Qu’est_ce que l’éthique naturelle ?
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14042024
Qu’est_ce que l’éthique naturelle ?
Les nouvelles évidences scientifiques préparent une révolution paradigmatique aux implications bien plus profondes que celle de Copernic. La conception matérialiste d'un monde créé, divisé en êtres individuels et en particules doit faire place à la vision lumineuse de l’harmonie du monde et de l’interdépendance universelle. Elle exige non seulement une révision de toutes les théories de la science, mais aussi celle du créationnisme des monothéismes ou leur disparition.
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L'éthique est définie comme « une branche de la philosophie qui s'intéresse aux comportements humains et plus précisément, à la conduite des individus en société. » L'éthique fait l'examen des valeurs sur lesquelles sont fondées nos jugements moraux, de ce qui est bien ou mal, juste ou injuste.
Mais si l’on parcourt sur internet les valurs morales, on constate une certaine confusion. En effet, chaque société à chaque époque élabore sa propre version des valeurs et des règles morales. Les religions et leurs morales sont des phénomènes sociaux qui dépendent essentiellement de la conception de l’univers de du rôle de l’homme dans le monde. Il existe des différences fondamentales de la conception du monde entre les traditions orientales et la civilisation européenne issue du monothéisme.
La Tradition et l’éthique naturelle
Depuis la plus haute Antiquité égyptienne, les sages et philosophes ont considéré l’Univers comme un tout dynamique, résultat du déploiement d’un principe premier divin par étages successives jusqu’aux phénomènes multiples perceptibles par les sens.
Selon Pythagore, Laotsé et le Samkhya :
1 - L’Un divin produit le Deux de la connaissance : le Sujet (purusha) et l’Objet (prakriti );
2 - Le Deux produit le Trois, les Gunas équivalant aux causes matérielle, efficiente et formelle d'Aristote.
3 - Le Trois produit le Quatre: les multiples qualités manifestées par les éléments.
Platon a symbolisé les trois niveaux du réel et de la connaissance par l’allégorie de la caverne. Plotin les a interprétés par l’Un, l’Intellect et les phénomènes animés correspondant respectivement à l’intuition, la raison et les sens.
Les philosophies antiques et orientales considèrent l'univers comme un ensemble de phénomènes interdépendants et complémentaires issus des mêmes principes. Elles ne font pas de différence entre le réel objectif et la connaissance subjective puisque les deux sont régis par les mêmes principes.
La Tradition universelle, celle des peuples de la nature et des civilisations antiques est dynamique et holiste. Par contre, la conception du monde fondée sur le monothéisme est ontologique et dualiste; elle affirme l’existence du monde créé une fois pour toutes par Dieu.
Les religions traditionnelles peuvent être polythéistes, mais leurs dieux sont les médiateurs compréhensibles du mystères insondable de l'Origine.
En effet, il ne faut pas confondre la spiritualité avec la religion comme il ne faut pas confondre le monisme des religions orientales avec le monothéisme. Les religions sont un phénomène social diversifié, la spiritualité est universelle et impersonnelle.
L’éthique naturelle moniste est aussi simple que l’unité. Zarathoustra a formulé son
premier principe : le Bien, c’est la Vie sous toutes ses formes, végétales, animales et humaines, le mal n’existe pas en soi, il est ce qui manque ou nuit à la vie. La règle de conduite est aussi très simple : « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». L’éthique naturelle exige une position active et positive envers la vie. Zarathoustra était loin d’être un agneau passif, il agissait avec violence contre les envahisseurs barbares pour empêcher et interdire définitivement le sacrifice rituel d’animaux.
L’éthique moniste de Zarathoustra a influencé le respect de toute vie du jaïnisme et du bouddhisme. Au cours des siècles le zoroastrisme moniste a dégénéré en dualisme mazdéen et manichéen, instituant un dieu du bien et un dieu du mal. Mais l’ouverture et tolérance envers toute forme de vie et de tradition humaine était conservée sous le règne des rois achéménides qui a connu tous les grands sages et philosophes de l’Antiquité.
Un autre principe qui résulte de la conception holiste de la nature et de la société est la priorité de l’intérêt collectif sur l’intérêt individuel. Ce principe, conséquence logique de la hiérarchie cosmique, est le fondement de l’éthique de Confucius.
L’exception monothéiste
Le monothéisme a brisé l’unité de la spiritualité et le mystère moniste en créant son Dieu unique créateur parfait d'un monde imparfait, un dieu personnifié à l'image de l'homme qui parle et dicte des commandements. Il y a trois monothéismes historiques avec trois dieux uniques, Jéhovah, Jésus et Allah, sans compter leurs nombreuses sectes aux conceptions divergentes. Ils revendiquent tous l’exclusivité et des vérités absolues ; c'est pourquoi ils ont toujours été sources de guerres de religion, de racisme, de colonialismes et de génocides.
Le monothéisme qui revendique le monopole de la vérité a trouvé une affinité avec l’ontologie et la logique de non-contradiction d’Aristote. C’est l’Islam qui a réhabilité Aristote, sa logique et son ontologie. Le grand savant musulman Al-Fârâbî qui était considéré comme le deuxième plus grand philosophe après Aristote n'a pas utilisé la logique seulement comme outil de la connaissance empirique, il considérait qu'elle était le seul moyen de parvenir à des certitudes théologiques. Les commentaires de son disciple Avicenne, troisième Maître après Aristote, ont été choisis par Thomas d’Aquin comme base logique des doctrines de l’Église catholique. La spiritualité du christianisme occidental a été abolie, remplacée par le rationalisme d'Aristote. Depuis, l’Église occidentale décrédibilisée, déjà séparée de l’orthodoxie orientale néoplatonicienne, a subi la séparation du rationalisme biblique protestant, lui-même dissocié en sectes innombrables. La plupart des occidentaux ne pratiquant plus et sont athées, mais leurs prétentions aux vérités absolues persistent et se manifestent par l'intolérance de leurs idéologies.
La morale judéo-chrétienne est différente et restrictive par rapport à l’éthique naturelle, bien que l’éthique zoroastrienne des Esséniens fût à l’origine de l’enseignement de Jésus. Elle ne concerne que les relations entre les hommes et elle n’a aucun égard envers les animaux (et peu envers les femmes et les enfants) ; elle est surtout négative, fondée sur la crainte de Dieu et des interdictions, elle est passive et tolérante envers le mal dans le sens de « tendre l’autre joue ».
L’individualisme postmoderne, qui est la conséquence ultime de la logique de différentiation et de la méthode phénoménologique des philosophes, a fait passer les « droits de l’homme » avant l’intérêt collectif. À présent, l’intérêt des marginaux, dégénérés ou criminels, considérés par les sociologues adeptes de psychologie freudienne comme des victimes, passe avant l’intérêt général de la population. L’ordre hiérarchique et éthique de la société occidentale a été inversé et réduit au niveau cognitif le plus bas, celui des sensations et sentiments primaires.
Les religions et une morale conforme à l’éthique naturelle sont une nécessité sociale et préférables aux idéologies athées. Mais les monothéismes sont obsolètes et mentalement toxiques, mieux vaut un monde multipolaire et polythéiste.
La science et l'humanité à la croisée des chemins
La science moderne occidentale a remplacé l’autorité des religions dans le monde entier, mais succédant à la scolastique, elle est restée imprégnée de croyances monothéistes et d’ontologie aristotélicienne. Elle ne peut pas concilier son ordre déterministe avec l'évolution biologique sans une "cause finale". La théorie créationniste du big bang de Friedmann et Lemaître est d'inspiration biblique, les mathématiques et l'interprétation du redshift cosmique n’en sont que des preuves factices. La science a réduit la substance ontologique d'Aristote à la matière physique dont la définition restrictive par la masse inertielle est ambiguë et ne rend pas compte du rôle essentiel de la forme.
Surtout, la science a hérité de la scolastique l'interprétation abusivement généralisée de la logique d'identité et de non-contradiction qu' Aristote a réservée à l'observation par les sens. La réduction de la réalité aux mesures quantitatives a réduit la science à l'insignifiance. L'ignorance des niveaux supérieurs de la connaissance, celui de la fonction relationnelle des antagonismes et celui du rôle intégrant de l'intuition, a réduit le niveau d'intelligence de la méthode scientifique à celui de la Terre plate de la scolastique. La science doit ses percées surtout au bon sens et au génie intuitif de chercheurs individuels.
Après la matière, la science a découvert l'énergie et l'information, du moins de manière séparée, formelle et quantitative. Ce sont pourtant les équivalents des causes matérielle, efficiente et formelle d’Aristote et les conditions de l'auto-organisation du système complexe biologique dont l’unité est la cause finale. Avec la méthode systémique de von Bertalanffy et la théorie de l'auto-organisations des structures dissipatives de I. Prigogine, tout est réuni pour un nouveau paradigme systémique analogue aux cosmologies traditionnelles.
La théorie systémique peut être concrétisée par la mécanique ondulatoire de Louis de Broglie encore très peu étudiée. Il est connu qu’à sa suite, la mécanique quantique associe une fréquence à toute particule. Mais les propriétés extraordinaires des ondes stationnaires, leurs ajustements de fréquences modulant le mouvement que Yuri Ivanov a expérimentalement démontrées sont ignorées et le rôle de leur onde de phase de vitesse infinie dans l’intrication quantique n’est pas envisagé par la communauté scientifique ; car l’Univers intriqué par résonances harmoniques contredit les règles matérialistes et déterministes de la mécanique de Newton qui est, comme Darwin et Malthus, un des emblèmes de la science anglo-saxonne.
En effet, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, la science est confisquée par l’hégémonie anglo-saxonne qui contrôle les publications scientifiques comme elle contrôle tous les médias, mais dans l’intérêt de son complexe militaro-industriel. Les université financées par des fonds privés ont perdu leur indépendance et la recherche est orientée vers des applications utiles. La science est devenue technologie.
Depuis le début du vingt-et-unième siècle, des corporations financières et technologique ayant pris le pouvoir ne contrôlent pas seulement la gestion de la recherche mais imposent des théories et des programmes, tels que le réchauffement climatique et la pandémie de Covid, qui sont éloignées de la réalité mais correspondent à un projet idéologique. Bien qu’imposées pour des motifs écologiques ou sanitaires, les excès incontrôlés d’ingénierie génétique, et climatique par des psychopathes idéologiquement dérangés constituent actuellement un réel danger pour la biosphère et pour l’humanité.
L’humanité est engagée dans un conflit de civilisation qui oppose une élite occidentale et son programme de mondialisation unipolaire et transhumaniste au reste du monde qui veut retrouver la multipolarité traditionnelle des nations souveraines. Les enjeux sont géopolitiques, économiques et technologiques, mais la vraie raison du conflit est civilisationnel et réside dans la pensée étroite et intolérante de l’Occident fondée sur la logique dualiste Vrai/Faux des principes de non-contradiction et du tiers exclu qui est à l’origine de tout extrémisme religieux ou idéologique.
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La science se trouve à la croisée des chemins pour la même raison, elle a besoin d’une nouvelle révolution copernicienne pour sortir de l’impasse logique de terre plate qu’est le déterminisme mathématique et informatique fondé sur la logique binaire. Elle doit redécouvrit la logique ternaire du tiers inclus et sa hiérarchie systémique pour s’ouvrit aux alternatives et diversités qualitatives de la nature vivante. Le tiers inclus est le médiateur de toute dualité antagoniste, la condition de l’éthique naturelle et le "chemin du milieu" de la spiritualité.
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