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Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol

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Message  Freya Dim 8 Aoû 2021 - 15:57

Le cercle polaire arctique est celui le plus au nord des cinq grands cercles de latitude de la planète. Il marque le point le plus au nord où le centre du soleil de midi est juste visible sur le solstice d’hiver. Pendant le solstice d'été, le cœur du soleil de minuit est à peine visible au point le plus au sud.
Les progrès technologiques permettent aux scientifiques et aux chercheurs de découvrir de nouvelles perspectives dans cette nature sauvage gelée et mystérieuse. Les généticiens utilisent des études génomiques pour débloquer des énigmes ADN, les paléontologues déterrent des os de dinosaures autrefois inaccessibles, et même le monde entier utilise l'imagerie satellitaire pour transformer notre compréhension des origines de la vie dans le cercle polaire arctique.

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Expedition Fiord, Axel Heiberg Island, Nunavut.

Découvertes et débats sur les dinosaures du cercle polaire arctique
En 2014, CBC Science* a rapporté la découverte d'un fossile de dinosaure de l'Extrême-Arctique canadien, fossile de dinosaure le plus septentrional jamais découvert. Le fossile est une vertèbre de la moelle épinière d'une espèce à bec de canard connue sous le nom d'hadrosaure. Il a été découvert sur l'île Axel Heiberg au Nunavut, à environ 500 kilomètres au nord de l'habitation humaine la plus proche.
* https://www.cbc.ca/news/science/nunavut-dinosaur-fossil-is-most-northern-ever-found-1.2598606

Démêler l'histoire envoûtante de l'Inuksuit - Structures mystérieuses de l'Arctique préhistorique

Les hadrosaures étaient des herbivores qui arboraient des becs de canard élégants et parfois des crêtes au sommet de leur tête, et cet hadrosaure particulier mesurait environ 8 mètres de long. Vavrek, conservateur et paléontologue en chef au Philip J. Currie Dinosaur Museum à Grand Prairie, en Alberta, a expliqué que la découverte aide à révéler le véritable éventail d’endroits où les dinosaures ont jadis erré.
Vavrek a également déclaré que les paléontologues ont à peine cherché des fossiles de dinosaures dans l'Extrême-Arctique canadien en raison de son coût exorbitant et du risque de rupture brutale de la logistique pour s'y rendre. Ils doivent également faire face à la réalité selon laquelle le pergélisol a tendance à briser les squelettes fossiles au cours de ses cycles de gel-dégel. Mais il est convaincu qu'il reste encore beaucoup de fossiles à découvrir là-bas.

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Dinosaure à bec de canard.

Découvertes de dinosaures en Alaska et débats sur les dinosaures
À travers le continent du côté de l’Alaska, des rapports plus récents sur des fouilles fossiles de dinosaures émergeant dans le cercle arctique, suscitent un certain débat dans la communauté paléontologique. M. Pat Druckenmiller, directeur de  University of Current Alaska Museum of the North, est l’auteur principal d’une étude* qui vient d’être publiée dans la revue Current Biology*. Druckenmiller pense que leurs découvertes sur les fossiles (os et œufs de bébés dinosaures âgés de 70 millions d’années) renversent les hypothèses passées selon lesquelles les dinosaures étaient des reptiles à sang froid.
*   https://www.eurekalert.org/news-releases/517957
** https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(21)00739-9

« S'ils se reproduisaient, alors ils hivernaient là-bas. S'ils y ont hiverné, ils ont dû composer avec des conditions que nous n'associons généralement pas aux dinosaures, telles des conditions de gel et de neige. « Au moins, ces groupes avaient une endothermie », a-t-il déclaré, faisant référence à la capacité des animaux à chauffer leur corps par le biais de fonctions internes.

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Maquette d'une ancienne demeure de Thulé.

La culture énigmatique du Dorset et les pétroglyphes Qajartalik du cercle polaire arctique
Avant que les ancêtres du peuple inuit moderne, également connu sous le nom de peuple Thulé, n'émigrent vers l'est de l'Alaska vers 1100 après JC, la région était habitée pendant des milliers d'années par la mystérieuse culture Dorset. Depuis la découverte d'une culture paléo-esquimaude dans l'Arctique nord-américaine en 1925, les archéologues ont été mystifiés par leur relation avec les ancêtres de la culture thuléenne des Inuits modernes, a déclaré M. William Fitzhugh du Centre d’études arctiques du Smithsonian Institute*. Ils portent le nom de Cape Dorset, au Nunavut, où des artéfacts de Dorset Culture ont été découverts pour la première fois en 1925.
* https://www.smithsonianmag.com/blogs/national-museum-of-natural-history/2021/01/26/how-arctic-anthropologists-are-expanding-narratives-about-north/
Ces artéfacts du cercle arctique se sont immédiatement démarqués comme des objets inuit distincts et beaucoup plus anciens. Les artefacts de la culture Dorset représentaient des hommes et des femmes portant des parkas sans capuchon avec des cols hauts. Il semble qu’ils n’aient pas utilisé la technologie de l’arc et des flèches, ni d'exercices. Ils ne chassaient pas des animaux terrestres comme les ours polaires ou les caribous comme les Inuits, mais plutôt des mammifères marins comme les otaries, les morses et les narvals. Il semble que, quelque part entre 1000 après JC (précisément quand les Inuit sont arrivés) et 1500 après JC, la culture de Dorset ait mystérieusement disparue.

Qajartalik est l’un des sites proposés par le Canada au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit d’une série de 150 visages de pétroglyphes sculptés dans la pierre par la Culture Dorset. Certains des visages sont humains, d’autres sont des animaux, et d’autres encore sont anthropomorphes. Tous sont sculptés dans une grande forme d’auge dans de la stéatite. Il y a eu récemment, des actes de vandalisme sur le site et, pour prévenir cela, le gouvernement canadien a pris des mesures pour protéger le site. Les pétroglyphes de Qajartalik sont les glyphes les plus septentrionaux jamais découverts sur Terre.

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Site de pétroglyphes Qajartalik.

Légendes inuit de rencontres avec les premiers habitants : la race perdue
Les Inuit se souviennent des légendes de leurs interactions avec le Dorset, qu'ils appellent Tunit, traduits par « premiers habitants ». Selon les récits des Inuit, les Tunit étaient des géants puissants, mais timides, qui vivaient dans des habitations en pierre. La plupart des histoires tournent autour des exploits spectaculaires de la force physique de Tunit . Par exemple, les Inuit disent qu'ils pouvaient soulever d'énormes rochers et porter des morses sur leurs épaules.
Les Tunit sont décrits comme des géants capricieux par les Inuits, plus grands et plus forts, on dit qu'ils fuyaient rapidement les colonies chaque fois que des contacts s'établissaient avec des étrangers. Un autre nom pour ces habitants originaux et gigantesques est Inupasugjuk .
Les aînés inuit sont réticents à parler d'eux et il semble que les rencontres avec eux étaient rares et se sont produites dans les temps anciens lorsque le peuple inuit est arrivé pour la première fois dans le cercle polaire arctique. Ils se souviennent que les hommes étaient extrêmement rares, et que les femmes étaient légèrement plus nombreuses. Ces femmes géantes, velues et recluses, semblaient trouver l'Homo sapiens amusant et en enlevaient parfois un pour le garder comme jouet.
Selon EurekAlert*, Mme Eske Willerslev, professeure au Center of GeoGenetics de l’Université de Copenhague a participé en 2014 à une étude qui, selon Mme Willerslev, confirme dans une certaine mesure les légendes :
https://www.eurekalert.org/news-releases/634187
« Nos études génétiques montrent qu'en réalité, les Paléo-Esquimaux qui représentent un seul groupe, ont été les premiers habitants de l'Arctique a avoir survécu sans contact extérieur pendant plus de 4 000 ans. Cette nouvelle recherche génomique résout des problèmes en suspens en archéologie arctique qui ont été débattues pendant près d'un siècle, constatant que les peuples paléo-esquimaux et néo-esquimaux étaient génétiquement distincts, avec des origines distinctes en Sibérie orientale, et les paléo-esquimaux sont restés isolés dans l'Arctique de l'Est pendant des milliers d'années sans qu'il y ait eu de métissage  significatif entre eux ou avec des Amérindiens, des Scandinaves ou d'autres Européens


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Chamane inuit.

D'étranges images satellites au parc national Auyuittuq
Dans la même zone générale que les fossiles de dinosaures du Nunavut et les pétroglyphes Qajartalik (le foyer de la culture Dorset), les images satellites révèlent des caractéristiques étranges dans le parc national Auyuittuq. Du côté ouest du parc, là où le détroit de Davis se jette dans les nombreux affluents, une anomalie apparaît.
Sous les eaux saumâtres, il semble y avoir des centaines, voire des milliers de structures géométriques. Des angles droits, de longues lignes droites et des carrés, qui rappellent beaucoup les anciens plans d'urbanisme d'une ville, avec des chaussées et des temples semblant être submergés. Il est possible qu'étant donné que ceux-ci sont observés à travers les programmes informatiques des satellites, ce ne soit qu'une illusion d'optique. Cependant, de tous les affluents, pourquoi seuls ces trois produiraient-ils cet effet de « bruit » numérique ?
Comme si ces formes enfoncées n'étaient pas assez étranges, il y a des anomalies supplémentaires. Encore plus au nord, l'île de Kekertaluk, une péninsule s'étend de l'île dans le détroit vers le Groenland. Curieusement, cette péninsule ressemble en quelque sorte à une énorme tête d'otarie.
Tout comme avec les modèles géométriques sous les affluents, il peut très bien s'agit d'un exemple de paréidolia (la tendance humaine à imposer la perception d’images significatives sur un stimulus nébuleux). Mais encore une fois, si tel était le cas, il semble étrange qu’il ne soit pas endémique parmi les innombrables autres formations géologiques de la région. De plus, il est également étrange que la formation représente si clairement une otarie, car elles migrent certainement juste au-delà de la péninsule et elles étaient la proie préférée de la culture Dorset.

Medicine Hat, Badlands Guardian et une forme particulière

Badland Guardian est le nom donné à une formation de montagne près de la ville de Medicine Hat(coiffe d'Homme médecine), au Canada. La ville tire son nom d’une légende des Premières Nations au sujet d’un ancien et puissant chamane qui reçut une coiffure surnaturelle de la part d’une divinité aquatique locale.

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Des versions différentes de l’histoire existent, mais les éléments essentiels restent les mêmes : Il y a longtemps, un chamane rencontre une divinité aquatique qui lui demande un sacrifice de sang (le sien, force vitale dynamisant le corps)en échange de cette coiffure enchantée. Il perdit alors la coiffe et se lança dans une quête épique pour la récupérer.
Ces dernières années, dans le confort de leur foyer, des chercheurs curieux ont remarqué que la formation montagneuse dans la région de Medicine Hat ressemblait clairement à un Amérindien portant une coiffe. Encore une fois, il s'agit peut-être d'une paréidolie, mais tout comme pour les anomalies arctiques, comment se fait-il que la légende et le nom de lieu soient antérieurs à l'observation de ces éléments suggestifs qui ne sont visibles que depuis l'espace ?
Cette forme particulière est beaucoup plus profonde si l'on est enclin à tomber dans le terrier du lapin proverbial d'Alice. Le Badlands Guardian semble même avoir la forme de la tête allongée des Flathead (à tête plate), tribus amérindiennes établies juste au sud de Medicine Hat, et qui pratiquaient justement l'allongement des crânes de leurs bébés, en leur faisant porter des coiffes spécifiques conçues pour permettre une compression circulaire autour du front, des oreilles et de la base du crâne. Ces bonnets enveloppaient mais  protégeaient également toute la tête à partir de la racine du front. Pourquoi ces déformations crâniennes ? Pour désigner leur statut social élevé, mais également pour protéger de chocs éventuels les fontanelles encore non soudées des jeunes enfants.

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Le cercle polaire arctique semble abriter d'étranges cultures disparues, des cités englouties, des pétroglyphes, des mythes de géants et d'étranges formations géologiques. Ces choses ont tendance à surgir à maintes reprises avec les cultures autochtones. Mais, qu'est-ce que cela signifie ? Existe-t-il une cité perdue sous les eaux des affluents de l'Extrême-Arctique canadien ? Ces formations géologiques et leurs formes ne sont-elles que le résultat d'une paréidolie ? Quoi qu’il en soit, on peut raisonnablement affirmer qu'à l'intérieur des étendues septentrionales désolées du nord du cercle polaire arctique, sous les eaux glaciales et le sol glacé, des indices de nos origines restent cachés dans le pergélisol, en attende d'être découverts.

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Aurore boréale en Arctique.

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Références :

Arsenault, D. Juillet 2013. "The aesthetic power of ancient Dorset images at Qajartalik, a unique petroglyph site in the Canadian Arctic" in Boletín del Museo Chileno de Arte Precolombino. Santiago du Chili. 18 (2) : 19-32. ISSN 0716-1530.

McGhee, R. 2005. The Last Imaginary Place : A Human History of the Arctic World, Oxford University Press.

Park, R. W. April 1993. « The Dorset-Thule succession in Arctic North America : Assessing claims for culture contact » in American Antiquity », vol. 58. No 2.

Sherman, T. 30 août 2014. « Inuit Myth Confirmed : Nervous Giants were First Settlers of Arctic Scientists Say » dans National Monitor, disponible à l’adresse :
http://natmonitor.com/2014/08/30/inuit-myths-confirmed-nervous-giants-were-first-settlers-of-arctic-say-scientists/
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Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol Empty Démêler l'histoire envoûtante des Inuksuit - Structures mystérieuses de l'Arctique préhistorique

Message  Freya Ven 20 Aoû 2021 - 15:51

Alors que les premières pyramides étaient érigées sur le sable du désert égyptien, les habitants du grand nord créaient une civilisation très différente. Ils ont inventé un mystérieux système de communication basé sur des mégalithes, dont beaucoup nous sont parvenus.

Un Inuksuk (également connu sous le nom d'Inukshuk, Inukhuk et Inussuk - pluriel Inuksuit) est une figure faite de rochers ou de pierres. Elles étaient un moyen de communiquer entre les humains dans toute la région arctique. La tradition ainsi que des chercheurs récents, disent que les structures furent construites par les Inuit, les Inupiat, les Kalaallit, les Yupik et d'autres habitants de l'Arctique.

Les Inuit sont une tribu indigène que l'on trouve dans de nombreuses parties de la région arctique. De nos jours, ils sont considérés comme l'un des peuples le plus dispersé du monde. Leur population est estimée à environ 60 000 âmes. La plupart d'entre eux vivent au Canada, au Groenland, en Alaska et en Sibérie. Leurs langues appartiennent à la branche inuit-inupiaq de la famille des langues esquimaudes-aléoutes, mais on ignore depuis combien de temps ces langues existent. Il est possible que les personnes qui ont créé l'Inuksuk aient même parlé une langue similaire qu'ils enseignèrent à leurs descendants.

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Répartitions des dialectes Inuits.


L'utilité des Pierres Inuksuit

La communication entre les tribus qui vivaient sur un territoire aussi vaste était difficile, surtout à l'époque préhistorique et antique. Le plus ancien Inuksuk connu date de la période d'environ 2 400 à 1 800 av. notre ère. On les trouve dans la région connue sous le nom de lac Mingo, au sud-ouest de l'île de Baffin. Un Inuksuk a fourni des renseignements précis. Le nom de la construction signifie ''agir en qualité d'humain''. Il est basé sur le mot ''inuk'', qui signifie ''un être humain''.

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D'énormes mégalithes ont été découverts dans le sud de la Sibérie, sont-ils un produit rare de la nature ?
L'Inuksuk était très utile pour communiquer des idées et aurait eu de nombreuses fonctions utiles. Les chercheurs pensent en fait que toutes les différentes fonctions ne seront probablement jamais redécouvertes. Les Inuksuit étaient définitivement utilisés pour la navigation, pendant la chasse, comme endroit pour trouver des messages importants, des sites sacrés et des points de référence. Ils ont également été utilisés pour laisser des messages où la nourriture était disponible ou sur les dangers possibles dans la région. Les structures en pierre permettaient aux gens qui vivaient à plusieurs kilomètres les uns des autres de communiquer. Ce système est resté en usage pendant de nombreuses années et n'a perdu sa popularité qu'avec l'avancement des nouvelles technologies. Ils étaient des symboles utiles qui démontraient la collaboration au sein des communautés.

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Inuksuk dans les environs de Kuujjuarapik, au Québec.


Un ami toujours fidèle à son poste

Un Inuksuk est une figure de pierre ayant la forme d'un humain - il a une tête, un corps, des jambes et des bras. Il est visible de très loin. Les Inuksuit sont similaires et souvent confondus avec une autre construction Inuit, appelée Inunnguaq. Les Inunnguaq ont une forme similaire, mais leur but était symbolique et non fonctionnel.
Cela étant dit, les formes et les types d'Inuksuit peuvent également varier. Certains sont plus gros, d'autres plus petits, certains sont plus épais, etc. Leur apparence dépendait souvent du type de pierres qui se trouvaient autour. Les archéologues disent que les gens construisaient généralement les structures en utilisant des matériaux locaux. Cependant, le climat difficile n'a pas permis de constructions importantes. Le froid et la glace ont toujours rendu la vie sur ce territoire difficile. Les gens étaient souvent plus concentrés sur la survie que sur la création d'œuvres d'art. Faire un Inuksuk était un défi, mais les gens empilaient généralement des pierres dans une sorte de pyramide. La construction devait être massive pour être vue de loin.
On sait que cette caractéristique de la pierre était parfois utilisée pour informer les autres de l'endroit où trouver une arme qui pouvait s'avérer précieuse, localiser certains animaux ou avertir des dangers possibles liés aux ennemis ou aux conditions météorologiques. Les membres d'une même tribu ou famille laissaient des signes qui n'étaient compris que par leurs propres parents ou compagnons.


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Inuksuit dans la péninsule Foxe (île de Baffin), Canada

Sur la base de ces indicateurs, les gens ont créé des sentiers. Les Inuksuit ont créé le système de constructions afin que chaque structure puisse être vue par celle qui la précède et celle qui la suit. Les personnes qui pouvaient comprendre le système avaient de l'aide pour trouver la bonne façon de voyager et pouvaient reconnaître où elles se trouvaient. Cela était particulièrement important pendant la période la plus enneigée de l'année, lorsque d'autres modes de repérage du lieu, étaient inutilisables.
Les traditions Inuits montrent que les Inuksuit était également très importants pour d'autres raisons. Par exemple, les chamanes savaient qu'un Inuksuk était capable d'indiquer aux gens de quels lieux ils devaient se tenir à l'écart. Pour cette raison et d'autres, ils étaient parfois vénérés comme un esprit protecteur qui pouvait aider en octroyant sa protection ou en informant les gens quelle chemin ils devaient choisir. Les plus puissants étaient ceux avec des pierres rouges utilisées lors de leur construction.
Les Inuksuit ont également été utiles aux premiers Européens arrivés au XIe siècle. Il existe même des preuves que les Vikings qui ont débarqué au Groenland, ont suivi les inventions Inuits et ont créé un autre Inuksuk. En 1576, l'explorateur anglais Martin Frobisher décrit les constructions dans ses notes de voyage. Le système de communication préhistorique était connu et également utilisé par des voyageurs du XVIIe siècle comme William Baffin, Robert Bylot et Henry Hudson.


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Le logo de la mascotte des Jeux olympiques d’hiver de 2010, situé sur le mont Whistler


Les Inuksuit du Nunavut

Depuis le XIXe siècle, les Inuksuit sont le symbole de la région appelée à présent Nunavut. Ce territoire, qui comporte d'anciennes parties des provinces canadiennes modernes de l'Ontario, du Québec, du Saskatchewan, du Manitoba et de l'Alberta, a été créé en 1870 ; bien qu'il n'ait officiellement existé qu'en 1999. Le premier avril est officiellement connu sous le nom de Jour du Nunavut. Les descendants des tribus locales qui ont érigé les Inuksuit, continuent de créer les structures simples mais impressionnantes qui sont connues depuis depuis la préhistoire.
De nos jours, les touristes qui visitent le nord du Canada sont toujours émerveillés par la beauté et la simplicité de la nature sauvage locale. De nombreux Inuksuit ont été reconstruits et des groupes de bénévoles continuent de chercher les restes d'anciens Inuksuit pour leur redonner vie. Malgré les années, les Inuksuit sont toujours significatifs et importants pour la culture locale, qui croit que les constructions en pierre les protégeront toujours et les aideront si nécessaire.

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Un Inuksuk à Igloolik, Nunavut, Canada.

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Les références

Norman Hallendy, Inuksuit : Messagers silencieux de l'Arctique, 2000.

http://www.everyculture.com/multi/Ha-La/Inuit.html#ixzz46eKd964D

http://www.tunngavik.com/documents/publications/2006-Naniiliqpita-Spring.pdf

http://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/inuksuk-inukshuk/

http://www.everyculture.com/multi/Ha-La/Inuit.html

http://www.timeanddate.com/holidays/canada/nunavut-day[/b]
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Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol Empty Préservée dans les légendes et la glace : qu'est-ce qui a conduit à l'extinction la culture dorsétienne ?

Message  Freya Lun 23 Aoû 2021 - 15:25

Avant que les ancêtres des Inuits ne conquirent la région arctique de ce que nous appelons aujourd'hui le Canada et le Groenland, il existe des preuves d'une autre culture paléo-esquimaude remarquable : le Dorset. Peu de temps après l'arrivée des nouveaux arrivants, ces « gentils géants » ont mystérieusement perdu leur terre puis, rapidement la vie, tandis que des changements arrivaient dans le paysage glacial du nord. Seules des légendes et des artefacts élaborés racontent encore leur histoire.

Origines incertaines du peuple Dorset
Alors que l'émergence du peuple Dorset n'est pas confirmée, il est évident que le Dorset a occupé une grande partie de l'Arctique canadien et du Groenland de 500 avant notre ère à l'an 1000. Des preuves archéologiques montrent que leur culture a continué d'exister jusqu'en 1300 de notre ère, mais les origines du peuple Dorset ne sont pas complètement comprises.
Certains archéologues pensent que la culture Dorset est née d'un autre groupe antérieur de personnes vivant plus à l'ouest dans l'Arctique, tandis que d'autres ont suggéré que les cultures sylvicoles ou archaïques se sont déplacées vers le nord. Une troisième explication populaire est que le peuple Dorset a émergé d'une culture pré-dorset vivant dans l'Arctique de l'Est du Canada actuel, sans aucune influence extérieure, ou presque. Ce manque d'influence étrangère était un aspect dominant de la culture Dorset.

Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol 254_1a10  Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol 254_2a10
Masques du Dorset (500 à 1000 de notre ère). Les masques ont été sculptés à partir de bois flotté et peints. Ils avaient aussi des moustaches de fourrure et des sourcils. Les archéologues pensent que les masques ont été utilisés par les chamanes lors de rites de guérison, de contrôle du temps ou, pour aider à piéger les animaux lors des chasses.
Canadian Museum of History.

Caractéristiques de la culture Dorset
Malgré le manque d'informations claires sur les origines du peuple Dorset, ils ont laissé des preuves archéologiques substantielles avec l'aide de l'environnement arctique froid et sec. Les artefacts montrent que les Dorset étaient bien préparés et adaptés au climat nordique froid et il existe des preuves que les Dorset ont été les premiers dans l'Arctique à vivre dans des camps d'igloos, bien qu'ils aient également eu des habitations en pierre dans le Dorset tardif, et utilisaient des tentes lorsqu'ils se déplaçaient en été. Quant à leur façon de gagner leur vie, les Dorset auraient prospéré en chassant les mammifères marins dans les ouvertures forées à travers la glace et en pêchant.
Les histoires orales des Inuits ont fourni plus de détails sur le peuple Dorset. Les appelant les Tuniit ( Tunit ), les légendes parlent d'un groupe de géants qui auraient eu une magie puissante qui les rendait très forts - un homme du Dorset était censé être si fort qu'il était facile pour un homme d'écraser à lui seul le cou d'un morse, puis traîner son corps jusqu'au camp. Néanmoins, leur force et leur taille ne rendaient pas les Dorset enclins à se battre, au lieu de cela, ils étaient souvent décrits comme des êtres timides et solitaires.
Les Dorset étaient également reconnus comme des artisans créatifs, innovants et hautement qualifiés. Des recherches* récentes ont montré, par exemple, que les habitants du Dorset savaient comment filer le fil. Cela va à l'encontre de la croyance commune selon laquelle les colons vikings** étaient ceux qui enseignèrent cette compétence au peuple Inuit. Les habitants de la culture Dorset étaient d'habiles fabricants de vêtements et il n'est pas impossible que les poils d'ours et de renards étaient utilisés pour fabriquer leur fil.
* https://www.theglobeandmail.com/canada/article-research-upends-theory-that-vikings-taught-inuit-how-to-spin-yarn/
** https://www.cbc.ca/news/canada/newfoundland-labrador/vikings-yarn-inuit-research-1.4757237


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Une chasse au morse au Groenland.

La célèbre caractéristique de l'artisanat élaboré a tendance à être reconnue plus souvent dans les nombreuses sculptures représentant des humains et des animaux, ainsi que des figurines et des masques en bois flotté qui ont été trouvés sur les sites du Dorset. L'intérêt pour les objets « artistiques » aurait même prévalu sur l'importance de créer des objets sans doute plus utiles, tels que des pointes de harpon et des couteaux (qui avaient également tendance à être décoratifs), à certains endroits.

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Tête de harpon du Dorset (Canadian Museum of History).

Bien entendu, le souci des relations homme-animal était également vital pour la vie dans le climat rigoureux de l'Arctique et a donc influencé les œuvres d'art du Dorset, mais de nombreux archéologues ont également soutenu que le Dorset était une culture profondément ritualiste et spiritualiste. Par exemple, de nombreuses sculptures montrant des ours polaires et des faucons (tous deux de grands chasseurs) qui auraient été portés en guise d'amulettes.

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Figurine d’ours polaire en ivoire Dorset.

Un autre exemple est vu dans les nombreuses sculptures d'animaux perforées au niveau de la poitrine ou de la gorge, certains de ces artefacts ont même des piquets en bois attachés aux "blessures", qui suggèrent que les Dorset ont rituellement "tué" les animaux avant une chasse.
De plus, des cadres de tambours, des masques en bois, des « marionnettes » de forme humaine, des « tubes de succion » (pour guérir la maladie) », des baguettes en bois aux visages étranges et de petits objets en ivoire en forme de cloche indiquent tous que les Dorset ont participé à des rituels chamaniques.

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Petits artéfacts en forme de cloche du Dorset. Les chercheurs demeurent incertains de leur but, mais croient qu’ils ont pu être utilisés dans des rituels importants. Face 1 et face 2. (Canadian Museum of History)


Le mystérieux déclin du Dorset

Il n'est pas surprenant que les nombreuses données archéologiques éclairant la vie des Dorsétiens aient attiré l'attention de nombreux chercheurs. Les preuves montrent également qu'il y a eu un déclin rapide de la zone couverte par le Dorset entre 1300 de notre ère, et en 1500 ils avaient apparemment complètement disparu de la région. La question se pose alors : qu'est devenu le Dorset ?

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Carte des cultures du Groenland, du Labrador, de Terre-Neuve et de l’Arctique canadien de 900, 1100, 1300 et 1500 après JC. A noter à quel point la culture Dorset a été importante dans les premières années et a considérablement diminué.

L'une des hypothèses les plus populaires, était que le Dorset fut simplement absorbé par la culture Thulé ultérieure (probablement par le biais de mariages mixtes). Comme le montrent les cartes ci-dessus, les Thulé ont pris le contrôle des zones initialement habitées par les Dorsétiens.
Une autre hypothèse était que les Dorset se sont transformés en un groupe isolé de Sadlermiut. Cela a été pensé possible en raison des traditions Dorset apparentes qui ont été observées chez les Sadlermiut. Néanmoins, des informations ultérieures ont prouvé que ces deux hypothèses sont fausses.

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Dessin d’un Sadlermiut sur des peaux de morse gonflées, portant deux saumons séchés et une flèche à tête de silex en guise d’offrande de paix aux nouveaux arrivants. (1824) Par le capitaine George Francis Lyon.


L'analyse ADN cherche des réponses
En 2014, pour une étude ADN, des échantillons bien conservés de restes humains originaires de la Sibérie arctique, de l'Alaska, du Canada et du Groenland étaient initialement difficiles à obtenir. Des difficultés sont survenues en raison de la pratique courante des cultures arctiques d'enterrer leurs morts à la surface plutôt qu'en dessous du pergélisol dur. Cet acte signifiait que de nombreux restes humains étaient souvent congelés et décongelés plusieurs fois au fil des ans et qu'une grande partie de l'ADN était ainsi endommagée ou détruite.
Néanmoins, les scientifiques ont obtenu 26 échantillons de données du génome entier. Les résultats de l'étude ont ébranlé les théories précédentes à la fois sur l'arrivée de la fin de la culture Dorset. Comme le dit l'étude présentée en 2014 :
"Nous montrons que les Paléo-Esquimaux (~ 3000 avant JC à 1300 après JC) représentent une impulsion de migration vers les Amériques indépendante des expansions amérindiennes et inuit. De plus, la continuité génétique caractérisant la période paléo-esquimaude a été interrompue par l'arrivée d'une nouvelle population, représentant les ancêtres des Inuits d'aujourd'hui, avec des preuves d'un flux génétique passé entre ces lignées. Malgré l'abandon périodique des principales régions arctiques, une seule métapopulation paléo-esquimaude a probablement survécu de manière quasi isolée pendant plus de 4000 ans, pour disparaître il y a environ 700 ans."
Avec ces nouvelles informations, les scientifiques ont commencé à chercher de nouvelles raisons pour le déclin de la culture Dorset. Une possibilité est que la culture Thulé, plus guerrière et technologiquement avancée, ait massacré tout le Dorset. William Fitzhugh, anthropologue au Musée national d'histoire naturelle du Smithsonian et l'un des auteurs de l'étude sur l'ADN a expliqué cette possibilité au magazine Science :
"Cette rencontre entre ces deux peuples aurait été une rencontre très dure, entre des gens avec une technologie de pierre très conservatrice, une belle technologie et de belles œuvres d'art, etc., mais socialement et économiquement, ils n'étaient tout simplement pas à la hauteur de cet assaut de cette machine Thule. ... Ils étaient, dans un sens, des cibles faciles."


Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol D-153710
Ours polaire en pierre à savon (stéatite) du Dorset. Le Dorset a préféré utiliser la pierre à savon (stéatite) pour son art à Terre-Neuve, au Canada. (Musée de Terre-Neuve)


Les histoires orales des Inuits semblent étayer cette hypothèse, et le Musée canadien de l'histoire a recueilli les citations suivantes de personnes dont les ancêtres étaient présents à la fin de la culture dorset :
"Les Tunit étaient des gens forts, mais timides et facilement mis en fuite. Rien n'est dit de leur soif de tuer."
Inuit Netsilik, 1923
"Les Tunit étaient un peuple fort, et pourtant ils ont été chassés de leurs villages par d'autres plus nombreux, par beaucoup de gens de grands ancêtres ; mais ils aimaient tellement leur pays, que lorsqu'ils quittaient Uglit, il y avait un homme qui, par amour désespéré pour son village, harponnait les rochers et faisait voler les pierres comme des morceaux de glace."
Ivaluardjuk, Igloolik, 1922

Pourrions-nous voir un retour des premiers humains éteints?
Outre les nouveaux arrivants qui détruisent l'ancienne culture, un autre problème est devenu évident lors de l'étude ADN de 2014 : le peuple Dorset semblait être descendu d'une seule lignée maternelle. "Je ne me souviens d'aucune autre preuve d'une population ayant une si faible diversité dans l'ADN mitochondrial", a déclaré Eske Willerslev, auteur principal de l'étude et directeur du Center for GeoGenetics du Musée d'histoire naturelle du Danemark à l'Université de Copenhague, au magazine Science. Avec une estimation selon laquelle la population du Dorset ne comptait que 4 000 personnes, il est possible qu'un manque de diversité génétique ait laissé le Dorset exposé à des problèmes de consanguinité ou de maladie.

Une complainte pour le peuple du Dorset

Le poète canadien, Al Purdy, pleure la fin du peuple Dorset dans son poème Lament for the Dorsets. Les premières parties de son poème sont un hommage approprié à la culture éteinte :
Des ossements d'animaux et des anneaux de tente moussus, des
grattoirs et des fers de lance, des cygnes en ivoire sculptés,
tout ce qui reste des géants du Dorset
qui ont ramené les Vikings vers leurs longs navires ont
parlé aux esprits de la terre et de l'eau
- une image de vieillards terrifiants
si grands qu'ils ont cassé le dos des ours
si petits qu'ils se cachent derrière des poutres
en os dans le cerveau des chasseurs modernes
parmi les bonnes pensées et les choses chaleureuses
et sortent la nuit
pour cracher sur les étoiles…

***

Les grands hommes aux doigts intelligents
qui n'avaient pas de chiens et traînaient leurs traîneaux au-
dessus
des géants maladroits des océans gelés du nord
tueurs de phoques
ils ne pouvaient pas rivaliser avec les petits hommes
qui venaient de l'ouest avec des chiens
Ou bien dans un cycle climatique chaud
Les phoques sont retournés dans les eaux froides
et les Dorsets perplexes se sont grattés la tête
avec les pouces poilus vers 1350 après JC
- ne pouvaient pas comprendre qu'ils
sont allé se dire
plaintivement
..............'Qu'est-ce qui ne va pas? Que s'est-il passé?
..............Où sont passés les phoques ?'
Et ils moururent.



________________________________________________________

Références

Boyle, A. (2014). ADN du Dorset : des gènes retracent l'histoire des « Hobbits » de l'Arctique depuis longtemps disparus.
https://www.nbcnews.com/science/science-news/dorset-dna-genes-trace-tale-arctics-long-gone-hobbits-n191156

Alliance de recherche universitaire communautaire (ARUC) (2003). Des Tuniit aux Inuits. http://www.avataq.qc.ca/en/Institute/Departments/Archaeology/Projects-and-Activities/Research-projects/ARUC-From-the-Tuniit-to-Inuit

Encyclopedia Britannica (sd) Dorset Culture. http://www.britannica.com/topic/Dorset-culture

Park, R. (sd) Culture Dorset. http://anthropology.uwaterloo.ca/ArcticArchStuff/dorset.html

Pastore, R. (1998). Peuples paléo-esquimaux. http://www.heritage.nf.ca/articles/aboriginal/palaeo-eskimo.php

Raghavan, M., et al. (2014). La préhistoire génétique de l'Arctique du Nouveau Monde. http://www.sciencemag.org/content/345/6200/1255832.full

Institut Smithsonien (2002). Bulletin du Centre d'études arctiques. http://www.mnh.si.edu/arctic/html/pdf/news02.pdf

Sutherland, P. & McGhee, R. (nd) Visions perdues, rêves oubliés. http://www.historymuseum.ca/cmc/exhibitions/archeo/paleoesq/peexheng.shtml
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Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol Empty Les habitants de l'Arctique travaillaient le fer météoritique il y a 1 200 ans

Message  Freya Lun 30 Aoû 2021 - 16:26

Il y a environ 10 000 ans, une grosse météorite est tombée sur Terre dans le nord du Groenland et s'est brisée. Il y a environ 1 300 ans, les habitants de la culture Dorset de la région d'Innaanganeq ou de la péninsule du Cap York au Groenland ont commencé à en extraire le fer. Selon Ironfromthesky.org la météorite était apparemment une denrée précieuse, et les gens marchaient trois jours pour en extraire du fer à l'aide d'outils en pierre.
Les scientifiques pensent que les Inuits se sont installés au Groenland il y a environ 3 000 ans. Les Inuits de la culture Thulé ont déménagé dans la péninsule du cap York au VIIIe siècle et se sont appropriés le commerce du fer du peuple Dorset dans la région de l'est de l'Arctique. Certains morceaux de fer de cette météorite ont été trouvés aussi loin que le Canada, à mi-chemin de l'Alaska, selon ScienceNordic.com*.
* https://sciencenordic.com/denmark-greenland-inuit/greenlands-iron-age-came-from-space/1412749


Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol 800px-15
Harpon typique du Cap York.

Cette période du IXe au XIIe siècle est postérieure à l'âge du fer de l'Eurasie, qui a commencé il y a 3 400 ans. Une autre différence est que certains Européens et Asiatiques ont extrait le minerai de fer de la terre au lieu de le prélever à partir de météorites.
Néanmoins, il existe d'autres exemples célèbres de différentes cultures utilisant des météorites pour créer des artefacts qui ont traversé les âges. Le plus connu est probablement le fer de météorite qui a été transformé en lame de couteau de la tombe de Toutankhamon. Des chercheurs suggèrent* que le fer météorique pourrait avoir été un matériau important dans la culture et la religion égyptiennes (voir : https://sciencetradition.forumactif.com/t466-les-os-noirs-du-dieu-seth?highlight=les+os+noirs+du+dieu+seth). Un autre exemple se présente sous la forme de perles utilisées pour créer de beaux bijoux portés par les membres de la culture Hopewell. Les perles ont été trouvées dans un tumulus à La Havane et en Illinois, États-Unis, en 1945 et ont été reliées à la météorite d'Anoka. La météorite d'Anoka a été découverte dans le Minnesota, aux États-Unis.
* https://www.ansamed.info/ansamed/en/news/sections/culture/2016/05/26/archaeology-tutankhamuns-knife-of-meteoric-origin_d3741e62-ac16-4e7d-81f3-b166626436a9.html

Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol Le-poi11
Poignard de Tout-ankh-Amon.

En 2015, une équipe d'archéologues et de géologues a commencé à étudier la façon dont les êtres humains ont exploité la météorite de Cape York. Martin Appelt, archéologue au Musée national du Danemark, et d'autres ont visité Cape York, dans le nord du Groenland.
Appelt a déclaré qu'il pensait que l'une des raisons du déclin du peuple Dorset était l'arrivée du peuple Thulé et son appropriation du commerce du fer, ce qui pourrait avoir interrompu le commerce et les réseaux sociaux du Dorset.

« Pour les archéologues, dit-il, cela a été une ressource fantastique à examiner, car la composition chimique du fer météoritique le distingue des autres types. Cela a permis, en utilisant le fer météorique, d'établir des contacts sur de grandes distances et d'évaluer si un morceau de fer au Canada provenait de la météorite de Cape York ou d'une autre source », explique ScienceNordic.com * dans une histoire sous le titre « L'âge du fer du Groenland est venu de l'espace. »
* https://sciencenordic.com/denmark-greenland-inuit/greenlands-iron-age-came-from-space/1412749

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Détail d’une météorite Fer OM-IIa de Cape York, Groenland, retrouvée en 1818. Exposée au Naturhistorisches Museum, Vienne.


Le fer devait être traité avant que les Inuits puissent l'utiliser pour en faire des outils. Il y a des tas de pierres qui portent des marques tout autour de la météorite et qui ont été utilisées pour extraire le fer et fabriquer des pointes de flèches, des lames de harpon ou des couteaux. Il a été estimé que, certains de ces tas de pierres contiennent jusqu'à 70 tonnes d'outils en pierre pour le travail du fer. Les personnes qui ont travaillé sur la météorite ont aussi construit des abris temporaires pour y rester le temps de leur travail.

"Ils ont beaucoup de martelé ! Les forgerons commençaient par faire tomber un petit morceau, le battaient soigneusement à plat et lui donnaient un bord tranchant, puis le durcissaient davantage pour qu'il puisse servir de pointe de flèche ou de couteau à dépecer. " ScienceNordic citant Jens Fog Jensen, archéologue au Musée national du Danemark.

Les gens utilisaient le basalte pour travailler le fer. Certains morceaux de basalte étaient apparemment des marteaux pouvant être tenus à la main, et d'autres qui pesaient jusqu'à 40 kg étaient apparemment utilisés comme enclumes ou comme surface destinée à  travailler le métal. Les morceaux de la météorite ont dû être être transportés sur 50 km.

Selon Ironfromthesky.org il y aurait un débat sur la façon dont le fer de la météorite a été extrait, soit en utilisant des pierres pour diviser et fragmenter de plus petits morceaux de fer de la météorite, soit en collectant de petits fragments naturels produits par l'impact sur terre puis, en utilisant de gros morceaux de la météorite comme enclume pour travailler les fragments avec une pierre.
"Comme personne n'a jamais été témoin des méthodes inuites de travail du fer météoritique, nous ne pouvons pas être certains de la méthode utilisée, bien que l'analyse microstructurale de la chimie et de la texture de ces outils nous donne d'autres indices et cela est rendu plus compliqué par certains outils en fer entrant au Cap. York via le commerce, par conséquent, l'analyse scientifique est cruciale pour comprendre l'utilisation du fer météoritique au Cape York."

En 1817, un Inuit du Groenland nommé Zakaeus s'est embarqué sur un navire britannique ancré dans la baie de Disko et a atteint l'Écosse. Il a appris l'anglais et a attiré l'attention de John Ross, un explorateur de l'Arctique qui planifiait une expédition dans la région de Thulé. Zakaeus fut l'interprète de l'expédition et aida Ross à obtenir des informations sur les météorites, les outils, les pierres de marteau et les noms de lieux.

Anomalies du cercle polaire arctique : aperçu archéologique sous le pergélisol Tumblr10


D'autres explorateurs ont prélevé des morceaux de météorites. Certaines des pièces ont des noms, y compris Ahnighito (la tente) et la femme et le chien subtilisés par Robert Peary. Ceux-ci peuvent être vus au Musée américain d'histoire naturelle de New York. Knud Rasmussen a emporté la pièce connue sous le nom de Savik avec lui à Copenhague.

Les Inuits protégeaient leur fer et leur météorite, mais Peary les a persuadés de révéler où ils se trouvaient. Il a volé les trois morceaux de météorite susmentionnés et les a emmenés à New York. Peary a également emmené un petit groupe d'Inuits pour étudier avec lui à New York en 1894. Il avait l'intention de les ramener à Cape York l'année suivante. Ils sont tous morts sauf un.

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