le principe de l’existence  à la matière ou au temps ou à l’espace.  On peut le réduire au phénomène mesurable objectif ou à la conscience subjective, ou même à quelque sentiment spécifique de cette conscience tels que la pulsion sexuelle pour Freud, la volonté de puissance pour Nitzsche. On peut réduire le principe existentiel indéfinissable à n’importe quel contenu des trois niveaux de connaissance : symboles ou valeurs, concepts rationnels ou perception émotionnelle

Quand selon ta citation « les positions et décisions (fondatrices de l'identité), cessent de se rapporter à l'être pour se rapporter au temps. » cela signifie qu’elles se rapportent au devenir. C’est une position que je suis prêt à adopter, pour autant que l’on précise ce qui devient et de quelle manière cela devient . On ne contourne pas les trois conditions ou causes efficiente, matérielle et formelle, dont l’origine et fin est la cause première, sans tomber dans une forme de réductionnisme étroit.
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Message  Dionysos Dim 5 Fév 2017 - 18:43

Ce réductionnisme temporel, Hartmut Rosa, dans Accélération le nomme immobilité fulgurante et précise à la page 295:
Comme le suggèrent de récentes recherches en psychologie sociale (à l'encontre de toutes les hypothèses de l'interactionnisme symbolique, par exemple), les sujets disposeraient, bien au-delà de stabilisateurs de ce genre, d'un "soi nucléaire", "inné" et sans prédicats, qui leur permettrait de préserver un sentiment d'identité même au sein d'une totale discontinuité situative.
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Message  patanjali Dim 5 Fév 2017 - 19:07

Je suis assez favorable à la position selon laquelle le monde manifesté des phénomènes est un devenir et que la conscience ou "soi nucléaire" est sa perception au présent.
La conscience ultime, transcendante, de l'état d'éveil serait alors l'immobilité du présent absolu.
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Message  Dionysos Dim 5 Fév 2017 - 19:33

Oui, mais cet état d'immobilité fulgurante dont parle Hartmut Rosa est un état de crise extrême de l'accélération même du temps, à moins que comme il le dit lui-même en conclusion il y ait une rupture même de l'éternel retour sous la forme d'une révolution de la modernité tardive où la temporalisation du temps même est différenciée.
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Message  patanjali Dim 5 Fév 2017 - 19:52

Le contexte me manque pour comprendre;
S'il parle de l'évolution sociétale postmoderne et de compléxité, il signifie peut-être des instabilités ou bifurcation. Mais ce sont des accélérations et pas des immobilités.
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Message  Dionysos Dim 5 Fév 2017 - 20:08

Il s'agit des complexités de tous genres qui constituent la société et comme elles ne vont pas toutes à la même vitesse (rythme de vie, technologie, vie professionnelle, temps de loisirs et de culture, etc.) il y a forcément des décalages qui s'opèrent.

Et ce que Hartmut Rosa appelle immobilité fulgurante n'est que la perspective que l'accélération prendra à long terme à ne pouvoir se suffire à elle-même.
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