Le continent perdu de la Lémurie a-t-il été retrouvé ?

La plupart d’entre nous ont entendu parler du continent perdu de l’Atlantide. Certains connaissent également le légendaire continent perdu de la Lémurie et la terre semi-mythique de Kumari Kandam. Mais qu’en est-il du continent mauricien ? Cette masse continentale formait jadis une partie de Madagascar et de l'Inde et les scientifiques affirment que le reste du continent se trouve désormais au fond de l'océan Indien où, selon eux, cela se produisit il y a environ 85 millions d’années.
Ces scientifiques viennent de confirmer* que l'ancienne croûte continentale située sous l'île Maurice est un vestige de la fragmentation du supercontinent Gondwana, survenue il y a environ 200 millions d'années.
* https://www.wits.ac.za/news/latest-news/research-news/2017/2017-01/lost-continent-found-under-mauritius.html

Le Gondwana s'est séparé pour devenir l'Antarctique, l'Afrique, l'Australie et l'Amérique du Sud. Il reste encore quelques vestiges étonnants du supercontinent visibles partout dans le monde, mais une grande partie de son histoire a été recouverte par d’autres forces géologiques. La découverte de la Mauritanie est un autre exemple attestant de l'ancienne gloire et de l'éclatement du Gondwana.

Cependant, cette nouvelle étude suggère que Sciater aurait pu avoir raison avec ses idées sur la Lémurie et que les Tamouls pourraient également avoir des preuves scientifiques à l'appui de leurs idées. Bien que l’idée selon laquelle « les rois Pandiyan de Kumari Kandam étaient les dirigeants de tout le continent indien et que la civilisation tamoule soit la plus ancienne civilisation du monde » soit encore ouverte au débat, le continent mauricien suggère qu’il y a peut-être une part de vérité dans cette affirmation dans les légendes tamoules de Kumari Kandam.




La Pangée 280 millions d'années.



Le Crétacé 145 à 61 millions d'années.



Dans la revue New Scientist* il est écrit : « Les premiers indices de l'existence du continent sont apparus lorsqu'on a découvert que certaines parties de l'océan Indien possédaient des champs gravitationnels plus forts que d'autres, indiquant des croûtes plus épaisses. Une théorie était que des morceaux de terre s’étaient enfoncés et s’étaient attachés à la croûte océanique.
Les scientifiques ont noté que l’île Maurice était l'un des endroits où l'attraction gravitationnelle était la plus forte et, en inspectant de plus près certains cristaux de zircon des plages de l'île, ils ont découvert que ces cristaux avaient jusqu'à 3 milliards d'années, ce qui est surprenant puisque l’île Maurice n’a que 8 millions d’années.

* https://www.newscientist.com/article/2119963-long-lost-continent-found-submerged-deep-under-indian-ocean/


Lorsque l’Inde et Madagascar ont commencé à s’éloigner il y a environ 85 millions d’années, le continent mauricien a commencé à s’étirer et à se diviser. Comme l'explique Martin Van Kranendonk de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie* : « C'est comme de la pâte à modeler : lorsque les continents s'étirent, ils deviennent plus minces et se séparent. Ce sont ces minces morceaux qui coulent sous l’océan. »
* https://www.newscientist.com/article/2119963-long-lost-continent-found-submerged-deep-under-indian-ocean/

L'auteur principal de l'étude, Lewis Ashwal, de l'Université du Witwatersrand en Afrique du Sud, suggère qu'il existe davantage de parties du « continent non découvert », collectivement appelé Mauritia, réparties à travers l'océan Indien. Il a déclaré *: « Selon les nouveaux résultats, cette fragmentation n’impliquait pas une simple division de l’ancien supercontinent du Gondwana, mais plutôt un éclatement complexe avec des fragments de croûte continentale de tailles variables laissés à la dérive au sein de l’évolution du bassin de l'océan Indien.

https://www.newscientist.com/article/2119963-long-lost-continent-found-submerged-deep-under-indian-ocean/


La localisation de ce continent se rapporte également à l'espace du « continent perdu » de la Lémurie – un lieu fréquemment associé à la légende de Kumari Kandam par les locuteurs tamouls, qui ont affirmé que : « il y avait une portion de terre qui était autrefois gouvernée » par les rois Pandiyan et a été englouti par la mer.

Le nom Lemuria vient du « géologue anglais Philip Sclater qui était intrigué par la présence de fossiles de lémuriens à Madagascar et en Inde, mais pas en Afrique continentale ni au Moyen-Orient […] Sclater a suggéré que Madagascar et L’Inde faisait autrefois partie d’un continent plus vaste et a nommé cette masse continentale manquante « Lémurie ». Cette hypothèse a été acceptée par la communauté scientifique à l'époque de Sclater, mais discréditée par les scientifiques ultérieurs qui l'ont jugée invraisemblable en raison des concepts de dérive des continents et de la tectonique des plaques.


Cependant, cette nouvelle étude suggère que Sciater aurait pu avoir raison avec ses idées sur la Lémurie et que les Tamouls pourraient également avoir des preuves scientifiques à l'appui de leurs idées. Bien que l’idée selon laquelle « les rois Pandiyan de Kumari Kandam étaient les dirigeants de tout le continent indien et que la civilisation tamoule soit la plus ancienne civilisation du monde » soit encore ouverte au débat, le continent mauricien suggère qu’il y a peut-être une part de vérité dans cette affirmation dans les légendes tamoules de Kumari Kandam.

Le terme Kumari Kandam est apparu pour la première fois au Kanda Puranam du XVe siècle, la version tamoule du Skanda Puranam. Pourtant, des histoires sur une terre ancienne submergée par l’océan Indien ont été enregistrées dans de nombreuses œuvres littéraires tamoules antérieures. Selon les récits, il y avait une partie de terre qui était autrefois gouvernée par les rois Pandiyan et qui a été engloutie par la mer. Lorsque les récits sur la Lémurie sont arrivés dans l’Inde coloniale, le pays traversait une période où le folklore commençait à imprégner les connaissances historiques sous forme de faits. En conséquence, la Lémurie fut rapidement assimilée à Kumari Kandam.

Alors, quelle part de vérité y a-t-il dans l’histoire de Kumari Kandam ? Selon des chercheurs de l'Institut national indien d'océanographie, le niveau de la mer était plus bas de 100 m il y a environ 14 500 ans et de 60 m il y a environ 10 000 ans. Il est donc tout à fait possible qu’il y ait eu autrefois un pont terrestre reliant l’île du Sri Lanka à l’Inde continentale. Alors que le réchauffement climatique s’accélérait il y a 12 000 à 10 000 ans, l’élévation du niveau de la mer a entraîné des inondations périodiques. Cela aurait submergé les établissements préhistoriques situés autour des zones côtières de basse altitude de l’Inde et du Sri Lanka. Les histoires de ces événements catastrophiques peuvent avoir été transmises oralement d'une génération à l'autre et finalement écrites sous le nom d'histoire de Kumari Kandam.

L'un des éléments de preuve utilisés pour étayer l'existence de Kumari Kandam est le pont d'Adam (également appelé pont de Rama), une chaîne de bancs de calcaire constitués de sable, de limon et de petits cailloux situés dans le détroit de Palk s'étendant sur 18 milles de l'Inde continentale au Sri Lanka. . On pensait autrefois que cette bande de terre était une formation naturelle, mais d'autres affirment que les images prises par un satellite de la NASA représentent cette formation terrestre comme un long pont brisé sous la surface de l'océan.


L’existence d’un pont à cet endroit est également étayée par une autre légende ancienne. Le Ramayana raconte l'histoire de Sita, l'épouse de Rama, retenue captive sur l'île de Lanka. Rama commande un projet de construction massif pour construire un pont pour transporter son armée de Vanara (hommes-singes) à travers l'océan jusqu'à Lanka.

Comme pour la plupart des soi-disant mythes, il semble probable qu'il y ait au moins une part de vérité dans les anciennes légendes tamoules de Kumari Kandam, mais reste à déterminer.