Les pieds de Lys ou pieds bandés et autres déformations corporelles
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Les pieds de Lys ou pieds bandés et autres déformations corporelles
A la fin de la dynastie chinoise des Tang (618-907), les poètes faisaient l’éloge de la petitesse des pieds des courtisanes de haut rang, sans mentionner une quelconque déformation artificielle des pieds ou même y faire allusion.
Ce ne sera qu’avec l’avènement de l’un des derniers empereurs des « Cinq petites dynasties et des Dix Royaumes » (907-960) que naîtra la mode des « petits pieds ». En effet, l’empereur exigea de l’une de ses concubines qu’elle se bandât les pieds pour mieux exécuter « la danse du Lotus ». Mais cette nouvelle vision du pied, partie la plus érotique du corps en Chine, ne fit qu’intensifier le désir de l’empereur qui n’atteignait son paroxysme que lorsqu’il en eût déroulé lui-même les bandelettes. Une nouvelle mode était née et elle restera réservée au souverain jusque sous la dynastie des Song du Nord (962-1127) où elle gagnera l’ensemble de l’empire.
Les pieds de Lys ainsi appelés en raison de leur forme qui rappelait le calice de la fleur du même nom, étaient classés en trois catégories :
- Les pieds de Lys qui faisaient 15cm de long,
- Les pieds d’argent qui ne devaient pas dépasser les 10cm,
- Les pieds d’or qui mesuraient moins de 7,5cm.
La déformation du pied des fillettes commençait dès l'âge de 4 ans, 7 ans au plus tard (sauf pour les petites paysannes qui en étaient exemptées). Le gros orteil restait intact tandis que les quatre autres étaient repliés sous la voûte plantaire et maintenus en place par des bandages serrés que les fillettes devaient porter jour et nuit. Puis, pour raccourcir le pied, un cylindre de cuivre était placé sous la voûte plantaire dans le but de la comprimer, et souvent il en résultait une fracture quand celle-ci n’était pas provoquée intentionnellement.
Les pieds ainsi déformés exigeaient une hygiène parfaite. Il était indispensable de retirer une fois par jour les bandelettes et de baigner les pieds dans une eau additionnée de plantes médicinales et d’un désinfectant.
Les douleurs intolérables ainsi infligées aux fillettes allaient durer près de mille ans avant que l’impératrice Ts’eu-hi de la dynastie Qing n’interdise en 1902 la mode traumatisante de la déformation des pieds mais, en raison de l’absence de mesures efficaces, son interdiction resta lettre morte jusqu’à l’avènement de la République Populaire de Chine en 1911. Mais les coutumes sont tenaces, et la déformation des pieds se poursuivit dans la clandestinité jusqu’en 1949 année où le gouverneur Mao Zedong arriva au pouvoir.
Mais la Chine impériale n’est pas le seul pays où cette pratique de déformation corporelle s’est manifestée. Ailleurs, chez les Huns, chez les Mongoles, chez les Burgondes de la rive Baltique, chez les Gallo-Romains, chez les Perses, en Egypte, au Liban, dans certains villages du Caucase, près de la Mer Noire, dans la région du Danube, au Congo belge, à Madagascar, en Nouvelle Calédonie, aux Iles Fidji, et plus récemment en Grèce, en Hongrie et en France (région toulousaine et d’autres), en Amérique du Nord (Mexique) comme en Amérique du Sud (Andes), etc., les têtes furent artificiellement déformées. Chaque population en modifiant intentionnellement le contour de la tête de ses enfants, s’efforçait de leur donner une expression plus caractéristique. Attila né dans la région du Danube, avait le crâne en forme de pain de sucre tout comme les Français Philippe Pinel ou encore Jean-François de la Pérouse.
En France, ces modifications corporelles des nouveaux nés furent entièrement abandonnées peu avant la 1ère guerre mondiale. Pour obtenir une telle modification de la boite crânienne, des coiffes pour bébés spécifiques furent conçues permettant une compression circulaire autour du front, des oreilles et de la base du crâne. Ces bonnets enveloppaient mais protégeaient également toute la tête à partir de la racine du front. De longs rubans de fil permettaient d’encercler trois fois la boite crânienne.
Pourquoi ces déformations crâniennes ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Selon les pays, les motifs furent religieux (pour se sentir plus proche des dieux) ou sociaux (effrayer les ennemis) ou encore pour une question d’esthétique, de mode, voire pour protéger de chocs éventuels les fontanelles encore non soudées des jeunes enfants.
Ce ne sera qu’avec l’avènement de l’un des derniers empereurs des « Cinq petites dynasties et des Dix Royaumes » (907-960) que naîtra la mode des « petits pieds ». En effet, l’empereur exigea de l’une de ses concubines qu’elle se bandât les pieds pour mieux exécuter « la danse du Lotus ». Mais cette nouvelle vision du pied, partie la plus érotique du corps en Chine, ne fit qu’intensifier le désir de l’empereur qui n’atteignait son paroxysme que lorsqu’il en eût déroulé lui-même les bandelettes. Une nouvelle mode était née et elle restera réservée au souverain jusque sous la dynastie des Song du Nord (962-1127) où elle gagnera l’ensemble de l’empire.
Les pieds de Lys ainsi appelés en raison de leur forme qui rappelait le calice de la fleur du même nom, étaient classés en trois catégories :
- Les pieds de Lys qui faisaient 15cm de long,
- Les pieds d’argent qui ne devaient pas dépasser les 10cm,
- Les pieds d’or qui mesuraient moins de 7,5cm.
La déformation du pied des fillettes commençait dès l'âge de 4 ans, 7 ans au plus tard (sauf pour les petites paysannes qui en étaient exemptées). Le gros orteil restait intact tandis que les quatre autres étaient repliés sous la voûte plantaire et maintenus en place par des bandages serrés que les fillettes devaient porter jour et nuit. Puis, pour raccourcir le pied, un cylindre de cuivre était placé sous la voûte plantaire dans le but de la comprimer, et souvent il en résultait une fracture quand celle-ci n’était pas provoquée intentionnellement.
Les pieds ainsi déformés exigeaient une hygiène parfaite. Il était indispensable de retirer une fois par jour les bandelettes et de baigner les pieds dans une eau additionnée de plantes médicinales et d’un désinfectant.
Les douleurs intolérables ainsi infligées aux fillettes allaient durer près de mille ans avant que l’impératrice Ts’eu-hi de la dynastie Qing n’interdise en 1902 la mode traumatisante de la déformation des pieds mais, en raison de l’absence de mesures efficaces, son interdiction resta lettre morte jusqu’à l’avènement de la République Populaire de Chine en 1911. Mais les coutumes sont tenaces, et la déformation des pieds se poursuivit dans la clandestinité jusqu’en 1949 année où le gouverneur Mao Zedong arriva au pouvoir.
Mais la Chine impériale n’est pas le seul pays où cette pratique de déformation corporelle s’est manifestée. Ailleurs, chez les Huns, chez les Mongoles, chez les Burgondes de la rive Baltique, chez les Gallo-Romains, chez les Perses, en Egypte, au Liban, dans certains villages du Caucase, près de la Mer Noire, dans la région du Danube, au Congo belge, à Madagascar, en Nouvelle Calédonie, aux Iles Fidji, et plus récemment en Grèce, en Hongrie et en France (région toulousaine et d’autres), en Amérique du Nord (Mexique) comme en Amérique du Sud (Andes), etc., les têtes furent artificiellement déformées. Chaque population en modifiant intentionnellement le contour de la tête de ses enfants, s’efforçait de leur donner une expression plus caractéristique. Attila né dans la région du Danube, avait le crâne en forme de pain de sucre tout comme les Français Philippe Pinel ou encore Jean-François de la Pérouse.
En France, ces modifications corporelles des nouveaux nés furent entièrement abandonnées peu avant la 1ère guerre mondiale. Pour obtenir une telle modification de la boite crânienne, des coiffes pour bébés spécifiques furent conçues permettant une compression circulaire autour du front, des oreilles et de la base du crâne. Ces bonnets enveloppaient mais protégeaient également toute la tête à partir de la racine du front. De longs rubans de fil permettaient d’encercler trois fois la boite crânienne.
Pourquoi ces déformations crâniennes ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. Selon les pays, les motifs furent religieux (pour se sentir plus proche des dieux) ou sociaux (effrayer les ennemis) ou encore pour une question d’esthétique, de mode, voire pour protéger de chocs éventuels les fontanelles encore non soudées des jeunes enfants.
Philippe Pinel
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