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Arbres sacrés du monde, une mythologie profondément enracinée

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Message  Freya Lun 18 Nov 2019 - 15:33

De nombreux mythes, omniprésents dans les grandes civilisations du monde entier, reflètent une croyance profondément enracinée dans un lien intime entre un être humain et un arbre. L’Hymne homérique à Aphrodite proclame que lorsque l’arbre est blessé, la nymphe de l’arbre a aussi mal, "[…] Mais quand la Moire de la mort s'approche d'eux, les beaux arbres se dessèchent d'abord, leur écorce se corrompt et leurs rameaux tombent, et, en même temps, l'âme des Nymphes abandonne la lumière de Hélios".

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Dryade

Les Mésopotamiens, les Grecs, les Égyptiens et même les Mayas ont tous reconnu la connexion des arbres sacrés avec les êtres humains. Le plus vieil oracle hellénique, le chêne de Dodone en Épire (nord-ouest de la Grèce), était entretenu par des prêtres qui dormaient à même le sol au pied de l'arbre. Dans l'Antiquité classique, les prêtres du bosquet sacré interprétaient le bruissement des feuilles de chêne pour déterminer les mesures à prendre. Le thème de la façon dont la vie d'une personne est intrinsèquement liée à un arbre de manière à ce qu'elle souffre lorsque l'arbre meurt ou est blessé, ou même le concept d'un arbre comme âme externe du corps d'une personne, se retrouve dans l'ancien conte égyptien des  deux frères vers 1185 av. notre ère. Dans cette fable, l'un des frères laisse son cœur au sommet de la fleur d'acacia et tombe mort lorsque l'arbre est abattu.

En Mésopotamie, les palmiers dattiers étaient vénérés car ils étaient une source importante de nourriture. Comme le palmier dattier est dioïque avec des arbres mâles et femelles, le pollen doit être transféré entre les sexes pour la formation des fruits. L’ancien code babylonien de Hammourabi mentionnait même des punitions très spécifiques pour les individus qui ne pollinisaient pas leurs palmiers dattiers, désignant même des gardiens spéciaux pour polliniser ces arbres à la main. Ces gardiens prenaient une plante mâle, escaladaient le tronc d'un palmier dattier femelle, étalaient le pollen de la plante mâle sur les fleurs femelles pour assurer un rendement maximal. Dans les cacaoyers sacrés des Mayas, des arbres tels que les figuiers ont également été préservés, tandis que dans les forêts de feng-shui de Hong Kong, la famille des moracées est le taxon le plus dominant.

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Palmier-dattier


Esprits des Arbres dans les cultures orientales

Dans le bouddhisme primitif, les arbres pouvaient être légalement coupés car ils n'avaient ni esprit, ni émotions.
Cependant, dans la majorité des cas, l’esprit est incorporé à l’arbre ; il l’anime et doit souffrir et mourir avec lui. Mais, suivant une autre opinion, probablement postérieure, l’arbre n’est pas le corps, mais seulement la demeure ou le réceptacle de l’esprit de l’arbre, qu'il peut quitter et réintégrer à son gré. Les habitants de l'île de Siavo (groupe des Grandes Iles de la Sonde, Indonésie), croient en certains esprits primitifs qui habitent les forêts ou les grands arbres solitaires. Lors de la pleine lune, l’esprit sort de sa retraite pour errer ici et là.

D'importantes cérémonies ont lieu lorsque des arbres sont abattus. Ces cérémonies reposent sur la croyance que les esprits jouissent du pouvoir de quitter les arbres quand il leur plaît ou, en cas de nécessité. Ainsi, lorsque les habitants des îles Palaos (Micronésie, partie occidentale de l'Océan Pacifique) abattent un arbre, ils prient l'esprit qui l'habite, de quitter celui-ci pour s’en aller vers un autre.
Au Nord de Sumatra, avant de défricher un coin de forêt pour en faire une plantation, les Gayos offrent une chique de bétel à l'esprit des arbres qu'ils appellent le Seigneur des Bois, et lui demandent l'autorisation de s'établir sur son domaine.
A Sarawak (Malaisie orientale), on rencontre de temps à autre dans la forêt une clairière où est cultivé du manioc. Au centre de chacune de ces clairières, s'élève un arbre solitaire, dont les branches ont été coupées, sauf celles du sommet qui est une demeure destinée aux esprits chassés de la forêt. Juste en-dessous de sa couronne, sont fixés deux bâtons en croix où sont suspendues des guenilles.
Aux Indes, dans le district d'Umaria, les Gonds aménagent toujours un bosquet d'arbres de différentes essences pour servir de demeure aux esprits des bois lorsqu'ils défrichent un lopin de jungle. Toujours aux Indes, dans l'Etat du Jharkhandles, les Mundas possèdent des bosquets sacrés laissés sur pied au moment du défrichement de la terre, de peur que les dieux sylvestres, dérangés par l’abattage, n’abandonnent les lieux. Dans l'Etat d'Assam (Etat indien de l'extrémité Est de l'Inde), tant qu'il reste de la terre en jachère, les Miris hésitent à défricher de nouveaux terrains pour la culture, par crainte d’offenser les esprits des bois en abattant inutilement des arbres.

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Iles Palaos, Micronésie

Esprits des Arbres en Océanie
En Nouvelle Guinée, certains montagnards croient que les esprits de leurs ancêtres habitent sur les branches des arbres ; raison pour laquelle ils suspendent des bouts d'étoffe de coton blancs ou rouges et toujours au nombre de sept ou d'un multiple de sept. Ils déposent également de la nourriture sur les branches ou la dépose dans des corbeilles qu'ils y suspendent.

La culture des Aborigènes d'Australie est fondée sur un concept essentiel qui est le Temps du Rêve (Dreamtime) et qui remonte avant la Création de la terre, lorsque les esprits ont créé l’ensemble des éléments de la Nature. Selon cette culture, l’énergie spirituelle de chacun de ces esprits circule sur une trajectoire propre à chacun : un arbre, une plante ou une montagne est une preuve de son passage, et est donc considéré comme sacré. La culture aborigène est étroitement liée à la Nature : il y a une relation spirituelle qui relie les êtres humains, les arbres, les plantes et la Terre. Pour les Aborigènes comme pour les Amérindiens d'Amérique du Nord, les Scandinaves ou encore les Sibériens, etc., une plante ou un arbre a des émotions, une mémoire, une conscience bien que différente de la nôtre et un esprit de groupe sauf pour les grands arbres appelés de nos jours "arbres remarquables" ou "arbres sacrés" (tels les Corymbia) par les Aborigènes, et qui ont leur propre esprit.

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Corymbia

Esprits des Arbres en Russie
Les Bouriates de Mongolie déposent les ossements d’un chamane dans un trou pratiqué dans un grand sapin; trou qui est rebouché ensuite soigneusement. A partir de ce moment là, l’arbre porte le nom de sapin chamane, et on le considère comme son domicile. Quiconque abat un tel arbre doit périr ainsi que toute sa famille. Chaque tribu possède son bois sacré de sapins où sont enfouis les ossements des chamanes morts. Dans les régions non boisées ces sapins forment souvent des bosquets isolés sur les collines visibles à une grande distance.

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Bouriatie


Esprits des Arbres en Afrique

Au Sud-Est du Nigéria, sur la rivière Cross, les arbres qui passent pour être habités par des esprits sont nombreux. Chaque village possède un gros arbre dans lequel ont passé après leur mort, les âmes des habitants. Aussi, est-il défendu d’abattre de tels arbres et leur offre-t-on des sacrifices lorsque quelqu’un est malade. D’autres indigènes des bords de la rivière Cross disent que le gros arbre est leur vie et que quiconque en casse une branche tombe malade ou meurt, à moins qu’il ne paie une amende au chef.

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Ainsi donc, l’Arbre est regardé quelquefois comme le corps, quelquefois simplement comme le réceptacle de l’esprit et, de façon générale, on lui attribue le pouvoir de favoriser la croissance des récoltes. En Indonésie, les Dayaks, peuple de Kalimantan, désignent certains arbres comme sacrés parce qu’ils sont le séjour d’un ou de plusieurs esprits ; en abattre un serait provoquer la colère de l’esprit qui pourrait se venger en envoyant une maladie au bûcheron sacrilège.
Les Akikugus d'Afrique Orientale tiennent pour sacré le mugumu, une espèce de figuier, en raison de sa taille et de sa beauté. C’est pourquoi ils ne les abattent pas comme les autres arbres pour défricher un terrain destiné à être cultivé. Les bois composés de ces arbres sont sacrés et il est donc défendu de porter la hache sur l'un d'eux, d’en couper une branche, de ramasser du bois de chauffage ou de brûler de l’herbe à proximité. Il est également défendu de faire du mal aux animaux sauvages qui y ont cherché refuge. Dans ces bois sacrés, seuls sont sacrifiés des moutons et des chèvres, et des prières sont dites pour obtenir la pluie ou le beau temps  ou encore, la guérison d’enfants malades. Toute la chair des sacrifices est abandonnée dans le bois pour que Dieu (Ngai) la mange. On place la graisse dans une fente du tronc ou parmi les branches comme friandise à l’adresse de la divinité. Elle habite dans les branches, mais elle descend pour consommer la nourriture.

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