Que sont les universaux?

patanjali Sam 25 Aoû 2012 - 16:41

Querelle des universaux (wikipedia)
Les universaux furent l'enjeu d'une querelle entre logiciens. Demeurée célèbre, elle se déroula du XIIe siècle au XIVe siècle. Les écoles1 s'opposaient sur la question de savoir si les universaux sont de pures conceptions de l'esprit, c'est-à-dire de simples concepts, ou s'ils ont une réalité, que ce soit au sein des choses comme telles ou bien en tant qu'Idées au sens platonicien.
Origine de la querelle
Cette opposition traverse de part en part l'histoire de la philosophie. Platon, idéaliste (en fait réaliste des Idées), et Aristote, réaliste, ont présenté des thèses opposées. Pour Platon, les Idées existent comme réalités supérieures et extérieures : transcendantes. Au contraire, selon la logique constituée par Aristote, Porphyre de Tyr et Boèce, les catégories (substance, quantité, qualité...) sont les attributs de l'être, les prédicables (le genre, mais aussi la définition, le propre, l'accident)3 sont de simples catégories logiques, et non pas des essences, des substances, et les mots se rangent sous ces catégories. La position d'Aristote est en général comprise comme un réalisme immanent des universaux (l'Homme, la Blancheur), où ces derniers ont une existence réelle et sont instanciés, appliqués dans les choses particulières (cet homme blanc), les individus (cet homme). Il semble aussi possible de proposer une lecture moins réaliste de cette position.

Selon ce que je comprends par cette explication un peu confuse, il y a deux conceptions différentes des universaux qui sont à l'origine d'une confusion et de la querelle:
Selon la logique d'Aristote les universaux sont les êtres observables ou leurs catégories.
Selon la logique de Platon les universaux sont des principes relationnels qui régissent l'organisation du monde animé et inanimé.

Ces relations sont exprimées dans le langage par des termes abstraits dont le sens général est proches des symboles, c'est pourquoi Platon les a appelés "idées", ce qui est à l'origine de la confusion.
Les choses observables et leurs catégories aristotéliciennes ne sont pas la seule réalité et elles ne sont pas universelles. Il existe des principes irréductibles qui organisent l'univers et la connaissance que nous en avons. Ces principes sont souvent exprimés par des symboles.

Je comprends donc les universaux comme des principes intelligibles du réel qui organisent l'univers dans le sens de Platon et non pas comme des idées qui existeraient par elles-mêmes ou seulement dans l'esprit des hommes, comme les catégories d'Aristote déduites par induction de l'observation.

Les principes universaux intelligibles, comme toute idée abstraite, se présentent par paires de termes de sens opposés. Par conséquent je crois qu'il n'existe pas de vérité absolue car une vérité est censée être intelligible.

turquoise Jeu 30 Aoû 2012 - 8:09

Difficile question, et fondamentale . Je pencherais pour Platon plutôt qu'Aristote, évidemment , et de plus en plus, au fur et à mesure que nous en parlons, ici et là . Le fond de la réalité est mathématique et abstraite . Les symboles contiennent plus que les mots qui les désignent et le sens déborde du verbe . Les universaux précèdent les manifestations, mais il y a action et réaction des unes sur les autres . On peut imaginer la noosphère theilhardienne comme une construction laborieuse , à quoi contribue toute existence autonome . Elle ne nécessite pas de deux ex machina mais suggère une Pensée synthétique, issue de cette autonomie, et conservée dans l'immatériel quantique, où puiseraient les formes pour se matérialiser . On tourne autour de cette idée avec Jung, Sheldrake et d'autres . Rémy Chauvin pensait que la fourmillière était un cerveau directeur en tant qu'organisme global .

patanjali Jeu 6 Déc 2012 - 10:42

Les principes de causalité (matérielle, efficiente et formelle) sont universels mais ce ne sont pas des vérités dans le sens aristotélicien: ils ne sont pas des êtres indépendants et statiques. Ce sont des états dans une relation cyclique indissociable.

Ce ne sont pas les seuls universaux. Il en existe d'autres constituant par paires d'opposés l'équilibre global des systèmes vivants.

Aristote s'est moqué des idées de Platon parce qu'il s'imaginait que c'étaient des vérités statiques, comme lui concevait les vérités empiriques: des états ou êtres connaissables par les sens. Aujourd'hui encore, les philosopheux érudits répètent la même critique de Platon sur la base de la même erreur d'interprétation.

turquoise Jeu 6 Déc 2012 - 11:20

Il fallait concevoir que l'équilibre, comme la marche , est un mouvement perpétuel de déséquilibre "rattrapé" .

patanjali Jeu 6 Déc 2012 - 13:37

Oui, peut-être du point de vue historique, si le néoplatonisme de la Renaissance est considéré comme un intermédiaire entre les Vérités de l'Eglise médiévale et les Vérités de la Science devenue religion infaillible.

Mais la logique des principes universels et de la métaphysique est celle de la complémentarité des contraires. Elle ne connait pas de Vérités absolues.

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