Du Symbolisme du Chat
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Du Symbolisme du Chat
La déesse-chatte égyptienne, Bastet, symbolisait la joie, la musique et la danse. Certaines statues la montrent debout, revêtue d’une robe d’apparat et portant à son cou un lourd pectoral. Veillant sur sa dernière portée de quatre chatons, elle tient à la main droite un sistre, instrument de musique consacré à Hathor, la nourrice divine, indiquant par là son rapprochement avec la « vache céleste », toutes deux figures maternelles de même nature qu’Isis, déesse de la féminité.
Au travers des âges, la chatte Bastet est toujours restée la protectrice des enfants. Selon le Grec Hérodote, le chat aurait été introduit en Egypte au cours de la XIIe dynastie, lors de la conquête de l’Ethiopie par le Pharaon Ousirtasen I, mais cette affirmation s’est avérée inexacte, car des fouilles archéologiques ont démontré que sa domestication remontait à la dynastie précédente, soit vers 2100 avant notre ère, sous le Pharaon Mentouhotep I. Cependant, il paraît évident que l’animal habitait déjà la terre d’Egypte bien avant cette date, vivant essentiellement dans les marécages où il se nourrissait de poissons et de volatiles. Si les anciens Egyptiens l’adoptèrent pour préserver leurs silos à grains des souris, les artistes travaillant dans les temples ne manquèrent pas de le caricaturer de façon délirante quelques fois, en peignant un chat assailli, puis réduit en esclavage par des hordes de souris (Tom et Jerry avant l’heure). Certains agriculteurs, observateurs perspicaces, étaient d’avis que la graisse du chat était plus efficace contre les souris que le chat lui-même. Autrement dit quand le chat est loin les souris dansent, chose bien connue.
Selon le Livre des Morts égyptien, le chat vivait déjà en Atlantide avant le grand cataclysme qui survint il y a environ 13.000 ans.
Selon la tradition biblique, tous les occupants de l’arche de Noé auraient été fort incommodés par les rats présents à bord du navire. Alors, d’un geste rapide, le patriarche aurait passé sa main devant le museau d’un lion endormi qui, en éternuant aurait projeté en l’air un couple de chats…
Dans la religion égyptienne tout comme dans d’autres croyances ou mythologies, il existe deux sortes de serpents : l’un est bon, l’autre mauvais, ou autrement dit, ils incarnent l’équilibre et le déséquilibre permanents du monde. Cependant, tous les deux émanent de la même puissance divine. Le premier s’oppose à son rival issu du chaos primordial, le « serpent d’eau » incarné par Seth, qui est l’incarnation des mauvaises énergies opposées à la vraie spiritualité.
Le serpent d’eau est le prédateur naturel du chat, lié à son instar à la lune lorsqu’elle est prise dans son aspect néfaste. Le Chat-Lumière est en conséquent l’allié du bon serpent ou le « serpent de feu » qui symbolise l’éveil spirituel, tandis que le serpent d’eau préconise la magie noire. Le destin du serpent d’eau est d’être écrasé par la connaissance, et l’on verra ultérieurement Hercule vaincre l’Hydre de Lerne, et Siegfried tuer le dragon dans les Nibelungen.
Selon les Egyptiens, la chatte sacrée Bastet fut envoyée par Rê lui-même, fatigué de voir les hommes se dresser contre sa grandeur et tomber dans le matérialisme. Décidé à punir l’humanité, il envoya aux Egyptiens une de ses filles « l‘Œil du Soleil » qui en Nubie prit les traits d’une lionne sanguinaire, Sekhmet, épouse de Ptah et destructrice des ennemis du Soleil.
Il est frappant de constater que dans la plupart des pays, le chat a toujours été associé aux notions de mysticisme, de mort, de résurrection et de sagesse.
Dans les légendes bouddhistes indiennes, comme en Egypte, le chat et le serpent sont liés. Incarnant la béatitude, le chat éprouverait les mêmes sentiments que l’être humain. D’après les dernières connaissances que nous avons, il semblerait que le premier chat aurait été domestiqué il y a dix mille ans avant notre ère. Lors de fouilles effectuées au bord de l’Indus, des ossements de félidés et d’humains mêlés, ont été mis à jour. La taille des boites crâniennes des félins, a prouvé qu’il s’agissait bien de crânes de chats et non d’animaux sauvages.
Dans les légendes d’Extrême-Orient, le chat est de façon générale, lié à l’eau. Au Cambodge il sert de chaînon entre les humains et Indra, afin qu’il pleuve. Mais les agriculteurs agissent d’une manière inamicale avec le petit félin qui est mis en cage et promené à travers champs où, chaque villageois, lui verse un peu d’eau sur la tête. Trempée, la pauvre bête est censée apitoyer Indra par ses miaulements, et envoyer de la pluie pour que cesse son supplice.
Les Chinois se montrent beaucoup plus cléments envers le petit animal. Ils se contentent de le mimer, de prendre ses poses, mais toujours dans le but d’obtenir des pluies abondantes et par conséquent, de fructueuses récoltes.
Les Japonais aiment les formes variées des statuettes de chats à l’air aimable et souriant, une patte levée en avant. Ce sont les « Mani-Neko », les chats porte-bonheur, ce qui prouve bien l’attachement qu’ont les Nippons pour cet animal.
Lors des grandes expéditions maritimes vers les continents encore inexplorés, les navigateurs prenaient à leur bord des chats tricolores de préférence, sensés éloigner les tempêtes et ramener les nefs à bon port.
Au sud-ouest du Japon, dans la province de Kumamoto-Ken, les Japonais ont donné à un pic du Mont Aso, un volcan, le nom de « Pic du Chat ». Et la tradition en fait la résidence du roi des chats, vers laquelle tous les chats du pays sont censés converger le dernier jour du mois, pour lui rendre hommage.
Dans le temple Nikko du même nom que la ville, au Nord-Est du pays, les Japonais vénèrent la sculpture du « chat endormi » le Tosho-gu. Ils expliquent que les souris n’osent y pénétrer de crainte de l’éveiller.
Les contes et légendes japonais relatent souvent des histoires de courageux samouraïs qui ont perdu leur sang-froid devant de merveilleuses princesses se transformant, l’aube venue, en chattes noires, en «kuruneko».
Dans les Isles de la Sonde, on a fait du chat le serviteur des divinités infernales. Il est chargé de précipiter les âmes des coupables dans les eaux qui séparent le monde des vivants de celui des trépassés. Mais là n’est pas son seul rôle. Bourreau et justicier, il trône aux côtés des juges, au pied de l’Arbre de Vie d’où est issue toute chose.
Chez les Perses comme chez les Egyptiens, le chat est lié à l’occultisme, et plus exactement au double de l’être ou doublet pour les anciens Egyptiens, et Hemzâd pour Les Perses. En conséquent, tuer un chat était considéré comme un crime, d’autant plus qu’il était entrepris sur le double astral de la personne concernée. Et nul n’osait toucher aux chats à la robe noire, qui étaient pour les Perses l’enveloppe terrestre revêtue par les djinns pour se mêler aux humains.
En Afrique Centrale, les sorciers affirmaient que son propriétaire était assuré du don de double vue.
Les Amérindiens de la nation Pawnees avaient le plus grand respect pour le chat sauvage, en raison de son adresse à la chasse.
Quant aux Musulmans, le prophète Mahomet, aimait les chats et plus particulièrement sa petite « Muezza ».
Les Romains n’eurent pas pour le chat les égards que les Egyptiens eurent pour lui. Ils ne virent jamais autre chose en lui qu’un animal capable de rendre des services en les débarrassant des rongeurs, ou en leur servant d’animal de compagnie.
La Kabbale n’éprouvait que méfiance vis-à-vis des chats, dont elle fit le symbole de l’abus des biens terrestres. Quant au christianisme, un chat placé au pied de la croix, était censé faire retomber sur le pauvre animal tout le poids des péchés de l’humanité… Et dès le Concile de Tours, selon des sources datant de l’an 589, une expression nouvelle fit son apparition dans le langage, celui de - sorcier. Voyons la définition du mot à son origine : un sorcier ou une sorcière est une personne qui vit en accord avec les énergies de la nature, et qui sait canaliser les énergies telluriques et perpétuer les anciennes traditions. Et dans les campagnes, par esprit d’opposition peut-être, les chats vont devenir les compagnons préférés des pratiquants de l’ancienne sagesse. Mais, ces dépositaires d’un savoir ancestral et qui n’ont pas oublié les pouvoir du chat doué d’une grande sensibilité aux influences naturelles, vont se retrouver peu à peu face à l’ignorance du monde rural. Et ce fut à ce moment-là que le chat se mit à sentir tout d’un coup le soufre. Et pourtant, c’est bien lui qui sauva les Européens, en éliminant les rats bruns, vecteurs de la peste, arrivés dans le sillage des envahisseurs hunniques.
Au Moyen Age en Germanie, des rumeurs circulent sur un culte impie rendu à Freya, épouse d’Oddhin, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, nuit appelée « nuit de Walpurgis ». Les chats y tiennent un rôle étrange, lié aux rites de fertilité. Et toute cette médisance n’était que l’altération finale d’anciens rites, déterminée par la stupidité humaine.
Créée en 1220, l’Inquisition ira jusqu’à fabriquer des procès d’animaux, où l’on verra de pauvres félins, accusés d’agissements diaboliques, périr dans les flammes des bûchers. Le chat fut la victime expiatoire des déchaînements effarants de cruauté des inquisiteurs. Et le pape Clément VII accusa les Cathares d’avoir fait élever à des fins inavouables, une grande quantité de chats noirs.
En 962 à Ypres, en Belgique, le comte Baudouin III instaura le « mercredi des chats ». Devant un public hilare, on jetait du haut d’une tour du château des chats vivants. Plus tard, ce fut du haut du beffroi de la ville. Ce fameux « mercredi des chats » perdure toujours, mais fort heureusement pour les félidés, on ne jette plus que des peluches à leur effigie.
En France, le roi Louis XI ne fit pas mieux, puisqu’il ordonna que les feux de la Saint Jean allumés place de Grèves, culminent par l’embrasement d’un mât au sommet duquel était accroché un sac rempli de chats, auquel le roi en personne venait bouter le feu. Louis XIV fit abolir cette coutume, peut-être en souvenir du cardinal de Richelieu qui avait beaucoup aimé les chats.
Persécutés, les chats finirent par disparaître complètement, et ce fut à ce moment-là que la peste noire éclata suite au retour des croisés qui ignoraient que des rats noirs avaient pris place à bord des navires les ramenant de Palestine. Les Européens payèrent chèrement leur stupidité, puisque vingt-cinq millions d’entre eux moururent.
La réhabilitation du chat, coïncide avec l’Affaire des Poisons, dernier grand procès de sorcellerie, qui s’est tenu sous le règne de Louis XIV. Mais dans le monde rural, les cruautés envers les chats ne vont pas cesser de sitôt.
De nos jours, nous avons souvent tendance à traiter le chat de fourbe, d’égoïste, de capricieux, d’imprévisible. Pourtant, le chat recherche d’instinct les personnes à la voix harmonieuse, et il n’est pas rare de le voir détaler à l’approche d’une personne à la voix dissonante voire rauque. Les anciens Egyptiens disaient que le chat est sensible «à la voix qui sonne juste et qui dit le vrai », et que les mauvaises vibrations le déstabilisent. On peut se demander si la télépathie est possible entre un être humain et un chat. Est-il capable de capter l’onde de notre cerveau ? Si nous prenons en considération les histoires vécues par certaines personnes cohabitant avec des félins, il semblerait que cela soit ne soit pas impossible, mais cela ne relève pas de notre domaine.
Au travers des âges, la chatte Bastet est toujours restée la protectrice des enfants. Selon le Grec Hérodote, le chat aurait été introduit en Egypte au cours de la XIIe dynastie, lors de la conquête de l’Ethiopie par le Pharaon Ousirtasen I, mais cette affirmation s’est avérée inexacte, car des fouilles archéologiques ont démontré que sa domestication remontait à la dynastie précédente, soit vers 2100 avant notre ère, sous le Pharaon Mentouhotep I. Cependant, il paraît évident que l’animal habitait déjà la terre d’Egypte bien avant cette date, vivant essentiellement dans les marécages où il se nourrissait de poissons et de volatiles. Si les anciens Egyptiens l’adoptèrent pour préserver leurs silos à grains des souris, les artistes travaillant dans les temples ne manquèrent pas de le caricaturer de façon délirante quelques fois, en peignant un chat assailli, puis réduit en esclavage par des hordes de souris (Tom et Jerry avant l’heure). Certains agriculteurs, observateurs perspicaces, étaient d’avis que la graisse du chat était plus efficace contre les souris que le chat lui-même. Autrement dit quand le chat est loin les souris dansent, chose bien connue.
Selon le Livre des Morts égyptien, le chat vivait déjà en Atlantide avant le grand cataclysme qui survint il y a environ 13.000 ans.
Selon la tradition biblique, tous les occupants de l’arche de Noé auraient été fort incommodés par les rats présents à bord du navire. Alors, d’un geste rapide, le patriarche aurait passé sa main devant le museau d’un lion endormi qui, en éternuant aurait projeté en l’air un couple de chats…
Dans la religion égyptienne tout comme dans d’autres croyances ou mythologies, il existe deux sortes de serpents : l’un est bon, l’autre mauvais, ou autrement dit, ils incarnent l’équilibre et le déséquilibre permanents du monde. Cependant, tous les deux émanent de la même puissance divine. Le premier s’oppose à son rival issu du chaos primordial, le « serpent d’eau » incarné par Seth, qui est l’incarnation des mauvaises énergies opposées à la vraie spiritualité.
Le serpent d’eau est le prédateur naturel du chat, lié à son instar à la lune lorsqu’elle est prise dans son aspect néfaste. Le Chat-Lumière est en conséquent l’allié du bon serpent ou le « serpent de feu » qui symbolise l’éveil spirituel, tandis que le serpent d’eau préconise la magie noire. Le destin du serpent d’eau est d’être écrasé par la connaissance, et l’on verra ultérieurement Hercule vaincre l’Hydre de Lerne, et Siegfried tuer le dragon dans les Nibelungen.
Selon les Egyptiens, la chatte sacrée Bastet fut envoyée par Rê lui-même, fatigué de voir les hommes se dresser contre sa grandeur et tomber dans le matérialisme. Décidé à punir l’humanité, il envoya aux Egyptiens une de ses filles « l‘Œil du Soleil » qui en Nubie prit les traits d’une lionne sanguinaire, Sekhmet, épouse de Ptah et destructrice des ennemis du Soleil.
Il est frappant de constater que dans la plupart des pays, le chat a toujours été associé aux notions de mysticisme, de mort, de résurrection et de sagesse.
Dans les légendes bouddhistes indiennes, comme en Egypte, le chat et le serpent sont liés. Incarnant la béatitude, le chat éprouverait les mêmes sentiments que l’être humain. D’après les dernières connaissances que nous avons, il semblerait que le premier chat aurait été domestiqué il y a dix mille ans avant notre ère. Lors de fouilles effectuées au bord de l’Indus, des ossements de félidés et d’humains mêlés, ont été mis à jour. La taille des boites crâniennes des félins, a prouvé qu’il s’agissait bien de crânes de chats et non d’animaux sauvages.
Dans les légendes d’Extrême-Orient, le chat est de façon générale, lié à l’eau. Au Cambodge il sert de chaînon entre les humains et Indra, afin qu’il pleuve. Mais les agriculteurs agissent d’une manière inamicale avec le petit félin qui est mis en cage et promené à travers champs où, chaque villageois, lui verse un peu d’eau sur la tête. Trempée, la pauvre bête est censée apitoyer Indra par ses miaulements, et envoyer de la pluie pour que cesse son supplice.
Les Chinois se montrent beaucoup plus cléments envers le petit animal. Ils se contentent de le mimer, de prendre ses poses, mais toujours dans le but d’obtenir des pluies abondantes et par conséquent, de fructueuses récoltes.
Les Japonais aiment les formes variées des statuettes de chats à l’air aimable et souriant, une patte levée en avant. Ce sont les « Mani-Neko », les chats porte-bonheur, ce qui prouve bien l’attachement qu’ont les Nippons pour cet animal.
Lors des grandes expéditions maritimes vers les continents encore inexplorés, les navigateurs prenaient à leur bord des chats tricolores de préférence, sensés éloigner les tempêtes et ramener les nefs à bon port.
Au sud-ouest du Japon, dans la province de Kumamoto-Ken, les Japonais ont donné à un pic du Mont Aso, un volcan, le nom de « Pic du Chat ». Et la tradition en fait la résidence du roi des chats, vers laquelle tous les chats du pays sont censés converger le dernier jour du mois, pour lui rendre hommage.
Dans le temple Nikko du même nom que la ville, au Nord-Est du pays, les Japonais vénèrent la sculpture du « chat endormi » le Tosho-gu. Ils expliquent que les souris n’osent y pénétrer de crainte de l’éveiller.
Les contes et légendes japonais relatent souvent des histoires de courageux samouraïs qui ont perdu leur sang-froid devant de merveilleuses princesses se transformant, l’aube venue, en chattes noires, en «kuruneko».
Dans les Isles de la Sonde, on a fait du chat le serviteur des divinités infernales. Il est chargé de précipiter les âmes des coupables dans les eaux qui séparent le monde des vivants de celui des trépassés. Mais là n’est pas son seul rôle. Bourreau et justicier, il trône aux côtés des juges, au pied de l’Arbre de Vie d’où est issue toute chose.
Chez les Perses comme chez les Egyptiens, le chat est lié à l’occultisme, et plus exactement au double de l’être ou doublet pour les anciens Egyptiens, et Hemzâd pour Les Perses. En conséquent, tuer un chat était considéré comme un crime, d’autant plus qu’il était entrepris sur le double astral de la personne concernée. Et nul n’osait toucher aux chats à la robe noire, qui étaient pour les Perses l’enveloppe terrestre revêtue par les djinns pour se mêler aux humains.
En Afrique Centrale, les sorciers affirmaient que son propriétaire était assuré du don de double vue.
Les Amérindiens de la nation Pawnees avaient le plus grand respect pour le chat sauvage, en raison de son adresse à la chasse.
Quant aux Musulmans, le prophète Mahomet, aimait les chats et plus particulièrement sa petite « Muezza ».
Les Romains n’eurent pas pour le chat les égards que les Egyptiens eurent pour lui. Ils ne virent jamais autre chose en lui qu’un animal capable de rendre des services en les débarrassant des rongeurs, ou en leur servant d’animal de compagnie.
La Kabbale n’éprouvait que méfiance vis-à-vis des chats, dont elle fit le symbole de l’abus des biens terrestres. Quant au christianisme, un chat placé au pied de la croix, était censé faire retomber sur le pauvre animal tout le poids des péchés de l’humanité… Et dès le Concile de Tours, selon des sources datant de l’an 589, une expression nouvelle fit son apparition dans le langage, celui de - sorcier. Voyons la définition du mot à son origine : un sorcier ou une sorcière est une personne qui vit en accord avec les énergies de la nature, et qui sait canaliser les énergies telluriques et perpétuer les anciennes traditions. Et dans les campagnes, par esprit d’opposition peut-être, les chats vont devenir les compagnons préférés des pratiquants de l’ancienne sagesse. Mais, ces dépositaires d’un savoir ancestral et qui n’ont pas oublié les pouvoir du chat doué d’une grande sensibilité aux influences naturelles, vont se retrouver peu à peu face à l’ignorance du monde rural. Et ce fut à ce moment-là que le chat se mit à sentir tout d’un coup le soufre. Et pourtant, c’est bien lui qui sauva les Européens, en éliminant les rats bruns, vecteurs de la peste, arrivés dans le sillage des envahisseurs hunniques.
Au Moyen Age en Germanie, des rumeurs circulent sur un culte impie rendu à Freya, épouse d’Oddhin, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, nuit appelée « nuit de Walpurgis ». Les chats y tiennent un rôle étrange, lié aux rites de fertilité. Et toute cette médisance n’était que l’altération finale d’anciens rites, déterminée par la stupidité humaine.
Créée en 1220, l’Inquisition ira jusqu’à fabriquer des procès d’animaux, où l’on verra de pauvres félins, accusés d’agissements diaboliques, périr dans les flammes des bûchers. Le chat fut la victime expiatoire des déchaînements effarants de cruauté des inquisiteurs. Et le pape Clément VII accusa les Cathares d’avoir fait élever à des fins inavouables, une grande quantité de chats noirs.
En 962 à Ypres, en Belgique, le comte Baudouin III instaura le « mercredi des chats ». Devant un public hilare, on jetait du haut d’une tour du château des chats vivants. Plus tard, ce fut du haut du beffroi de la ville. Ce fameux « mercredi des chats » perdure toujours, mais fort heureusement pour les félidés, on ne jette plus que des peluches à leur effigie.
En France, le roi Louis XI ne fit pas mieux, puisqu’il ordonna que les feux de la Saint Jean allumés place de Grèves, culminent par l’embrasement d’un mât au sommet duquel était accroché un sac rempli de chats, auquel le roi en personne venait bouter le feu. Louis XIV fit abolir cette coutume, peut-être en souvenir du cardinal de Richelieu qui avait beaucoup aimé les chats.
Persécutés, les chats finirent par disparaître complètement, et ce fut à ce moment-là que la peste noire éclata suite au retour des croisés qui ignoraient que des rats noirs avaient pris place à bord des navires les ramenant de Palestine. Les Européens payèrent chèrement leur stupidité, puisque vingt-cinq millions d’entre eux moururent.
La réhabilitation du chat, coïncide avec l’Affaire des Poisons, dernier grand procès de sorcellerie, qui s’est tenu sous le règne de Louis XIV. Mais dans le monde rural, les cruautés envers les chats ne vont pas cesser de sitôt.
De nos jours, nous avons souvent tendance à traiter le chat de fourbe, d’égoïste, de capricieux, d’imprévisible. Pourtant, le chat recherche d’instinct les personnes à la voix harmonieuse, et il n’est pas rare de le voir détaler à l’approche d’une personne à la voix dissonante voire rauque. Les anciens Egyptiens disaient que le chat est sensible «à la voix qui sonne juste et qui dit le vrai », et que les mauvaises vibrations le déstabilisent. On peut se demander si la télépathie est possible entre un être humain et un chat. Est-il capable de capter l’onde de notre cerveau ? Si nous prenons en considération les histoires vécues par certaines personnes cohabitant avec des félins, il semblerait que cela soit ne soit pas impossible, mais cela ne relève pas de notre domaine.
Freya- Messages : 1338
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Le chat de la Mère Michel
Enfants, nous avons tous fredonné ce refrain, ou du moins l'avons-nous entendu. Qu'en est-il exactement de cette histoire ?
La dame Michel a bel et bien existé. Fruitière de son état, elle vivait à Saint-Malo et avait pour compagnon un chat du nom de Griffon. Malheureusement pour la Mère Michel et pour son chat, ce dernier fut emporté par un boulet de canon anglais, lors du siège de la ville, le 16 juillet 1692.
La dame Michel a bel et bien existé. Fruitière de son état, elle vivait à Saint-Malo et avait pour compagnon un chat du nom de Griffon. Malheureusement pour la Mère Michel et pour son chat, ce dernier fut emporté par un boulet de canon anglais, lors du siège de la ville, le 16 juillet 1692.
Freya- Messages : 1338
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Localisation : Vosges
Bakeneko et Nekomata, les méchants chats japonais
Qui aurait pu croire que l'innocent petit chat pouvait être aussi sournois ?
La réputation des chats a souvent basculé du bien au mal au fil des ans, car ils ont été à la fois vénérés et craints dans le monde entier. L'une des associations malveillantes les plus célèbres que les chats aient eues, est sans aucun doute celle avec la sorcellerie. Une autre connexion, sans doute moins connue, vient du Japon, sous la forme des créatures mythiques et légendaires Bakeneko et Nekomata.
Le mythique Bakeneko
Bakeneko a parfois été traduit par "Chat Monstre" ou "Chat Esprit", mais la meilleure définition est peut-être simplement "Chat Changeant" bien que "Chat Transmutant" serait plus exact. Les Bakeneko mythologiques sont des yōkai (créatures surnaturelles) qui auraient vécu comme des chats domestiques ordinaires. Les légendes disent qu'en vieillissant, les chats changent. Le processus commence par le fait qu'ils marchent sur leurs pattes arrière, bien qu'avec le temps, les chats acquièrent plus de pouvoirs et deviennent plus grands (voire de la taille d'un humain), ils ont alors la capacité de changer de forme et parfois de perfectionner les langues humaines.
Les histoires sur Bakeneko suggèrent que la forme préférée de ces chats sournois est celle de leurs propriétaires ou d'autres humains. Cette transmutation rend les chats si heureux qu'ils se mettent des serviettes sur la tête et dansent.
Les autres pouvoirs du mythique Bakeneko incluent l'invocation de boules de feu, l'utilisation de leurs queues comme torches pour allumer le feu, contrôler les morts et maudire (ou tuer) leurs anciens propriétaires, s'ils le jugent bon.
Le cousin maléfique du Bakeneko - Le Nekomata
Les Nekomata sont essentiellement des Bakeneko qui s'alimentent. Les légendes de Nekomata commencent de la même manière que celles des Bakeneko - avec un chat domestique debout sur ses pattes arrière. Cependant, les Nekomata sont les chats les plus anciens et les plus grands et ont une queue plus longue que les Bakeneko. On dit qu'ils ont deux queues identiques après leur transmutation, ce qui leur permet de créer deux fois plus de problèmes.
On pense que, plus le nombre de Nekomata pouvant parler des langues humaines est grand par rapport au nombre de Bakeneko, et plus ils utilisent cette capacité pour créer des ravages supplémentaires dans les vies humaines. Alors que les légendes montrent que tous les Bakeneko ne sont pas néfastes, on pense que tous les Nekomata sont censés l'être. On dit que les Nekomata trouvent un grand plaisir à créer le chaos et sont soupçonnés d’être responsables de grands incendies et de faire chanter ou asservir les humains.
Les légendes placent les maisons des Nekomata dans les montagnes, où on dit souvent qu'ils apparaissent comme de grands chats sauvages vivant en petites meutes. Si un humain entre dans la demeure des Nekomata, le folklore affirme qu'ils seront presque certainement tués pour intrusion.
Origines compréhensibles pour ces chats monstres
Comme pour de nombreuses créatures mythiques, les origines peuvent en réalité être assez ordinaires pour les Bakeneko et les Nekomata. Certains érudits disent que les légendes ont commencé lorsque des chats léchaient l'huile de lampes alimentées à l'huile de poisson. L'apparition d'un chat sur ses pattes arrière avec des yeux brillants et anticipatifs à la situation, a naturellement choqué et énervé certaines des personnes qui l'ont vu, et le mythe est apparu peu de temps après. Comme les chats ne sont arrivés au Japon que sous le règne de l'empereur Ichigo (986-1011 après JC) pendant la période Edo, leurs manières félines particulières, n'étaient pas bien connues au moment de l'émergence de ces nombreuses histoires.
En fin de compte, beaucoup de personnes conviendraient qu'un vieux et gros matou ne se transformerait (probablement) pas en un monstre terrible. Cependant, pour être sûr, il est devenu courant de couper la queue des jeunes chats à titre préventif. Suivant la tendance, on dit aujourd'hui que le chat le plus populaire au Japon est le bobtail. Les chats n'étant pas simplement tués parce que le meurtre d'un chat jetterai une malédiction sur la famille ainsi qu'une hantise pendant sept générations.
Avec les caractéristiques étranges ou exceptionnelles que les chats ont tendance à avoir, il n'est pas surprenant que les histoires de Bakeneko et de Nekomata se soient également implantées et que le monde mythique ait été enrichi de leurs histoires légendaires.
Un Bakeneko qui s’est métamorphosé en une vieille femme, deux autres portant des serviettes et dansant, et l’ombre d’un chat léchant une lampe ne sont que quelques-unes des caractéristiques de Bakeneko dépeintes dans cette image.
La peur des prostituées Bakeneko
L’une des légendes japonaises les plus célèbres est celle des prostituées Bakeneko d’Edo (l’ancien nom de Tokyo). Il y a beaucoup de ces histoires, mais toutes partagent un même fil conducteur. Souvent, le client de la prostituée s’endort pour se réveiller et voir la belle femme manger des arrêtes de poisson ou des fruits de mer alors qu’elle a une tête de chat ou l'ombre d'une tête de chat. Dans d’autres versions, l’ombre d'un chat apparait quand un homme voit une belle prostituée s’approcher de lui dans la rue, et les légendes se poursuivent avec l'homme terrifié à l'idée d'être en présence d'une Bakeneko et de ne pouvoir s'échapper. Parfois, ces histoires vont plus loin lorsque la Bakeneko se jette sur sa victime et la tue.
Les mystérieuses prostituées Bakeneko sont apparemment devenues une légende urbaine à partir de l'histoire d'une Bakeneko qui «travaillait comme meshimori onna, un genre de serveuse/femme de chambre/prostituée à salaire modique, à l'Ise Inn dans le quartier Shinagawa-juku d'Edo, l'une des cinquante-trois stations de la voie maritime de Tōkaidō » à la fin des années 1700.
Il existe une croyance selon laquelle l'image de la prostituée Bakeneko a commencé car il n'était pas acceptable pour les prostituées de manger devant leurs clients, aussi se penchaient-elles sur leur repas volé pendant que le client dormait. Lorsque l'homme se réveillait encore pris dans les vapeurs éthéliques, il l'a voyait peut-être d'une manière déformée (surtout après une nuit de beuverie). Peut-être de manière inattendue, la mode des filles-chats reste importante dans les mangas, les dessins animés et les jeux vidéo japonais modernes d'aujourd'hui.
Le chat vampire de Nabéshima
Un autre conte populaire sur un Nekomata impliquent un chat changeant ou plutôt transmutant, un prince, une geisha et un soldat. L'histoire commence avec le Nekomata regardant sa geisha préférée retourner dans sa chambre après une nuit avec le prince. Il attendit qu'elle s'endorme puis, se glissa à l'intérieur dela chambre, bondit sur la geisha endormie et l'étrangla. Ensuite, le chat traîna le corps à l'extérieur où il enterra la malheureuse sous des fleurs. Après le meurtre, le Nekomata se transmuta en la forme de la geisha.
Chaque nuit, le Nekomata allait rendre visite au prince, tout comme la geisha l'avait fait avant lui. Cependant, lorsque le prince s'endormait, les Nekomata buvaient son sang. Ces rencontres nocturnes conduisirent le prince à se plaindre de rêves horribles tandis qu'il s'affaiblissait de plus en plus.
Aucun médecin ne pu identifier la maladie du prince, ils ordonnèrent donc aux soldats de surveiller le prince 24 heures sur 24. Assez curieusement, vers minuit et chaque nuit, les soldats devenaient fatigués et s'endormaient - laissant l'opportunité aux Nekomata de continuer leurs visites. Mais une nuit, les choses changèrent.
Un jeune soldat vint au château pour proposer son aide au prince. Le soldat se purifia dans une fontaine et pria devant une icône de Bouddha pendant plusieurs heures. Un prêtre bouddhiste vit la dédicace du jeune homme et lui demanda s'il aimerait veiller sur le prince la nuit. Il l'avertit qu'il y avait un problème car tous les soldats s'endormaient vers minuit. Le soldat lui dit de ne pas s'inquiéter – il connaissait un moyen infaillible de rester éveillé.
Vers minuit cette nuit-là, sans faute, les soldats commencèrent à s'endormir, l'un après l'autre. Même le jeune soldat étouffa un bâillement mais ensuite, il dégainé son poignard et s'entailla la jambe. Chaque fois qu'il sentait l'engourdissement le gagner, il tournait la lame dans la plaie et redevenait aussitôt alerte.
A minuit, vint la belle geisha. Elle ouvrit la porte et se glissa dans le lit du prince endormi. Le jeune soldat se leva et leva son couteau. Les yeux de la geisha lancèrent des éclairs jaunes au jeune soldat puis, elle s'en alla aussi doucement qu'elle était entrée. La même chose se reproduisit les quatre nuits suivantes.
Le soldat était certain que la geisha aux yeux aux lueurs jaunes, était responsable de la maladie du prince et il tenta de l'avertir. Mais alors même que sa santé revenait, le prince refusa d'écouter les soupçons du soldat contre sa maîtresse préférée. Aussi, le jeune soldat élabora-t-il un plan pour tuer lui-même la geisha suspecte.
Et c'est ainsi que le jeune soldat rencontra la geisha une nuit dans sa chambre (avec huit de ses compagnons cachés derrière elle). Lorsqu'elle ouvrit sa porte, le soldat vit à nouveau ses yeux aux lueurs jaunes. Il lui tendit alors un morceau de papier plié en lui demandant de le lire. Puis, l'attention de la geisha étant retenue, il sortit son couteau et tenta de la poignarder. La geisha riposta et le reste des soldats arriva. En un instant, le Nekomata reprit sa forme féline échappant ainsi à ses attaquants et disparut dans la nuit.
Le lendemain, le soldat relata au prince les événements de la nuit précédente et celui-ci ordonna des fouilles pour retrouver le corps de la véritable geisha. Découvert par le jardinier, le prince choqué, commanda à ses soldats de retrouver et de tuer le Nekomata qui avait pris la vie à sa bien-aimée. Le jeune soldat trouva les Nekomata et exécuta la vengeance du prince.
Une histoire de rédemption pour les personnes qui prennent soin de leurs chats
Le mythe des Bakeneko montrent que toutes les créatures ne sont pas créées égales. Il existe également des histoires courtes qui impliquent que les Bakeneko aident des personnes qui s'occupaient d'eux lorsqu'ils étaient des chats ordinaires. Normalement, ces histoires impliquent qu'une personne (une bonne ou un petit-fils par exemple) soit gentille avec un chat tandis qu'une autre personne ayant plus d'autorité (c'est-à-dire la maîtresse de maison ou le grand-père) est cruelle.
Dans ces histoires, le chat finit par devenir un Bakeneko et rencontre par hasard son bienfaiteur. Le bienfaiteur de l'histoire cherche souvent refuge dans une maison sur une montagne ou une île (où les Nekomata ont également tendance à vivre). Lorsque le Bakeneko voit son vieil ami, il l'avertit alors qu'il doit partir car il est tombé sur un endroit « où les chats se rassemblent ». Le Bakeneko s'identifie aussi parfois car il fournit à l'individu un jeton qui l'aidera à s'échapper.
Si, par hasard, la personne qui a maltraité le chat apparaît également dans le futur du Bakeneko, elle sera tuée par le Bakeneko en guise de vengeance. Sans aucun doute le message ici est de prendre soin de vos animaux de compagnie !
Chats paisibles du Japon
Malgré les légendes terrifiantes des Bakeneko et des Nekomata, les chats ne sont pas détestés au Japon. Ils ont joué un rôle important dans la culture japonaise à bien des égards. Par exemple, l'une des autres images emblématiques de chats est le Maneki Neko (chat accueillant ou faisant signe). Le Maneki Neko est souvent vu assis à l'entrée des magasins avec une patte levée. Ce chat est également un symbole de chance et de bonheur depuis la période Edo.
L'art représentant des chats était également une caractéristique courante à l'époque d'Edo, avec les artistes Hiroshige Utagawa et Kuniyoshi Utagawa à l'avant-garde du mouvement. Pendant la période Meiji (1868-1912, le romancier Soseki Natsume a poursuivi la tendance des chats avec le roman I Am a Cat, qui est devenu un célèbre morceau de littérature japonaise. La popularité des chats se poursuit dans la culture d'aujourd'hui via Hello Kitty, un mignon félin qui siège dans la maison de nombreuses familles avec de jeunes filles.
Plus renommées que le chat anthropomorphe, sont les célèbres « îles aux chats ». L'île de Tashirojima est une île située dans la ville d'Ishinomaki, à l'est de la ville de Sendai. Il y a même un sanctuaire pour chats (Neko-jinja) pour les habitants félins sur ce site.
Si cela ne suffisait pas, une autre île aux chats existe sur l'île d'Aoshima dans la région de Shikoku. Cette île a également été appelée « paradis des chats ». L'île d'Aoshima aurait 15 résidents humains et 100 chats et est devenue un lieu touristique populaire. L'incroyable emprise des chats sur la culture japonaise est sans aucun doute importante à travers l'histoire. Que ce soit une lumière positive ou négative dans laquelle ils sont projetés ; les chats ont certainement eu un impact.
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Références:
Hagin Mayer, F. (1986) Le guide Yanagita Kunio du conte populaire japonais. Presse de l'Université de l'Indiana.
Magazine Web mensuel du Japon. (2014) Les Japonais et les chats en bonne harmonie. http://japan-magazine.jnto.go.jp/en/1408_cat.html
LA Vocelle (2013). Histoire du chat à l'âge des ténèbres (partie 10). http://www.thegreatcat.org/history-of-the-cat-in-the-dark-ages-part-10/
Redesdale. (1910) Contes du vieux Japon. MacMillan & Co., Londres.
Roberts. J. (2010). Mythologie japonaise AZ. Deuxième éd. Chelsea House, New York.
Tse, H. (2013) 5 Faits intéressants sur les chats de fortune (Maneki Neko). http://www.catster.com/lifestyle/maneki-neko-fortune-cat-5-interesting-facts
Von Krenner, W. & Jeremiah, K. (2015) Créatures réelles et imaginaires dans l'art chinois et japonais. McFarland & Co., Caroline du Nord.
La réputation des chats a souvent basculé du bien au mal au fil des ans, car ils ont été à la fois vénérés et craints dans le monde entier. L'une des associations malveillantes les plus célèbres que les chats aient eues, est sans aucun doute celle avec la sorcellerie. Une autre connexion, sans doute moins connue, vient du Japon, sous la forme des créatures mythiques et légendaires Bakeneko et Nekomata.
Le mythique Bakeneko
Bakeneko a parfois été traduit par "Chat Monstre" ou "Chat Esprit", mais la meilleure définition est peut-être simplement "Chat Changeant" bien que "Chat Transmutant" serait plus exact. Les Bakeneko mythologiques sont des yōkai (créatures surnaturelles) qui auraient vécu comme des chats domestiques ordinaires. Les légendes disent qu'en vieillissant, les chats changent. Le processus commence par le fait qu'ils marchent sur leurs pattes arrière, bien qu'avec le temps, les chats acquièrent plus de pouvoirs et deviennent plus grands (voire de la taille d'un humain), ils ont alors la capacité de changer de forme et parfois de perfectionner les langues humaines.
Les histoires sur Bakeneko suggèrent que la forme préférée de ces chats sournois est celle de leurs propriétaires ou d'autres humains. Cette transmutation rend les chats si heureux qu'ils se mettent des serviettes sur la tête et dansent.
Les autres pouvoirs du mythique Bakeneko incluent l'invocation de boules de feu, l'utilisation de leurs queues comme torches pour allumer le feu, contrôler les morts et maudire (ou tuer) leurs anciens propriétaires, s'ils le jugent bon.
Le cousin maléfique du Bakeneko - Le Nekomata
Les Nekomata sont essentiellement des Bakeneko qui s'alimentent. Les légendes de Nekomata commencent de la même manière que celles des Bakeneko - avec un chat domestique debout sur ses pattes arrière. Cependant, les Nekomata sont les chats les plus anciens et les plus grands et ont une queue plus longue que les Bakeneko. On dit qu'ils ont deux queues identiques après leur transmutation, ce qui leur permet de créer deux fois plus de problèmes.
On pense que, plus le nombre de Nekomata pouvant parler des langues humaines est grand par rapport au nombre de Bakeneko, et plus ils utilisent cette capacité pour créer des ravages supplémentaires dans les vies humaines. Alors que les légendes montrent que tous les Bakeneko ne sont pas néfastes, on pense que tous les Nekomata sont censés l'être. On dit que les Nekomata trouvent un grand plaisir à créer le chaos et sont soupçonnés d’être responsables de grands incendies et de faire chanter ou asservir les humains.
Les légendes placent les maisons des Nekomata dans les montagnes, où on dit souvent qu'ils apparaissent comme de grands chats sauvages vivant en petites meutes. Si un humain entre dans la demeure des Nekomata, le folklore affirme qu'ils seront presque certainement tués pour intrusion.
Origines compréhensibles pour ces chats monstres
Comme pour de nombreuses créatures mythiques, les origines peuvent en réalité être assez ordinaires pour les Bakeneko et les Nekomata. Certains érudits disent que les légendes ont commencé lorsque des chats léchaient l'huile de lampes alimentées à l'huile de poisson. L'apparition d'un chat sur ses pattes arrière avec des yeux brillants et anticipatifs à la situation, a naturellement choqué et énervé certaines des personnes qui l'ont vu, et le mythe est apparu peu de temps après. Comme les chats ne sont arrivés au Japon que sous le règne de l'empereur Ichigo (986-1011 après JC) pendant la période Edo, leurs manières félines particulières, n'étaient pas bien connues au moment de l'émergence de ces nombreuses histoires.
En fin de compte, beaucoup de personnes conviendraient qu'un vieux et gros matou ne se transformerait (probablement) pas en un monstre terrible. Cependant, pour être sûr, il est devenu courant de couper la queue des jeunes chats à titre préventif. Suivant la tendance, on dit aujourd'hui que le chat le plus populaire au Japon est le bobtail. Les chats n'étant pas simplement tués parce que le meurtre d'un chat jetterai une malédiction sur la famille ainsi qu'une hantise pendant sept générations.
Avec les caractéristiques étranges ou exceptionnelles que les chats ont tendance à avoir, il n'est pas surprenant que les histoires de Bakeneko et de Nekomata se soient également implantées et que le monde mythique ait été enrichi de leurs histoires légendaires.
Un Bakeneko qui s’est métamorphosé en une vieille femme, deux autres portant des serviettes et dansant, et l’ombre d’un chat léchant une lampe ne sont que quelques-unes des caractéristiques de Bakeneko dépeintes dans cette image.
La peur des prostituées Bakeneko
L’une des légendes japonaises les plus célèbres est celle des prostituées Bakeneko d’Edo (l’ancien nom de Tokyo). Il y a beaucoup de ces histoires, mais toutes partagent un même fil conducteur. Souvent, le client de la prostituée s’endort pour se réveiller et voir la belle femme manger des arrêtes de poisson ou des fruits de mer alors qu’elle a une tête de chat ou l'ombre d'une tête de chat. Dans d’autres versions, l’ombre d'un chat apparait quand un homme voit une belle prostituée s’approcher de lui dans la rue, et les légendes se poursuivent avec l'homme terrifié à l'idée d'être en présence d'une Bakeneko et de ne pouvoir s'échapper. Parfois, ces histoires vont plus loin lorsque la Bakeneko se jette sur sa victime et la tue.
Les mystérieuses prostituées Bakeneko sont apparemment devenues une légende urbaine à partir de l'histoire d'une Bakeneko qui «travaillait comme meshimori onna, un genre de serveuse/femme de chambre/prostituée à salaire modique, à l'Ise Inn dans le quartier Shinagawa-juku d'Edo, l'une des cinquante-trois stations de la voie maritime de Tōkaidō » à la fin des années 1700.
Il existe une croyance selon laquelle l'image de la prostituée Bakeneko a commencé car il n'était pas acceptable pour les prostituées de manger devant leurs clients, aussi se penchaient-elles sur leur repas volé pendant que le client dormait. Lorsque l'homme se réveillait encore pris dans les vapeurs éthéliques, il l'a voyait peut-être d'une manière déformée (surtout après une nuit de beuverie). Peut-être de manière inattendue, la mode des filles-chats reste importante dans les mangas, les dessins animés et les jeux vidéo japonais modernes d'aujourd'hui.
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Le chat vampire de Nabéshima
Un autre conte populaire sur un Nekomata impliquent un chat changeant ou plutôt transmutant, un prince, une geisha et un soldat. L'histoire commence avec le Nekomata regardant sa geisha préférée retourner dans sa chambre après une nuit avec le prince. Il attendit qu'elle s'endorme puis, se glissa à l'intérieur dela chambre, bondit sur la geisha endormie et l'étrangla. Ensuite, le chat traîna le corps à l'extérieur où il enterra la malheureuse sous des fleurs. Après le meurtre, le Nekomata se transmuta en la forme de la geisha.
Chaque nuit, le Nekomata allait rendre visite au prince, tout comme la geisha l'avait fait avant lui. Cependant, lorsque le prince s'endormait, les Nekomata buvaient son sang. Ces rencontres nocturnes conduisirent le prince à se plaindre de rêves horribles tandis qu'il s'affaiblissait de plus en plus.
Aucun médecin ne pu identifier la maladie du prince, ils ordonnèrent donc aux soldats de surveiller le prince 24 heures sur 24. Assez curieusement, vers minuit et chaque nuit, les soldats devenaient fatigués et s'endormaient - laissant l'opportunité aux Nekomata de continuer leurs visites. Mais une nuit, les choses changèrent.
Un jeune soldat vint au château pour proposer son aide au prince. Le soldat se purifia dans une fontaine et pria devant une icône de Bouddha pendant plusieurs heures. Un prêtre bouddhiste vit la dédicace du jeune homme et lui demanda s'il aimerait veiller sur le prince la nuit. Il l'avertit qu'il y avait un problème car tous les soldats s'endormaient vers minuit. Le soldat lui dit de ne pas s'inquiéter – il connaissait un moyen infaillible de rester éveillé.
Vers minuit cette nuit-là, sans faute, les soldats commencèrent à s'endormir, l'un après l'autre. Même le jeune soldat étouffa un bâillement mais ensuite, il dégainé son poignard et s'entailla la jambe. Chaque fois qu'il sentait l'engourdissement le gagner, il tournait la lame dans la plaie et redevenait aussitôt alerte.
A minuit, vint la belle geisha. Elle ouvrit la porte et se glissa dans le lit du prince endormi. Le jeune soldat se leva et leva son couteau. Les yeux de la geisha lancèrent des éclairs jaunes au jeune soldat puis, elle s'en alla aussi doucement qu'elle était entrée. La même chose se reproduisit les quatre nuits suivantes.
Le soldat était certain que la geisha aux yeux aux lueurs jaunes, était responsable de la maladie du prince et il tenta de l'avertir. Mais alors même que sa santé revenait, le prince refusa d'écouter les soupçons du soldat contre sa maîtresse préférée. Aussi, le jeune soldat élabora-t-il un plan pour tuer lui-même la geisha suspecte.
Et c'est ainsi que le jeune soldat rencontra la geisha une nuit dans sa chambre (avec huit de ses compagnons cachés derrière elle). Lorsqu'elle ouvrit sa porte, le soldat vit à nouveau ses yeux aux lueurs jaunes. Il lui tendit alors un morceau de papier plié en lui demandant de le lire. Puis, l'attention de la geisha étant retenue, il sortit son couteau et tenta de la poignarder. La geisha riposta et le reste des soldats arriva. En un instant, le Nekomata reprit sa forme féline échappant ainsi à ses attaquants et disparut dans la nuit.
Le lendemain, le soldat relata au prince les événements de la nuit précédente et celui-ci ordonna des fouilles pour retrouver le corps de la véritable geisha. Découvert par le jardinier, le prince choqué, commanda à ses soldats de retrouver et de tuer le Nekomata qui avait pris la vie à sa bien-aimée. Le jeune soldat trouva les Nekomata et exécuta la vengeance du prince.
Une histoire de rédemption pour les personnes qui prennent soin de leurs chats
Le mythe des Bakeneko montrent que toutes les créatures ne sont pas créées égales. Il existe également des histoires courtes qui impliquent que les Bakeneko aident des personnes qui s'occupaient d'eux lorsqu'ils étaient des chats ordinaires. Normalement, ces histoires impliquent qu'une personne (une bonne ou un petit-fils par exemple) soit gentille avec un chat tandis qu'une autre personne ayant plus d'autorité (c'est-à-dire la maîtresse de maison ou le grand-père) est cruelle.
Dans ces histoires, le chat finit par devenir un Bakeneko et rencontre par hasard son bienfaiteur. Le bienfaiteur de l'histoire cherche souvent refuge dans une maison sur une montagne ou une île (où les Nekomata ont également tendance à vivre). Lorsque le Bakeneko voit son vieil ami, il l'avertit alors qu'il doit partir car il est tombé sur un endroit « où les chats se rassemblent ». Le Bakeneko s'identifie aussi parfois car il fournit à l'individu un jeton qui l'aidera à s'échapper.
Si, par hasard, la personne qui a maltraité le chat apparaît également dans le futur du Bakeneko, elle sera tuée par le Bakeneko en guise de vengeance. Sans aucun doute le message ici est de prendre soin de vos animaux de compagnie !
Chats paisibles du Japon
Malgré les légendes terrifiantes des Bakeneko et des Nekomata, les chats ne sont pas détestés au Japon. Ils ont joué un rôle important dans la culture japonaise à bien des égards. Par exemple, l'une des autres images emblématiques de chats est le Maneki Neko (chat accueillant ou faisant signe). Le Maneki Neko est souvent vu assis à l'entrée des magasins avec une patte levée. Ce chat est également un symbole de chance et de bonheur depuis la période Edo.
L'art représentant des chats était également une caractéristique courante à l'époque d'Edo, avec les artistes Hiroshige Utagawa et Kuniyoshi Utagawa à l'avant-garde du mouvement. Pendant la période Meiji (1868-1912, le romancier Soseki Natsume a poursuivi la tendance des chats avec le roman I Am a Cat, qui est devenu un célèbre morceau de littérature japonaise. La popularité des chats se poursuit dans la culture d'aujourd'hui via Hello Kitty, un mignon félin qui siège dans la maison de nombreuses familles avec de jeunes filles.
Plus renommées que le chat anthropomorphe, sont les célèbres « îles aux chats ». L'île de Tashirojima est une île située dans la ville d'Ishinomaki, à l'est de la ville de Sendai. Il y a même un sanctuaire pour chats (Neko-jinja) pour les habitants félins sur ce site.
Si cela ne suffisait pas, une autre île aux chats existe sur l'île d'Aoshima dans la région de Shikoku. Cette île a également été appelée « paradis des chats ». L'île d'Aoshima aurait 15 résidents humains et 100 chats et est devenue un lieu touristique populaire. L'incroyable emprise des chats sur la culture japonaise est sans aucun doute importante à travers l'histoire. Que ce soit une lumière positive ou négative dans laquelle ils sont projetés ; les chats ont certainement eu un impact.
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Références:
Hagin Mayer, F. (1986) Le guide Yanagita Kunio du conte populaire japonais. Presse de l'Université de l'Indiana.
Magazine Web mensuel du Japon. (2014) Les Japonais et les chats en bonne harmonie. http://japan-magazine.jnto.go.jp/en/1408_cat.html
LA Vocelle (2013). Histoire du chat à l'âge des ténèbres (partie 10). http://www.thegreatcat.org/history-of-the-cat-in-the-dark-ages-part-10/
Redesdale. (1910) Contes du vieux Japon. MacMillan & Co., Londres.
Roberts. J. (2010). Mythologie japonaise AZ. Deuxième éd. Chelsea House, New York.
Tse, H. (2013) 5 Faits intéressants sur les chats de fortune (Maneki Neko). http://www.catster.com/lifestyle/maneki-neko-fortune-cat-5-interesting-facts
Von Krenner, W. & Jeremiah, K. (2015) Créatures réelles et imaginaires dans l'art chinois et japonais. McFarland & Co., Caroline du Nord.
Freya- Messages : 1338
Date d'inscription : 24/08/2012
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