Différence entre traditions d’Europe occidentale et d’Europe orientale
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Différence entre traditions d’Europe occidentale et d’Europe orientale
Les religions naissent d’un mythe ou de l'expérience bouleversante d’un sage vécue comme une révélation. Mais pour se structurer en une doctrine cohérente, elles s’appuient sur la logique d’une philosophie ou cosmologie. Pour comprendre ce qui différencie la pensée d’Europe occidentale et la pensée d’Europe orientale, il est nécessaire de revenir aux fondements de la civilisation européenne et chrétienne.
I. - Le rôle du néoplatonisme dans la conception de la trinité chrétienne
Le premier concile de Nicée (325)
La communauté chrétienne fut fondée sur la croyance commune en la Trinité convenue lors du concile de Nicée convoqué en 325 par l’empereur Constantin qui voulait récupérer les mythes des opprimés et opposants afin de les unifier dans une religion commune bien définie et donc contrôlable. Les évêques dispersés dans l’Empire furent réunis et s’accordèrent sur le symbole de la Trinité exprimé par le Credo.
La Trinité affirme la consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ce qui signifie qu’ils sont de la même substance (hypostase) divine. Elle s’opposait à l’arianisme qui respectait la nature historique et humaine de Jésus.
Influence du néoplatonisme alexandrin
La conception trinitaire était répandue dans des courants mystiques pré-chrétiens d’Alexandrie, tels que l’école initiatique d’Ammonios Saccas, qui réunit la trilogie néoplatonicienne des hypostases à celle d’Hermès Trismégiste (le secret trois fois grand) et aux trilogies mystiques orientales (trois Gunas du yoga, trikaya bouddhiste, trimurti hindouiste). Le nom Ammonios Saccas évoque en effet Amon qui signifie "le secret" en égyptien et Sakya, le clan indien dont est issu Bouddha et dont il était peut-être un descendant d’émigrés. Son enseignement était une recherche de ce qu’il y a d’universel, commun à toutes les cultures. Plotin et Origène bénéficièrent de son enseignement. Alors que le premier fonda l’école néoplatonicienne romaine et ne reconnaissait pas le christianisme, le second adapta la trilogie des hypostases néoplatoniciennes au mythe chrétien en distinguant trois sens de l’Écriture : le sens littéral, le sens moral et le sens spirituel, correspondant aux trois parties de l’homme, le corps l’âme et l’esprit. Les catholiques n’ont pas canonisé Origène et ne le reconnaissent donc pas comme Père de l’Église. Certains prétendent que le théologien n’était pas le même que celui qui avait suivi l’enseignement païen avec Plotin. Pourtant Origène tient dans l’orthodoxie le même rôle important qu’Augustin dans l’Église catholique.
La trilogie néoplatonicienne influença de toute évidence la conception de la Trinité, aussi appelée symbole de Nicée et représentée dans le symbole d’Athanase (patriarchie d’Alexandrie de 328 à 373).
La Trinité (Père, Saint-Esprit et Fils) est une forme analogue, théologique, de la trilogie métaphysique et cosmologique des hypostases du néoplatonisme (l’Un, l’Intellect et les être animés). Elle fut conservée sans altération notable au cours des siècles dans la partie orientale, grecque et slave de l’Europe. Mais dans la partie occidentale, latine et romaine, elle subit des modifications qui conduisirent aux schismes entre Église d’Occident catholique et Église d’Orient, orthodoxe.
I. - Le rôle du néoplatonisme dans la conception de la trinité chrétienne
Le premier concile de Nicée (325)
La communauté chrétienne fut fondée sur la croyance commune en la Trinité convenue lors du concile de Nicée convoqué en 325 par l’empereur Constantin qui voulait récupérer les mythes des opprimés et opposants afin de les unifier dans une religion commune bien définie et donc contrôlable. Les évêques dispersés dans l’Empire furent réunis et s’accordèrent sur le symbole de la Trinité exprimé par le Credo.
La Trinité affirme la consubstantialité du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ce qui signifie qu’ils sont de la même substance (hypostase) divine. Elle s’opposait à l’arianisme qui respectait la nature historique et humaine de Jésus.
Influence du néoplatonisme alexandrin
La conception trinitaire était répandue dans des courants mystiques pré-chrétiens d’Alexandrie, tels que l’école initiatique d’Ammonios Saccas, qui réunit la trilogie néoplatonicienne des hypostases à celle d’Hermès Trismégiste (le secret trois fois grand) et aux trilogies mystiques orientales (trois Gunas du yoga, trikaya bouddhiste, trimurti hindouiste). Le nom Ammonios Saccas évoque en effet Amon qui signifie "le secret" en égyptien et Sakya, le clan indien dont est issu Bouddha et dont il était peut-être un descendant d’émigrés. Son enseignement était une recherche de ce qu’il y a d’universel, commun à toutes les cultures. Plotin et Origène bénéficièrent de son enseignement. Alors que le premier fonda l’école néoplatonicienne romaine et ne reconnaissait pas le christianisme, le second adapta la trilogie des hypostases néoplatoniciennes au mythe chrétien en distinguant trois sens de l’Écriture : le sens littéral, le sens moral et le sens spirituel, correspondant aux trois parties de l’homme, le corps l’âme et l’esprit. Les catholiques n’ont pas canonisé Origène et ne le reconnaissent donc pas comme Père de l’Église. Certains prétendent que le théologien n’était pas le même que celui qui avait suivi l’enseignement païen avec Plotin. Pourtant Origène tient dans l’orthodoxie le même rôle important qu’Augustin dans l’Église catholique.
La trilogie néoplatonicienne influença de toute évidence la conception de la Trinité, aussi appelée symbole de Nicée et représentée dans le symbole d’Athanase (patriarchie d’Alexandrie de 328 à 373).
La Trinité (Père, Saint-Esprit et Fils) est une forme analogue, théologique, de la trilogie métaphysique et cosmologique des hypostases du néoplatonisme (l’Un, l’Intellect et les être animés). Elle fut conservée sans altération notable au cours des siècles dans la partie orientale, grecque et slave de l’Europe. Mais dans la partie occidentale, latine et romaine, elle subit des modifications qui conduisirent aux schismes entre Église d’Occident catholique et Église d’Orient, orthodoxe.
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II. - Influence du rationalisme dans l’Église de Rome
Les philosophies dominantes à Rome
La pensée de Rome et de ses colonies nord-africaines n’était ni mystique ni idéaliste mais pratique et matérialiste. Les philosophies dominantes dans l’empire romain étaient stoïcienne ou épicurienne. Ces philosophies influencèrent l’exégèse de l’Église d’Occident
L'épicurisme est une doctrine matérialiste et atomiste qui ne s’embarrasse pas de ce qui va au-delà des sens et des sentiments. Il recherche le bonheur dans le présent, dans les plaisirs naturels et les relations humaines harmonieuses.
Le stoïcisme est axé sur la connaissance et l’action pratique. Il distingue les choses qui dépendent de nous et sur lesquelles nous pouvons agir et les choses sur lesquelles nous n'avons aucune influence. Il recherche la tranquillité de l'âme dans l’ataraxie, l’équanimité devant tout ce que peut nous apporter le destin (fatum). Il recherche cette sagesse sous trois formes, dans la connaissance du monde physique, dans l’action juste et dans la logique du discours. Il affirme l’existence des choses, leur connaissance par l’expérience sensorielle, le déterminisme de la nature et la raison fondée sur la distinction logique du vrai et du faux.
Les Pères de l’Église d’Occident
Bien qu’il soit convenu que les quatre Pères de l’Église d’Occident soient Ambroise, Augustin, Jérôme et Grégoire, parce qu’ils ont été canonisés, il ne faut pas oublier l’influence sur Augustin des définitions données par Tertullien à la foi et à l’hérésie.
TERTULLIEN (155 env.-env. 225), originaire de Libye est considéré par certains comme premier Père de l'Église d'Occident bien que non canonisé, car il influença Augustin surtout par sa définition rigoureuse de la foi et par sa condamnation des croyances déviantes appelées hérésies. Il déclara dans son Taité de la prescription contre les hérétiques à peu près ceci : "Au chrétien, une fois qu’il a cru, il ne reste plus qu’une chose à croire, c’est qu’il n’y a rien d’autre à croire."
AUGUSTIN, originaire de Numidie et évêque d’Hippone (Algérie actuelle) était manichéen dans sa jeunesse et mena une vie dissolue d’étudiant à Carthage puis à Rome. Il lut l’Ennéade de Plotin et se convertit au christianisme à Milan, où il abandonna sa compagne dont il eut un fils, pour un mariage plus convenable. Grâce à ses relations avec le fonctionnariat il fut rapidement ordonné prêtre puis évêque à Hippone où il s’employa à poursuivre les hérésies des donatistes et des manichéistes.
Pourtant les donatistes formaient la première communauté chrétienne dominante d’Afrique du Nord qui avait résisté aux persécutions de Dioclétien (303-305) et ne reconnaissait pas les évêques qui avaient renié la foi mais qui reconvertis étaient réintégrés comme évêque ultérieurement. Contre toute logique et contre la définition par Tertullien de l’hérésie comme une déviation de la foi orthodoxe première, l’arianisme et le donatisme, antérieurs au concile de Nicée, furent déclarés schismatiques; poursuivis comme hérétiques ils furent dépouillés de leurs biens.
Le dualisme moral (Bien-Mal)
Augustin, poursuivi sans doute par son passé manichéen et ses péchés de jeunesse, influencé par les doctrines rigides de Tertullien, interpréta la foi chrétienne dans un sens dualiste qui se démarquait du sens de la logique trinitaire. Il comprit la légende d’Adam et Eve dans le sens dualiste du "péché originel" opposé au bien suprême de la Rédemption qui ne peut être obtenue que par la Grâce. Sa doctrine tendait à attribuer le péché à la femme et refusait le libre arbitre inutile puisque remplacé par la foi aveugle comme le voulait Tertullien.
Le dualisme moral augustinien conduisit à une restriction du sens général de la consubstantialité. Celle-ci fut limitée au Père et au Fils et exprimée dans le Credo par le mot filioque. Le rôle du Saint-Esprit se réduisit à la transmission aléatoire de la grâce aux humains entachés par le péché originel.
A part la revendication de préséance de l’évêque de Rome sur les patriarches convoqués au premier concile de Nicée (Constantinople, Antioche, Jérusalem, Alexandrie), c’est surtout la divergence de l’interprétation fondamentale de la trinité et de la foi qui conduisirent au schisme.
En toute logique, l'Église orthodoxe refuse la modification du credo par l’ajout du mot filioque qu’avait imposé Charlemagne contre l’avis du pape, parce qu’elle n’est pas conforme à l’évangile et parce qu’elle modifie le sens de la Trinité en rabaissant le Saint-Esprit.
Elle refuse aussi la doctrine augustinienne sur la grâce qui n'est pas partagée par l’ensemble des Pères de l'Église, parce qu’elle annihile la liberté du choix et donc la responsabilité de l'homme.
Le schisme entre Églises d’Occident et d’Orient
Le schisme entre Rome et Constantinople fut initié formellement par les excommunications réciproques du pape et du patriarche en 1054. Il fut consommé matériellement par la quatrième croisade et le sac de Constantinople en 1204 . Il fut conclu par l’abandon de Constantinople aux Turcs en 1453, malgré l’entente et les promesses données au concile de Florence, l’orthodoxie étant désormais défendue par la Russie.
Les philosophies dominantes à Rome
La pensée de Rome et de ses colonies nord-africaines n’était ni mystique ni idéaliste mais pratique et matérialiste. Les philosophies dominantes dans l’empire romain étaient stoïcienne ou épicurienne. Ces philosophies influencèrent l’exégèse de l’Église d’Occident
L'épicurisme est une doctrine matérialiste et atomiste qui ne s’embarrasse pas de ce qui va au-delà des sens et des sentiments. Il recherche le bonheur dans le présent, dans les plaisirs naturels et les relations humaines harmonieuses.
Le stoïcisme est axé sur la connaissance et l’action pratique. Il distingue les choses qui dépendent de nous et sur lesquelles nous pouvons agir et les choses sur lesquelles nous n'avons aucune influence. Il recherche la tranquillité de l'âme dans l’ataraxie, l’équanimité devant tout ce que peut nous apporter le destin (fatum). Il recherche cette sagesse sous trois formes, dans la connaissance du monde physique, dans l’action juste et dans la logique du discours. Il affirme l’existence des choses, leur connaissance par l’expérience sensorielle, le déterminisme de la nature et la raison fondée sur la distinction logique du vrai et du faux.
Les Pères de l’Église d’Occident
Bien qu’il soit convenu que les quatre Pères de l’Église d’Occident soient Ambroise, Augustin, Jérôme et Grégoire, parce qu’ils ont été canonisés, il ne faut pas oublier l’influence sur Augustin des définitions données par Tertullien à la foi et à l’hérésie.
TERTULLIEN (155 env.-env. 225), originaire de Libye est considéré par certains comme premier Père de l'Église d'Occident bien que non canonisé, car il influença Augustin surtout par sa définition rigoureuse de la foi et par sa condamnation des croyances déviantes appelées hérésies. Il déclara dans son Taité de la prescription contre les hérétiques à peu près ceci : "Au chrétien, une fois qu’il a cru, il ne reste plus qu’une chose à croire, c’est qu’il n’y a rien d’autre à croire."
AUGUSTIN, originaire de Numidie et évêque d’Hippone (Algérie actuelle) était manichéen dans sa jeunesse et mena une vie dissolue d’étudiant à Carthage puis à Rome. Il lut l’Ennéade de Plotin et se convertit au christianisme à Milan, où il abandonna sa compagne dont il eut un fils, pour un mariage plus convenable. Grâce à ses relations avec le fonctionnariat il fut rapidement ordonné prêtre puis évêque à Hippone où il s’employa à poursuivre les hérésies des donatistes et des manichéistes.
Pourtant les donatistes formaient la première communauté chrétienne dominante d’Afrique du Nord qui avait résisté aux persécutions de Dioclétien (303-305) et ne reconnaissait pas les évêques qui avaient renié la foi mais qui reconvertis étaient réintégrés comme évêque ultérieurement. Contre toute logique et contre la définition par Tertullien de l’hérésie comme une déviation de la foi orthodoxe première, l’arianisme et le donatisme, antérieurs au concile de Nicée, furent déclarés schismatiques; poursuivis comme hérétiques ils furent dépouillés de leurs biens.
Le dualisme moral (Bien-Mal)
Augustin, poursuivi sans doute par son passé manichéen et ses péchés de jeunesse, influencé par les doctrines rigides de Tertullien, interpréta la foi chrétienne dans un sens dualiste qui se démarquait du sens de la logique trinitaire. Il comprit la légende d’Adam et Eve dans le sens dualiste du "péché originel" opposé au bien suprême de la Rédemption qui ne peut être obtenue que par la Grâce. Sa doctrine tendait à attribuer le péché à la femme et refusait le libre arbitre inutile puisque remplacé par la foi aveugle comme le voulait Tertullien.
Le dualisme moral augustinien conduisit à une restriction du sens général de la consubstantialité. Celle-ci fut limitée au Père et au Fils et exprimée dans le Credo par le mot filioque. Le rôle du Saint-Esprit se réduisit à la transmission aléatoire de la grâce aux humains entachés par le péché originel.
A part la revendication de préséance de l’évêque de Rome sur les patriarches convoqués au premier concile de Nicée (Constantinople, Antioche, Jérusalem, Alexandrie), c’est surtout la divergence de l’interprétation fondamentale de la trinité et de la foi qui conduisirent au schisme.
En toute logique, l'Église orthodoxe refuse la modification du credo par l’ajout du mot filioque qu’avait imposé Charlemagne contre l’avis du pape, parce qu’elle n’est pas conforme à l’évangile et parce qu’elle modifie le sens de la Trinité en rabaissant le Saint-Esprit.
Elle refuse aussi la doctrine augustinienne sur la grâce qui n'est pas partagée par l’ensemble des Pères de l'Église, parce qu’elle annihile la liberté du choix et donc la responsabilité de l'homme.
Le schisme entre Églises d’Occident et d’Orient
Le schisme entre Rome et Constantinople fut initié formellement par les excommunications réciproques du pape et du patriarche en 1054. Il fut consommé matériellement par la quatrième croisade et le sac de Constantinople en 1204 . Il fut conclu par l’abandon de Constantinople aux Turcs en 1453, malgré l’entente et les promesses données au concile de Florence, l’orthodoxie étant désormais défendue par la Russie.
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III. - Du dualisme moral d’Augustin au dualisme logique de Thomas d’Aquin
Les dérives du dualisme moral bien/mal d’Augustin
Les croyances du haut Moyen-âge en Europe occidentale étaient dominées par la doctrine spécifiquement augustinienne du péché originel et de la rédemption par la grâce conditionnée par la foi en la Trinité. Le dualisme moral entre le Bien et le Mal conditionnait non seulement la vie personnelle mais aussi la vie publique en exigeant la condamnation et la poursuite des opinions dissidentes appelées hérésies.
La poursuite du mal sous prétexte de défendre la "Vaie Foi" se transforma en croisades, d’abord contre les musulmans, puis dégénéra en conquêtes et pillages à Constantinople, puis en Europe même contre les Albigeois dont la foi était différente. Le combat contre les opinions dissidentes fut institué sous forme de la "Sainte Inquisition" qui finit par détruire les Templiers eux-mêmes.
Le dualisme logique vrai/faux de Thomas d’Aquin
Les croisades conduisirent à la redécouverte d’auteurs antiques oubliés et à des connaissances nouvelles en provenance de l’empire byzantin et du monde musulman. Cela obligea l’Eglise à une réforme théologique confiée aux docteurs de l’université théologique de Paris, Bonaventure et Thomas d’Aquin.
Le franciscain Bonaventure conserva l’esprit trinitaire et platonicien en proposant une trilogie ascendante de la connaissance, sensorielle, intellectuelle et intuitive, décrite symboliquement par l’oeil de la chair, l’oeil de la raison et l’oeil de l’esprit.
Le dominicain Thomas d’Aquin par contre choisit Aristote dont il adapta la métaphysique et dont il adopta la logique de la contradiction exclue et du tiers exclu. Cette logique qui convient à l’observation par les sens, il l’étendit aux doctrines révélées des évangiles. Selon lui, les sens et les doctrines de la Foi, constituent les deux sources de connaissance, excluant le libre arbitre de l’intellect. Le dualisme logique vrai/faux confortait l’infaillibilité de l’Église et justifiait l’Inquisition qui fut confiée principalement aux dominicains que le peuple surnommait domini canes, chiens de Dieu.
Fin de la spiritualité et dégénérescence de la chrétienté d’Occident
Dans les doctrines scolastiques, le rationalisme aristotélicien sous sa forme thomiste évinça progressivement la gnose néoplatoniciennes. Les mystiques franciscains furent désapprouvés et poursuivies. Le néoplatonisme resurgit cependant avec l’oeuvre du cardinal Nicolas de Cues qui sut faire la synthèse des principes pythagoriciens et néoplatoniciens avec la Trinité. Sa métaphysique n’eut cependant aucune influence sur la scolastique mais elle marqua la philosophie dissidente de Giordano Bruno et la métaphysique de Descartes.
S’appuyant sur la logique de contradiction exclue exigeant des vérités absolues, les doctrines ecclésiastiques ne surent pas s’adapter aux changements de la société produits par les idées nouvelles philosophiques et scientifiques de la Renaissance. Les excès de pouvoir de l’Église catholique, les abus de l’Inquisition et des Indulgences, furent contestées par la Réforme ; mais les protestants ne firent que conduire la logique aristotélicienne à l’absurde en l’appliquant à l’interprétation littérale de l’Écriture.
La substitution de la logique platonicienne des relations métaphysiques complémentaires par la logique aristotélicienne de la contradiction exclue applicable au monde physique conduisit à l’abandon de la spiritualité, et favorisa un empirisme qui ouvrit la porte au matérialisme scientifique.
Le supplice en l’an 1600 de Giordano Bruno, qui fut condamné par l’Inquisition et brûlé vif en public sur le bûcher à Rome, marquait la fin du néoplatonisme, mais aussi la fin de la spiritualité en Europe occidentale, qui entrait dans l’ère scientifique moderne, conduisant à la séparation de l’État et de l’Église, et vers la société laïque, individualiste et libérale.
Les dérives du dualisme moral bien/mal d’Augustin
Les croyances du haut Moyen-âge en Europe occidentale étaient dominées par la doctrine spécifiquement augustinienne du péché originel et de la rédemption par la grâce conditionnée par la foi en la Trinité. Le dualisme moral entre le Bien et le Mal conditionnait non seulement la vie personnelle mais aussi la vie publique en exigeant la condamnation et la poursuite des opinions dissidentes appelées hérésies.
La poursuite du mal sous prétexte de défendre la "Vaie Foi" se transforma en croisades, d’abord contre les musulmans, puis dégénéra en conquêtes et pillages à Constantinople, puis en Europe même contre les Albigeois dont la foi était différente. Le combat contre les opinions dissidentes fut institué sous forme de la "Sainte Inquisition" qui finit par détruire les Templiers eux-mêmes.
Le dualisme logique vrai/faux de Thomas d’Aquin
Les croisades conduisirent à la redécouverte d’auteurs antiques oubliés et à des connaissances nouvelles en provenance de l’empire byzantin et du monde musulman. Cela obligea l’Eglise à une réforme théologique confiée aux docteurs de l’université théologique de Paris, Bonaventure et Thomas d’Aquin.
Le franciscain Bonaventure conserva l’esprit trinitaire et platonicien en proposant une trilogie ascendante de la connaissance, sensorielle, intellectuelle et intuitive, décrite symboliquement par l’oeil de la chair, l’oeil de la raison et l’oeil de l’esprit.
Le dominicain Thomas d’Aquin par contre choisit Aristote dont il adapta la métaphysique et dont il adopta la logique de la contradiction exclue et du tiers exclu. Cette logique qui convient à l’observation par les sens, il l’étendit aux doctrines révélées des évangiles. Selon lui, les sens et les doctrines de la Foi, constituent les deux sources de connaissance, excluant le libre arbitre de l’intellect. Le dualisme logique vrai/faux confortait l’infaillibilité de l’Église et justifiait l’Inquisition qui fut confiée principalement aux dominicains que le peuple surnommait domini canes, chiens de Dieu.
Fin de la spiritualité et dégénérescence de la chrétienté d’Occident
Dans les doctrines scolastiques, le rationalisme aristotélicien sous sa forme thomiste évinça progressivement la gnose néoplatoniciennes. Les mystiques franciscains furent désapprouvés et poursuivies. Le néoplatonisme resurgit cependant avec l’oeuvre du cardinal Nicolas de Cues qui sut faire la synthèse des principes pythagoriciens et néoplatoniciens avec la Trinité. Sa métaphysique n’eut cependant aucune influence sur la scolastique mais elle marqua la philosophie dissidente de Giordano Bruno et la métaphysique de Descartes.
S’appuyant sur la logique de contradiction exclue exigeant des vérités absolues, les doctrines ecclésiastiques ne surent pas s’adapter aux changements de la société produits par les idées nouvelles philosophiques et scientifiques de la Renaissance. Les excès de pouvoir de l’Église catholique, les abus de l’Inquisition et des Indulgences, furent contestées par la Réforme ; mais les protestants ne firent que conduire la logique aristotélicienne à l’absurde en l’appliquant à l’interprétation littérale de l’Écriture.
La substitution de la logique platonicienne des relations métaphysiques complémentaires par la logique aristotélicienne de la contradiction exclue applicable au monde physique conduisit à l’abandon de la spiritualité, et favorisa un empirisme qui ouvrit la porte au matérialisme scientifique.
Le supplice en l’an 1600 de Giordano Bruno, qui fut condamné par l’Inquisition et brûlé vif en public sur le bûcher à Rome, marquait la fin du néoplatonisme, mais aussi la fin de la spiritualité en Europe occidentale, qui entrait dans l’ère scientifique moderne, conduisant à la séparation de l’État et de l’Église, et vers la société laïque, individualiste et libérale.
Re: Différence entre traditions d’Europe occidentale et d’Europe orientale
IV. - Du positivisme cartésien au virtualisme postmoderne
La métaphysique néoplatonicienne de Descartes
Il ne faut pas confondre Descartes avec les positivistes qui se sont donnés le nom de cartésiens.
Descartes était encore un de ces hommes de la Renaissance qui ne faisaient pas de différence entre le savoir scientifique et la philosophie. Se libérant des doctrines enseignées et supposant des principes innés de la conscience à l’origine du bon sens, il ne se fiait qu’à ses propres évidences. Ses Méditations métaphysiques le conduisirent, sous l’influence reconnue de Nicolas de Cues, à une trilogie analogue à celle des trois hypostases néoplatoniciennes (les êtres Animés, l’Intellect et l’Un). Il distingua la réalité mesurable (res extensa), la réalité pensée (res cogitans) et le principe divin d’existence (Dieu) sous-jacent à la pensée (cogito ergo sum).
Dans son Discours de la méthode énonçant la méthode analytique, il précisait que celle-ci n’était qu’une proposition entre autres possibles, permettant, comme l’outil de l’artisan, d’améliorer la vie des hommes. Il pressentit ainsi ce qu’on appelle aujourd’hui technologie sans lui accorder le statut de science.
Les déviations du positivisme cartésien
Les successeurs de Descartes qui se dirent "cartésiens", interprétèrent la distinction des principes complémentaires, selon leur logique dualiste, comme des incompatibilités. Ils confondirent le principe divin et le principe conscient, indéfinissables, sous le terme de métaphysique et ne reconnurent comme scientifique que la seule réalité mesurable. Il en résulta le dualisme entre la physique et les sciences naturelles d’une part et la métaphysique et sciences humaines d’autre part. La physique devint la base des sciences naturelles, quant à la métaphysique, les philosophes, sans principes épistémologiques communs, essayèrent soit de la traiter comme les phénomènes par la méthode analytique, soit de la réduire à un subjectivisme idéaliste.
La logique d’Aristote conduisit dans les applications vers d’autres simplifications et restrictions méthodologiques formant la méthode scientifique classique. (voir Des croyances obsolètes aux interprétatins erronées)
Les aberrations de la science postmoderne.
La logique formelle aristotélicienne constitue la base de la méthode mathématique. Celle-ci, à la suite de la relativisation des référentiels classiques d’espace et de temps, se substitua partiellement à l’observation et à son interprétation physique, elle introduisit dans les théories physiques des hypothèses mathématiques invérifiables.
Associée aux mathématiques, la méthode informatique traitant l’information par la logique dualiste du bit (oui/non) permit des animations et simulations se substituant à l’expérimentation physique.
Ensemble, les mathématiques et l’informatique forment la science de l’ère postmodernes et construisent des mondes plus imaginaires que réels, avec le risque d’erreurs de jugement scientifique, économique et politique ou de troubles individuels dangereux du comportement psychique.
La logique dualiste, de contradiction exclue, d’Aristote est une véritable maladie mentale de la civilisation occidentale, qui la distingue des civilisations eurasiatiques dont les traditions sont fondées sur la logique trinitaire des relations et du devenir. La civilisation occidentale chrétienne dégénérée a besoin de retrouver l’unité trinitaire du corps de l’âme et de l’esprit par un retour à ses sources platoniciennes.
La métaphysique néoplatonicienne de Descartes
Il ne faut pas confondre Descartes avec les positivistes qui se sont donnés le nom de cartésiens.
Descartes était encore un de ces hommes de la Renaissance qui ne faisaient pas de différence entre le savoir scientifique et la philosophie. Se libérant des doctrines enseignées et supposant des principes innés de la conscience à l’origine du bon sens, il ne se fiait qu’à ses propres évidences. Ses Méditations métaphysiques le conduisirent, sous l’influence reconnue de Nicolas de Cues, à une trilogie analogue à celle des trois hypostases néoplatoniciennes (les êtres Animés, l’Intellect et l’Un). Il distingua la réalité mesurable (res extensa), la réalité pensée (res cogitans) et le principe divin d’existence (Dieu) sous-jacent à la pensée (cogito ergo sum).
Dans son Discours de la méthode énonçant la méthode analytique, il précisait que celle-ci n’était qu’une proposition entre autres possibles, permettant, comme l’outil de l’artisan, d’améliorer la vie des hommes. Il pressentit ainsi ce qu’on appelle aujourd’hui technologie sans lui accorder le statut de science.
Les déviations du positivisme cartésien
Les successeurs de Descartes qui se dirent "cartésiens", interprétèrent la distinction des principes complémentaires, selon leur logique dualiste, comme des incompatibilités. Ils confondirent le principe divin et le principe conscient, indéfinissables, sous le terme de métaphysique et ne reconnurent comme scientifique que la seule réalité mesurable. Il en résulta le dualisme entre la physique et les sciences naturelles d’une part et la métaphysique et sciences humaines d’autre part. La physique devint la base des sciences naturelles, quant à la métaphysique, les philosophes, sans principes épistémologiques communs, essayèrent soit de la traiter comme les phénomènes par la méthode analytique, soit de la réduire à un subjectivisme idéaliste.
La logique d’Aristote conduisit dans les applications vers d’autres simplifications et restrictions méthodologiques formant la méthode scientifique classique. (voir Des croyances obsolètes aux interprétatins erronées)
Les aberrations de la science postmoderne.
La logique formelle aristotélicienne constitue la base de la méthode mathématique. Celle-ci, à la suite de la relativisation des référentiels classiques d’espace et de temps, se substitua partiellement à l’observation et à son interprétation physique, elle introduisit dans les théories physiques des hypothèses mathématiques invérifiables.
Associée aux mathématiques, la méthode informatique traitant l’information par la logique dualiste du bit (oui/non) permit des animations et simulations se substituant à l’expérimentation physique.
Ensemble, les mathématiques et l’informatique forment la science de l’ère postmodernes et construisent des mondes plus imaginaires que réels, avec le risque d’erreurs de jugement scientifique, économique et politique ou de troubles individuels dangereux du comportement psychique.
La logique dualiste, de contradiction exclue, d’Aristote est une véritable maladie mentale de la civilisation occidentale, qui la distingue des civilisations eurasiatiques dont les traditions sont fondées sur la logique trinitaire des relations et du devenir. La civilisation occidentale chrétienne dégénérée a besoin de retrouver l’unité trinitaire du corps de l’âme et de l’esprit par un retour à ses sources platoniciennes.
Re: Différence entre traditions d’Europe occidentale et d’Europe orientale
V. - Retour au bon sens de la trilogie cosmique
Rapports entre Tradition et Science
J’ai décrit la dégénérescence progressive de la pensée d’Europe occidentale en commençant par ses origines platoniciennes et chrétiennes et en finissant par son auto-destruction dans le virtualisme postmoderne. Cependant, je ne défends ni une religion, ni une philosophie ou idéologie particulière, mais une logique universelle.
Ma recherche a commencé par les systèmes de pensée des médecines orientales, seulement pour comprendre comment elles concevaient l’unité et les variations individuelles de l’être humain. J’ai compris que les théories des éléments, qui décrivent les qualités individuelles, étaient fondées sur des proportions réciproques de trois principes indissociables (3 Gunas indiens ou yin-yang-qi chinois).
Cherchant un rapport de la trilogie orientale avec les sciences occidentales, j’ai trouvé d’abord la logique du principe d’antagonisme et du tiers inclus du biologiste Stéphane Lupasco, analogue à la complémentarité yin-yang chinoise. Son ami et compatriote Basarab Nicolescu confirmait cette logique trialectique par les relations ternaires qu’il trouvait en physique quantique et qu’il propose comme base d’une unification transdisciplinaire des sciences.
Trilogie universelle de l’auto-organisation
J’ai découvert ensuite trois conditions de l’auto-organisation dans les explications d’Ilya Prigogine des structures dissipatives par l’exemple des tourbillons de Bénard (structure, énergie, information).
J’ai compris plus tard par la Rythmodynamique de Yuri N. Ivanov que la corrélation non-locale et de longue portée des structures dissipatives, que Prigogine attribuait aux résonances de Poincaré, résultent de la corrélation ou harmonie des phases, une mécanique ondulatoire déjà découverte par Louis de Broglie.
La Rythmodynamique est fondée elle-même sur une trilogie analogue des postulats, (milieu d’onde, du mouvement d’onde et interactions d’ondes). Cependant la physique n’explique ni la vie ni la pensée qui connaissent leurs propres organisations trilogiques (p.ex. les 3 feuillets de l’embryologie et la trilogie substantif-verbe-compléments du langage). J’en ai conclu que toutes les trilogies spécifiques (physiques, biologiques, psychiques) sont des expressions analogues d’une même trilogie métaphysique universelle de l’auto-organisation.
Retour aux principes communs des civilisations orientales ou occidentales
Je me suis rendu compte que les scientifiques qui permettent d’établir un rapport universel entre Tradition et Science, sur la base d’une logique de complémentarité et d’une trilogie, sont d’origine soit roumaine (Lupasco, Nicolescu), soit russe (Prigogine, Ivanov). Ce sont des scientifiques de tradition et d’éducation orthodoxe. C’est pourquoi je me suis intéressé finalement aux origines de notre civilisation européenne et chrétienne et aux raisons de la dégénérescence de la pensée occidentale, latine et catholique, par rapport à la pensée orientale, grecque et orthodox ; des raisons que j’attribue à la logique aristotélicienne dualiste, schismatique par rapport à la logique platonicienne trinitaire. (sujet du livre en ligne Retour au Bon Sens)
La logique aristotélicienne de la contradiction exclue, dualiste, sectaire, intolérante, a conduit aux divisions et extrémismes idéologiques, soit matérialistes soit idéalistes ou confessionnels, au détriment de la spiritualité. Elle a conduit à la dégénérescence par les monopoles du pouvoir et par le chaos de la société et de l’économie. Les tyrans d’Occident de notre époque postmoderne ont exprimé formellement l’excès de cette logique en menaçant "ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" (Bush) ou en se déclarant "nation exceptionnelle et indispensable" (Obama).
Au lendemain de l'élection d’un nouveau président américain se déclarant prêt à reprendre le dialogue avec la Russie, l’espoir d’un changement renaît, au moins celui d’écarter la menace imminente d’une guerre nucléaire qui ramènerait l’humanité à l’âge de pierre, ou peut-être celui de renouer avec la logique conciliatrice de la tradition orientale, orthodoxe et taoïste.
En effet la sagesse orientale décrit l’évolution du monde et des civilisations comme des cycles progressifs d’alternances entre yin et yang, entre dégénérescence et régénérescence, autodestruction et auto-organisation. Alors qu’une étoile décline en Occident, une autre se lève en Orient.
Rapports entre Tradition et Science
J’ai décrit la dégénérescence progressive de la pensée d’Europe occidentale en commençant par ses origines platoniciennes et chrétiennes et en finissant par son auto-destruction dans le virtualisme postmoderne. Cependant, je ne défends ni une religion, ni une philosophie ou idéologie particulière, mais une logique universelle.
Ma recherche a commencé par les systèmes de pensée des médecines orientales, seulement pour comprendre comment elles concevaient l’unité et les variations individuelles de l’être humain. J’ai compris que les théories des éléments, qui décrivent les qualités individuelles, étaient fondées sur des proportions réciproques de trois principes indissociables (3 Gunas indiens ou yin-yang-qi chinois).
Cherchant un rapport de la trilogie orientale avec les sciences occidentales, j’ai trouvé d’abord la logique du principe d’antagonisme et du tiers inclus du biologiste Stéphane Lupasco, analogue à la complémentarité yin-yang chinoise. Son ami et compatriote Basarab Nicolescu confirmait cette logique trialectique par les relations ternaires qu’il trouvait en physique quantique et qu’il propose comme base d’une unification transdisciplinaire des sciences.
Trilogie universelle de l’auto-organisation
J’ai découvert ensuite trois conditions de l’auto-organisation dans les explications d’Ilya Prigogine des structures dissipatives par l’exemple des tourbillons de Bénard (structure, énergie, information).
J’ai compris plus tard par la Rythmodynamique de Yuri N. Ivanov que la corrélation non-locale et de longue portée des structures dissipatives, que Prigogine attribuait aux résonances de Poincaré, résultent de la corrélation ou harmonie des phases, une mécanique ondulatoire déjà découverte par Louis de Broglie.
La Rythmodynamique est fondée elle-même sur une trilogie analogue des postulats, (milieu d’onde, du mouvement d’onde et interactions d’ondes). Cependant la physique n’explique ni la vie ni la pensée qui connaissent leurs propres organisations trilogiques (p.ex. les 3 feuillets de l’embryologie et la trilogie substantif-verbe-compléments du langage). J’en ai conclu que toutes les trilogies spécifiques (physiques, biologiques, psychiques) sont des expressions analogues d’une même trilogie métaphysique universelle de l’auto-organisation.
Retour aux principes communs des civilisations orientales ou occidentales
Je me suis rendu compte que les scientifiques qui permettent d’établir un rapport universel entre Tradition et Science, sur la base d’une logique de complémentarité et d’une trilogie, sont d’origine soit roumaine (Lupasco, Nicolescu), soit russe (Prigogine, Ivanov). Ce sont des scientifiques de tradition et d’éducation orthodoxe. C’est pourquoi je me suis intéressé finalement aux origines de notre civilisation européenne et chrétienne et aux raisons de la dégénérescence de la pensée occidentale, latine et catholique, par rapport à la pensée orientale, grecque et orthodox ; des raisons que j’attribue à la logique aristotélicienne dualiste, schismatique par rapport à la logique platonicienne trinitaire. (sujet du livre en ligne Retour au Bon Sens)
La logique aristotélicienne de la contradiction exclue, dualiste, sectaire, intolérante, a conduit aux divisions et extrémismes idéologiques, soit matérialistes soit idéalistes ou confessionnels, au détriment de la spiritualité. Elle a conduit à la dégénérescence par les monopoles du pouvoir et par le chaos de la société et de l’économie. Les tyrans d’Occident de notre époque postmoderne ont exprimé formellement l’excès de cette logique en menaçant "ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" (Bush) ou en se déclarant "nation exceptionnelle et indispensable" (Obama).
Au lendemain de l'élection d’un nouveau président américain se déclarant prêt à reprendre le dialogue avec la Russie, l’espoir d’un changement renaît, au moins celui d’écarter la menace imminente d’une guerre nucléaire qui ramènerait l’humanité à l’âge de pierre, ou peut-être celui de renouer avec la logique conciliatrice de la tradition orientale, orthodoxe et taoïste.
En effet la sagesse orientale décrit l’évolution du monde et des civilisations comme des cycles progressifs d’alternances entre yin et yang, entre dégénérescence et régénérescence, autodestruction et auto-organisation. Alors qu’une étoile décline en Occident, une autre se lève en Orient.
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