Mont ste-Odile, passages secrets et manuscrits volatilisés
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Mont ste-Odile, passages secrets et manuscrits volatilisés
Géographie et préhistoire
L'immense massif que forme le mont ste-Odile, se détache de loin sur la ligne bleue des Vosges centrales. Cette masse rocheuse qui domine majestueusement la plaine d'Alsace, tombe à pic sur trois côtés et seule le prolongement sud-ouest la relie à la chaîne des Vosges.
Bien des chemins mènent au mont mais, peu importe d'où l'on vient, il faut obligatoirement franchir l'enceinte du mur dit "païen" qui ceint le sommet de la montagne. Cette vaste muraille englobe le couvent ainsi que les deux plateaux contigus au sud et au nord. L'enceinte aux proportions gigantesques cerne tout le sommet. Le mur suit les contours accidentés du terrain en s'appuyant sur les énormes rochers placés sur son tracé, rendant ainsi tout abord impossible. D'une épaisseur moyenne de 1.5m à 2 m, la superficie qu'il limite est supérieure à 100 hectares. Cette construction cyclopéenne est formée d'énormes blocs, plus ou moins équarris, provenant de la montagne même, taillés sur place, juxtaposés et entassés à sec, sans maçonnerie donc. Consolidé par le poids énorme de ses assises supérieures, le mur formait une ligne défensive capable de résister par sa stabilité aussi bien à la sape qu'au bélier. Il est impossible de préciser la hauteur initiale du mur en raison des dégradations et éboulement causés par les intempéries, les déboisages successifs, le vandalisme de certains touristes iconoclastes et surtout au Moyen Age, où le mur servait de carrière avec des pierres prêtes à l'emploi pour la construction des châteaux féodaux des alentours. Trois portes donnant accès à l'enceinte fortifiée sont connues de nos jours et l'une d'entre elles porte le nom de "porte romaine".
Ce sont essentiellement les innombrables rochers portant des cupules, des bassins, des signes gravés qui ont retenu l'attention des archéologues. Au milieu de ces blocs épars qui couvrent le plateau supérieur ou qui se trouvent de part et d'autre de l'enceinte, que les archéologues ont cru reconnaître des dolmens, des menhirs, des monuments mégalithiques celtiques, druidiques, etc.
La destination de cette enceinte cyclopéenne et l'époque de sa construction sont controversées. Cependant, on admet généralement qu'elle était l'un de ces "oppida" dont Jules César parlait dans ses "Commentaires", destinée à accueillir et à protéger la population gauloise et ses troupeaux (ce qu'elle avait de plus précieux) de tout danger. Si l'on admet cette hypothèse qui ne repose que sur des conjectures mais sur aucune donnée certaine confirmée par des découvertes d’artefacts, il est possible d'en attribuer la construction aux Médiomatriques qui occupaient l'actuel département du Bas-Rhin, et d'en fixer sa construction entre le IIe et le IVe siècle av. notre ère.
Sur une surface aussi étendue que celle délimitée par le mur d'enceinte, les fouilles archéologiques menées à différentes époques sont très clairsemées. Néanmoins, de l'époque néolithique ont été retrouvées des haches en pierre polie, des pointes de flèches, une lame de poignard en silex ; de l'Age du Bronze quelques haches de bronze ; de l'époque romaine une fibule, des tessons de poterie et un grand nombre de pièces de monnaie.
Sur le promontoire supérieur du mont, existait un "temple païen" qui fut démoli en 1734. Selon les descriptions de ceux qui l'ont vu, il se composait d'un soubassement circulaire entouré de six colonnes en pierre et une divinité gallo-romaine y était très probablement vénérée. Selon les chroniqueurs, le mont fut christianisé à l'époque d'Etichon, duc d'Alsace et, selon la tradition, père d'Odile. C'est lui qui, au sommet du mont, fit édifier un palais d'été connu sous le nom de "Hohenbourg" ou encore "Altitona" que sa fille Odile fit transformer plus tard en couvent de femmes dont elle fit la première abbesse (entre 680 et 690).
Des passages secrets et la disparition étrange de plus de 1000 manuscrits
Des manuscrits qui manquent
En août 2000, des livres ont commencé à disparaître de la bibliothèque du mont ste-Odile. La méfiance régnait parmi les moines et les religieuses de l'abbaye et beaucoup soupçonnaient que ce n'était autre que le bibliothécaire, le père Alain Donius. Les serrures furent changées, les fenêtres scellées, des gardes postés et pourtant, les livres continuaient à disparaître.
Le père Alain Donius, bibliothécaire déclara un jour : "Il n'y avait aucun signe de cambriolage, pourtant notre bibliothèque a été vidée progressivement" et "Je me suis dit : Un jour, j'entrerai et il ne restera plus rien ". La procureure du Tribunal de Saverne déclara : "C'était vraiment un mystère parfait. Le couvent a fait changer les serrures une fois, puis une deuxième et une troisième fois, et les fenêtres ont été scellées. Les vols se sont arrêtés pendant un moment, puis ont recommencé à Pâques. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir sérieusement à la possibilité d'une autre entrée."
Enfin vint le jour où, la procureure du Tribunal de Saverne put déclarer : "Nous avons installé une caméra vidéo dans l'atelier de l'hôtel et il a été surpris en flagrant délit ce soir-là", "c'est un étudiant amateur de latin et passionné par ces livres anciens, mais j'ai bien peur qu'il n'ait pas le droit de les prendre."
Passionné de latin et de manuscrits
Agé de 32 ans, enseignant dans les environs de Strasbourg, il avait longtemps été séduit par l'histoire de l'abbaye. Un article paru dans un magazine spécialisé dans les livres et manuscrits de l'abbaye du mont faisait référence à une supposée pièce cachée dans laquelle les anciens résidents de l'abbaye pouvaient espionner les plus jeunes pendant qu'ils se détendaient dans la salle de leur chapitre. A l'aide d'informations sur l'abbaye trouvées dans les archives publiques, le voleur identifia rapidement l'espace commun espionné et en déduisit le passage secret.
En août 2000, muni d'une corde il se rendit à l'abbaye à vélo. Pour se rendre à la chambre secrète, il commença à gagner le hall de l'hôtel. Il se faufila ensuite dans un couloir désaffecté entre la zone réservée aux visiteurs et l'abbaye même. Après cela, il monta un escalier étroit menant à un endroit à l'extérieur où il lui était possible d'escalader les murs extérieurs de la falaise et se diriger vers une petite pièce fermée, le repaire des oreilles indiscrètes. Une fois à l'intérieur, l'enseignant se trouva dans la bibliothèque privée de l'abbaye, interdite au public, et regorgeant de manuscrits rares et uniques datant du 15ème siècle. Seul, il alluma des bougies et lut tranquillement des manuscrits oubliés et poussiéreux. Au moment de partir, se promenant avec les derniers invités du restaurant, il ne put s'empêcher de prendre un manuscrit ou deux avec lui. Il revint bientôt mais pour prélever toujours plus d'écrits. Sa soif semblait inassouvissable.
Mais en mai 2002, il fut surpris en flagrant délit, emportant avec lui deux valises contenant 300 manuscrits. Les gendarmes l'escortèrent à son appartement où ils retrouvèrent tous les manuscrits manquants, bien entretenus et soigneusement alignés sur des étagères. L'enseignant n'avait même pas cherché à les vendre, sachant pertinemment que de tels textes rares seraient immédiatement identifiés. La valeur des œuvres était "incalculables, littéralement inestimables parce qu’elles étaient uniques. Ils auraient été instantanément reconnus par un expert" déclara un ancien directeur de l'abbaye.
Au tribunal, lors de son procès en 2003, l'enseignant déclara : "Je crains que ma passion ardente n’ait eu raison de ma conscience", "Cela peut sembler égoïste, mais j’ai senti que les livres avaient été abandonnés. Ils étaient couverts de poussière et de crottes de pigeons et je sentais que plus personne ne les consultait. Il y avait aussi le frisson de l'aventure - j'avais très peur d'être découvert."
Accusé de "cambriolage par ruse et escalade", le passe muraille risquait jusqu'à cinq ans de prison. Son avocat, expliqua au juge que son client ne méritait pas une punition aussi sévère vu qu'il avait pris grand soin des manuscrits et travaillait même au rétablissement de certains d'entre eux. De plus, à la fin, tous ont été renvoyés à l'abbaye. Le juge accepta de suspendre la peine de prison de l'enseignant et en ses lieux et place il ordonna à l'enseignant, en plus de payer une amende de 17 000 €, de purger une peine de service communautaire en aidant les moines à cataloguer et à restaurer les manuscrits.
Le père Donius, bibliothécaire soupçonné au début, ainsi que les autres résidents du mont ont pardonné à l'enseignant et sont heureux de pouvoir réaliser sa passion pour l'abbaye mais dans le respect de la loi cette fois. L'enseignant resta à l'Abbaye en tant qu'enseignant, une demande acceptée par le tribunal. Quant au passage secret, il a été scellé.
L'immense massif que forme le mont ste-Odile, se détache de loin sur la ligne bleue des Vosges centrales. Cette masse rocheuse qui domine majestueusement la plaine d'Alsace, tombe à pic sur trois côtés et seule le prolongement sud-ouest la relie à la chaîne des Vosges.
Bien des chemins mènent au mont mais, peu importe d'où l'on vient, il faut obligatoirement franchir l'enceinte du mur dit "païen" qui ceint le sommet de la montagne. Cette vaste muraille englobe le couvent ainsi que les deux plateaux contigus au sud et au nord. L'enceinte aux proportions gigantesques cerne tout le sommet. Le mur suit les contours accidentés du terrain en s'appuyant sur les énormes rochers placés sur son tracé, rendant ainsi tout abord impossible. D'une épaisseur moyenne de 1.5m à 2 m, la superficie qu'il limite est supérieure à 100 hectares. Cette construction cyclopéenne est formée d'énormes blocs, plus ou moins équarris, provenant de la montagne même, taillés sur place, juxtaposés et entassés à sec, sans maçonnerie donc. Consolidé par le poids énorme de ses assises supérieures, le mur formait une ligne défensive capable de résister par sa stabilité aussi bien à la sape qu'au bélier. Il est impossible de préciser la hauteur initiale du mur en raison des dégradations et éboulement causés par les intempéries, les déboisages successifs, le vandalisme de certains touristes iconoclastes et surtout au Moyen Age, où le mur servait de carrière avec des pierres prêtes à l'emploi pour la construction des châteaux féodaux des alentours. Trois portes donnant accès à l'enceinte fortifiée sont connues de nos jours et l'une d'entre elles porte le nom de "porte romaine".
Ce sont essentiellement les innombrables rochers portant des cupules, des bassins, des signes gravés qui ont retenu l'attention des archéologues. Au milieu de ces blocs épars qui couvrent le plateau supérieur ou qui se trouvent de part et d'autre de l'enceinte, que les archéologues ont cru reconnaître des dolmens, des menhirs, des monuments mégalithiques celtiques, druidiques, etc.
La destination de cette enceinte cyclopéenne et l'époque de sa construction sont controversées. Cependant, on admet généralement qu'elle était l'un de ces "oppida" dont Jules César parlait dans ses "Commentaires", destinée à accueillir et à protéger la population gauloise et ses troupeaux (ce qu'elle avait de plus précieux) de tout danger. Si l'on admet cette hypothèse qui ne repose que sur des conjectures mais sur aucune donnée certaine confirmée par des découvertes d’artefacts, il est possible d'en attribuer la construction aux Médiomatriques qui occupaient l'actuel département du Bas-Rhin, et d'en fixer sa construction entre le IIe et le IVe siècle av. notre ère.
Sur une surface aussi étendue que celle délimitée par le mur d'enceinte, les fouilles archéologiques menées à différentes époques sont très clairsemées. Néanmoins, de l'époque néolithique ont été retrouvées des haches en pierre polie, des pointes de flèches, une lame de poignard en silex ; de l'Age du Bronze quelques haches de bronze ; de l'époque romaine une fibule, des tessons de poterie et un grand nombre de pièces de monnaie.
Sur le promontoire supérieur du mont, existait un "temple païen" qui fut démoli en 1734. Selon les descriptions de ceux qui l'ont vu, il se composait d'un soubassement circulaire entouré de six colonnes en pierre et une divinité gallo-romaine y était très probablement vénérée. Selon les chroniqueurs, le mont fut christianisé à l'époque d'Etichon, duc d'Alsace et, selon la tradition, père d'Odile. C'est lui qui, au sommet du mont, fit édifier un palais d'été connu sous le nom de "Hohenbourg" ou encore "Altitona" que sa fille Odile fit transformer plus tard en couvent de femmes dont elle fit la première abbesse (entre 680 et 690).
Des passages secrets et la disparition étrange de plus de 1000 manuscrits
Des manuscrits qui manquent
En août 2000, des livres ont commencé à disparaître de la bibliothèque du mont ste-Odile. La méfiance régnait parmi les moines et les religieuses de l'abbaye et beaucoup soupçonnaient que ce n'était autre que le bibliothécaire, le père Alain Donius. Les serrures furent changées, les fenêtres scellées, des gardes postés et pourtant, les livres continuaient à disparaître.
Le père Alain Donius, bibliothécaire déclara un jour : "Il n'y avait aucun signe de cambriolage, pourtant notre bibliothèque a été vidée progressivement" et "Je me suis dit : Un jour, j'entrerai et il ne restera plus rien ". La procureure du Tribunal de Saverne déclara : "C'était vraiment un mystère parfait. Le couvent a fait changer les serrures une fois, puis une deuxième et une troisième fois, et les fenêtres ont été scellées. Les vols se sont arrêtés pendant un moment, puis ont recommencé à Pâques. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir sérieusement à la possibilité d'une autre entrée."
Enfin vint le jour où, la procureure du Tribunal de Saverne put déclarer : "Nous avons installé une caméra vidéo dans l'atelier de l'hôtel et il a été surpris en flagrant délit ce soir-là", "c'est un étudiant amateur de latin et passionné par ces livres anciens, mais j'ai bien peur qu'il n'ait pas le droit de les prendre."
Passionné de latin et de manuscrits
Agé de 32 ans, enseignant dans les environs de Strasbourg, il avait longtemps été séduit par l'histoire de l'abbaye. Un article paru dans un magazine spécialisé dans les livres et manuscrits de l'abbaye du mont faisait référence à une supposée pièce cachée dans laquelle les anciens résidents de l'abbaye pouvaient espionner les plus jeunes pendant qu'ils se détendaient dans la salle de leur chapitre. A l'aide d'informations sur l'abbaye trouvées dans les archives publiques, le voleur identifia rapidement l'espace commun espionné et en déduisit le passage secret.
En août 2000, muni d'une corde il se rendit à l'abbaye à vélo. Pour se rendre à la chambre secrète, il commença à gagner le hall de l'hôtel. Il se faufila ensuite dans un couloir désaffecté entre la zone réservée aux visiteurs et l'abbaye même. Après cela, il monta un escalier étroit menant à un endroit à l'extérieur où il lui était possible d'escalader les murs extérieurs de la falaise et se diriger vers une petite pièce fermée, le repaire des oreilles indiscrètes. Une fois à l'intérieur, l'enseignant se trouva dans la bibliothèque privée de l'abbaye, interdite au public, et regorgeant de manuscrits rares et uniques datant du 15ème siècle. Seul, il alluma des bougies et lut tranquillement des manuscrits oubliés et poussiéreux. Au moment de partir, se promenant avec les derniers invités du restaurant, il ne put s'empêcher de prendre un manuscrit ou deux avec lui. Il revint bientôt mais pour prélever toujours plus d'écrits. Sa soif semblait inassouvissable.
Mais en mai 2002, il fut surpris en flagrant délit, emportant avec lui deux valises contenant 300 manuscrits. Les gendarmes l'escortèrent à son appartement où ils retrouvèrent tous les manuscrits manquants, bien entretenus et soigneusement alignés sur des étagères. L'enseignant n'avait même pas cherché à les vendre, sachant pertinemment que de tels textes rares seraient immédiatement identifiés. La valeur des œuvres était "incalculables, littéralement inestimables parce qu’elles étaient uniques. Ils auraient été instantanément reconnus par un expert" déclara un ancien directeur de l'abbaye.
Au tribunal, lors de son procès en 2003, l'enseignant déclara : "Je crains que ma passion ardente n’ait eu raison de ma conscience", "Cela peut sembler égoïste, mais j’ai senti que les livres avaient été abandonnés. Ils étaient couverts de poussière et de crottes de pigeons et je sentais que plus personne ne les consultait. Il y avait aussi le frisson de l'aventure - j'avais très peur d'être découvert."
Accusé de "cambriolage par ruse et escalade", le passe muraille risquait jusqu'à cinq ans de prison. Son avocat, expliqua au juge que son client ne méritait pas une punition aussi sévère vu qu'il avait pris grand soin des manuscrits et travaillait même au rétablissement de certains d'entre eux. De plus, à la fin, tous ont été renvoyés à l'abbaye. Le juge accepta de suspendre la peine de prison de l'enseignant et en ses lieux et place il ordonna à l'enseignant, en plus de payer une amende de 17 000 €, de purger une peine de service communautaire en aidant les moines à cataloguer et à restaurer les manuscrits.
Le père Donius, bibliothécaire soupçonné au début, ainsi que les autres résidents du mont ont pardonné à l'enseignant et sont heureux de pouvoir réaliser sa passion pour l'abbaye mais dans le respect de la loi cette fois. L'enseignant resta à l'Abbaye en tant qu'enseignant, une demande acceptée par le tribunal. Quant au passage secret, il a été scellé.
Freya- Messages : 1338
Date d'inscription : 24/08/2012
Localisation : Vosges
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