La théorie des éléments, union de l'homme avec l'univers
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07012024
La théorie des éléments, union de l'homme avec l'univers
Les civilisations humaines disparaissent et d'autres réapparaissent, comme les espèces biologiques, suite aux cataclysmes cosmiques. Les survivants devront réapprendre à se nourrir en travaillant le sol de leurs mains, et retrouveront ainsi le bon sens et les bienfaits fondamentaux des quatre éléments vitaux le feu, l'air, l'eau et la terre.
La vie urbaine fait oublier les éléments vitaux, la chaleur solaire; le plein air, l'eau claire des rivières et la terre nourricière. Les quatre éléments sont avant tout des ressources indispensables pour toute forme de vie. Les civilisations anciennes leur ont donné des sens plus symboliques.
Origine de la théorie des 4 éléments
Empédocle est reconnu comme le premier philosophe grec qui a formulé la théorie des 4 éléments au 5ème siècle avant notre ère: il écrivit : « Il y a quatre éléments, le feu, l'eau, la terre et l'air. L'amitié les rassemble et la haine les sépare » (. Empédocle pensait que le monde perceptible était constitué par des combinaisons des quatre éléments matériels aux propriétés à la fois complémentaires et opposées.
Aristote a attribué l'ordre naturel aux quatre éléments complétés par des qualités antagonistes: humide et sec, chaud et froid.
Hippocrate imaginant le corps humain comme le reflet de l’univers formé de quatre éléments, mais il a représenté les éléments corporels par des humeurs : la bile jaune, la bile noire, le flegme et le sang.
Pour Démocrite et Leucippe, contemporains d'Empédocle, la matière (et donc aussi les éléments) est constituée d'atomes, de particules très petites très dures, insécables, de formes variables, séparés par le vide (le néant).
La théorie des éléments a servi longtemps comme explication du monde physique et de la médecine. La science moderne l'a abandonnée et a explique le monde physique par les atomes.
Un prédécesseur de la théorie grecques des éléments et atomes
La civilisation européenne a toujours cru être plus avancée que les autres, que ce soit par son monothéisme ou par son réalisme existentiel et les résultats pratiques (notamment armurière) de sa science. Elle a relégué la théorie des éléments dans les mythes, sans se rendre compte que le matérialisme atomiste qui a remplacé la théorie des éléments pourrait être aussi un mythe sans issue.
Avant les Grecs, plusieurs philosophies existaient déjà en Inde. Les quatre éléments et une théorie des atomes étaient connus du Vaisheshika, philosophie dont l'origine, antérieure au bouddhisme, se situe probablement vers 600 av. J.-C. Cette philosophie distingue six catégories. Les trois premières, substance, activité et qualité ont le même rôle que les trois Gunas du Samkhya (dans le sens des causes matérielle, efficiente et formelle); les trois autres, généralité, particularité et inhérence se réfèrent aux relations logiques.
La substance, première des 6 catégories, se compose des quatre éléments: terre eau, air et feu qui sont considérés comme des atomes insécables. Les différentes substances de la nature physique ne différeraient que par les proportions des quatre éléments.
Les différentes conceptions de la théorie des éléments
La théorie des éléments représente la relation de l'homme avec la nature, ce que l'atomisme ne saurait être. L'atomisme résulte de l'approche analytique du réel, la théorie des éléments par contre est une approche intégrative, holiste de l'univers. Selon les cultures, les formulations et conceptions des éléments sont différentes et révèlent des approches et conceptions différentes du monde.
La théorie classique européenne des 4 éléments considère ces éléments littéralement comme les substances matérielles, selon la croyance que "le monde existe et il est matériel". La philosophie européenne est ontologique dans le sens matérialiste et empiriste, conformément à la philosophie d'Aristote.
Dans la médecine ayurvédique indienne, les 5 éléments (terre, eau, feu air et éther) sont issus de trois humeurs, les Doshas, analogues aux trois Gunas du Samkhya. Ils représentent les 5 sensations liées à la perception des éléments matériels. En effet, les hindous considèrent que le monde n'est autre que ce qui est perçu par nos 5 sens : une "manifestation" impermanente, voire illusoire, appelée Mâyâ.
L'image montre que les cinq éléments sont en réalité six: l’eau est dédoublée, lourde et froide avec Kapha, mais visqueuse et adhérente avec Pitta: elle transforme l'argile en formes fixée par le feu en poterie.
La médecine tibétaine est fondée sur les principes de la médecine ayurvédique avec quelques apports chinois. Sa tradition a conservé de nombreux documents ayurvédiques et philosophiques qui auraient été détruits en Inde par l'Islam et qui attendent d'être traduits. Sous l'influence du bouddhisme, les trois humeurs (phlegme, bile et vent) et les éléments qui en dérivent (terre, eau, feu, vent et espace) ont été assimilés à des affectivités psychiques. En effet, la philosophie bouddhiste considère le Moi personnel comme une illusion sur laquelle se construit la personnalité par les expériences psychiques.
La médecine traditionnelle chinoise possède une théorie des cinq éléments qui ressemble à celle de Inde d'où elle a probablement été importée. Mais les noms et les sens des éléments sont différents. La conception traditionnelle chinoise du monde est fondée sur les trigrammes du Yi king qui représentent des étapes d'une évolution cyclique. Aussi, les éléments sont considérés comme des principes d'un fonctionnement global fondé sur la logique antagoniste yin-yang. Les éléments chinois sont liés à la circulation de l'énergie des canaux ou méridiens d'acupuncture et aux organes traversés.
Ce qui est intéressant, c'est que chacune des trois traditions eurasiennes comprend les éléments qui forment l’ensemble selon un point de vue différent: L'Inde ayurvédique les considère comme des manifestations perçues par les 5 sens, la Chine taoïste comme des étapes d'un fonctionnement cyclique et le Tibet bouddhiste comme des complexes psychiques. Chaque tradition se réfère à l'une des trois facultés de connaissance , les sensation, la raison et l'intuition ou introspection.
A une époque lointaine, l'échange d'idées entre les plus grands philosophes et sages d'Eurasie aboutit à la théorie des éléments que chaque tradition représentait à sa manière pour représenter l'unité du microcosme humain avec le macrocosme universel. La nouvelle alliance des puissances eurasienne pourrait-elle réactiver leurs conceptions traditionnelles de l'Unité du macrocosme avec le microcosme humain ?
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La vie urbaine fait oublier les éléments vitaux, la chaleur solaire; le plein air, l'eau claire des rivières et la terre nourricière. Les quatre éléments sont avant tout des ressources indispensables pour toute forme de vie. Les civilisations anciennes leur ont donné des sens plus symboliques.
Origine de la théorie des 4 éléments
Empédocle est reconnu comme le premier philosophe grec qui a formulé la théorie des 4 éléments au 5ème siècle avant notre ère: il écrivit : « Il y a quatre éléments, le feu, l'eau, la terre et l'air. L'amitié les rassemble et la haine les sépare » (. Empédocle pensait que le monde perceptible était constitué par des combinaisons des quatre éléments matériels aux propriétés à la fois complémentaires et opposées.
Aristote a attribué l'ordre naturel aux quatre éléments complétés par des qualités antagonistes: humide et sec, chaud et froid.
Hippocrate imaginant le corps humain comme le reflet de l’univers formé de quatre éléments, mais il a représenté les éléments corporels par des humeurs : la bile jaune, la bile noire, le flegme et le sang.
Pour Démocrite et Leucippe, contemporains d'Empédocle, la matière (et donc aussi les éléments) est constituée d'atomes, de particules très petites très dures, insécables, de formes variables, séparés par le vide (le néant).
La théorie des éléments a servi longtemps comme explication du monde physique et de la médecine. La science moderne l'a abandonnée et a explique le monde physique par les atomes.
Un prédécesseur de la théorie grecques des éléments et atomes
La civilisation européenne a toujours cru être plus avancée que les autres, que ce soit par son monothéisme ou par son réalisme existentiel et les résultats pratiques (notamment armurière) de sa science. Elle a relégué la théorie des éléments dans les mythes, sans se rendre compte que le matérialisme atomiste qui a remplacé la théorie des éléments pourrait être aussi un mythe sans issue.
Avant les Grecs, plusieurs philosophies existaient déjà en Inde. Les quatre éléments et une théorie des atomes étaient connus du Vaisheshika, philosophie dont l'origine, antérieure au bouddhisme, se situe probablement vers 600 av. J.-C. Cette philosophie distingue six catégories. Les trois premières, substance, activité et qualité ont le même rôle que les trois Gunas du Samkhya (dans le sens des causes matérielle, efficiente et formelle); les trois autres, généralité, particularité et inhérence se réfèrent aux relations logiques.
La substance, première des 6 catégories, se compose des quatre éléments: terre eau, air et feu qui sont considérés comme des atomes insécables. Les différentes substances de la nature physique ne différeraient que par les proportions des quatre éléments.
Les différentes conceptions de la théorie des éléments
La théorie des éléments représente la relation de l'homme avec la nature, ce que l'atomisme ne saurait être. L'atomisme résulte de l'approche analytique du réel, la théorie des éléments par contre est une approche intégrative, holiste de l'univers. Selon les cultures, les formulations et conceptions des éléments sont différentes et révèlent des approches et conceptions différentes du monde.
La théorie classique européenne des 4 éléments considère ces éléments littéralement comme les substances matérielles, selon la croyance que "le monde existe et il est matériel". La philosophie européenne est ontologique dans le sens matérialiste et empiriste, conformément à la philosophie d'Aristote.
Dans la médecine ayurvédique indienne, les 5 éléments (terre, eau, feu air et éther) sont issus de trois humeurs, les Doshas, analogues aux trois Gunas du Samkhya. Ils représentent les 5 sensations liées à la perception des éléments matériels. En effet, les hindous considèrent que le monde n'est autre que ce qui est perçu par nos 5 sens : une "manifestation" impermanente, voire illusoire, appelée Mâyâ.
L'image montre que les cinq éléments sont en réalité six: l’eau est dédoublée, lourde et froide avec Kapha, mais visqueuse et adhérente avec Pitta: elle transforme l'argile en formes fixée par le feu en poterie.
La médecine traditionnelle chinoise possède une théorie des cinq éléments qui ressemble à celle de Inde d'où elle a probablement été importée. Mais les noms et les sens des éléments sont différents. La conception traditionnelle chinoise du monde est fondée sur les trigrammes du Yi king qui représentent des étapes d'une évolution cyclique. Aussi, les éléments sont considérés comme des principes d'un fonctionnement global fondé sur la logique antagoniste yin-yang. Les éléments chinois sont liés à la circulation de l'énergie des canaux ou méridiens d'acupuncture et aux organes traversés.
Ce qui est intéressant, c'est que chacune des trois traditions eurasiennes comprend les éléments qui forment l’ensemble selon un point de vue différent: L'Inde ayurvédique les considère comme des manifestations perçues par les 5 sens, la Chine taoïste comme des étapes d'un fonctionnement cyclique et le Tibet bouddhiste comme des complexes psychiques. Chaque tradition se réfère à l'une des trois facultés de connaissance , les sensation, la raison et l'intuition ou introspection.
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A une époque lointaine, l'échange d'idées entre les plus grands philosophes et sages d'Eurasie aboutit à la théorie des éléments que chaque tradition représentait à sa manière pour représenter l'unité du microcosme humain avec le macrocosme universel. La nouvelle alliance des puissances eurasienne pourrait-elle réactiver leurs conceptions traditionnelles de l'Unité du macrocosme avec le microcosme humain ?
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