La logique du système
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22102023
La logique du système
La grande réinitialisation doit être le retour du bon sens, le renouvellement de la Tradition universelle, celle de la grande triade commune aux sagesses orientales et aux platoniciens. L’intérêt collectif doit être prioritaire selon l’éthique confucéenne et la science doit être guidée par la philosophie holiste sous la forme moderne de la méthode systémique.
La page Systémique de Wikipédia donne des explications très complètes de la méthode systémique et une définition correcte du système comme « un ensemble complexe d’interactions, souvent entre sous-systèmes, le tout au sein d'un système plus grand. ». Alors que le système est communément réduit à « un ensemble d’« éléments organisés », la définition correcte doit se réfère non pas aux éléments, mais aux interactions et à l’organisation hiérarchique de sous-systèmes.
Cet article est une revue complète de la systémique, de son histoire, de ses sources et de ses méthodes. Il retrace la progression des conceptions systémiques: L’étude des systèmes a commencé dans les années 1950 avec les d’interactions de la cybernétiques, la systémique est devenue théorie générale en 1968 avec les sous-systèmes et les isomorphismes de Ludwig von Bertalanffy, enfin son unité a reçu un début d’éclaircissement avec l’auto-organisation des structures dissipatives de Prigogine.
La compréhension systémique a progressé des systèmes fermés relativement simples de la cybernétique, vers l’organisation des systèmes ouverts complexe de la biologie dont les propriétés émergentes ne peuvent pas être réduites à la somme des parties composantes
La méthode scientifique fondée sur l’empirisme et la logique d’Aristote de non-contradiction a conduit par l’analyse à la division de la science en d’innombrables spécialisations aux langages différents qui rendent la communication difficile. La systémique cherche à réintégrer l’ensemble des savoirs partiels dans une même organisation.
La science est analytique, la systémique est synthétique, elles sont antagonistes, et pourtant elles se complètent . La systémique défie le monopole de la logique aristotélicienne de non-contradiction, elle exige une logique de complémentarité des contraires.
L’article de Wikipédia ne mentionne pourtant pas l’aspect logique de la systémique Ceux qui ont transgressé le monopole de la logique aristotélicienne ont tous été ignorés.
Stéphane Lupasco a énoncé au début de son livre « Le principe d'antagonisme et la logique de l'énergie» le postulat fondamental d'une logique dynamique du contradictoire : le principe d'antagonisme. L’énoncé du postulat, trop long et compliqué est maladroit surtout lorsqu’il revendique en même temps sa conformité avec le principe de non-contradiction. Je résume le postulat en supprimant des parties redondantes ou superflues et en remplaçant le mot phénomène par le mot concept :
« À tout concept ou élément logique e, par exemple, doit toujours être associé, structuralement et fonctionnellement, un concept ou élément logique contradictoire: non-e ; et de telle sorte qu'e ou non-e ne peut jamais qu'être potentialisé par l'actualisation de non-e ou e »
Basarab Nicolescu, compatriote et ami de Lupasco a défendu et promu sa logique du principe d'antagonisme. Physicien nucléaire, il soutient la coexistence de différents niveaux de la réalité et la complémentarité des arts, de la science et de la tradition. Dans le livre « Nous, la particule et le monde », il souligne la présence de systèmes ternaires à tous les niveaux. Il a reconnu dans le principe d’antagonisme un passage à un autre niveau de la réalité et a suggéré à Lupasco le tiers inclus ou état T comme origine et unité des antagonistes à un niveau supérieur. Il est le créateur d’une discipline appelée transdisciplinarité : « la posture scientifique et intellectuelle qui se situe à la fois entre, à travers et au-delà de toute discipline. », qui n’est autre qu’une philosophie holiste des sciences, comparable à la systémique.
Ludwig von Bertalanffy avait déjà découvert les niveaux de la réalité en biologie et les homologies qui les unissent. Il a écrit dans la « Théorie générale des systèmes »:
« La conception moderne de la réalité, la présente comme un gigantesque ordre hiérarchique composé d'êtres organisés qui mène, par la superposition de nombreux étages, des systèmes physiques et chimiques aux systèmes biologiques et sociologiques. L'unité de la science est obtenue, non pas par une réduction utopique de toutes les sciences à la physique et à la chimie, mais grâce aux uniformités structurelles qui existent entre les différents niveaux de la réalité »
La raison des isomorphismes peut être expliquée par les fractales de Benoit Mandelbrot, formées par la récurrences à tous les niveaux d’un même processus de production.
Ilya Prigogine enfin propose avec les « structures dissipatives » le modèle universel, physico-chimique, biologique et cosmique de la création par auto-organisation des systèmes complexes. Les trois conditions en sont : - une structure complexe, - l’apport d’énergie, - et les informations de l’environnement.
Leur corrélation constitue l’auto-organisation, conformément aux causes matérielle, efficiente et formelle dont l’unité est la cause finale.
(L’origine platonicienne des conditions d’existence d’Aristote est documentée dans le sujet « Ontologie chez Platon et Aristote »)
La science a découvert successivement la matière, l’énergie et l’information qui ont été à l’origine des révolutions paradigmatiques industrielle, électrique et informatique. Mais en raison de son dogme logique aristotélicien, elle est incapable de les intégrer dans une conception globale. Faut-il s’étonner que les trois innovateurs cités soient originaires de pays à tradition orthodoxe, trinitaire et platonicienne ?
La communauté scientifique a critiqué à divers degré ou ignoré la nouveauté des théories proposées parles trois penseurs ; aucune d’elles n’a pu bénéficier de la grâce d’être reconnue par le "consensus scientifique".
Leurs conceptions nous ramènent à la triade de la connaissance :
- La sensation et sa logique de non-contradiction
- La raison et sa logique d’antagonismes
- le bon sens de l’intuition et sa logique de l’analogie fondée sur la petite triade des conditions d’auto-organisation.
-La science occidentale se réfère à la logique empiriste d’Aristote, mais elle n’aurait pas pu se développer sans les mathématiques et les chiffres arabes parvenus d’Orient. Les équations de l’algèbre sont en effet une forme de logique de complémentarité limitée au domaine quantitatif.
- La philosophie systémique ou transdisciplinarité s’appuie sur la complémentarité des contraires et sur le tiers inclus qui la lie au niveau supérieur :
- La métaphysique systémique, science de l’unité, est fondée sur la trilogie des conditions d’existence, l’eidos de Platon, qui traverse par analogie, comme tiers inclus, tous les niveaux de connaissance ;
La communauté scientifique a découvert successivement la matière, l’énergie et l’information ; elles sont à l’origine des révolutions paradigmatiques industrielle, quantique et informatique. Mais la science est empêchée par son dogme logique de non-contradiction de les unir en une conception globale. Ce n’est pas étonnant que les trois penseurs cités qui ont éclairé la logique du système soient originaires de pays à tradition orthodoxe, trinitaire et platonicienne. Leurs théories ont toutes été critiquées à des degrés divers ou ignorées et n’ont pas eu la grâce d’être reconnues par le consensus scientifique.
Il faudra attendre l’autodestruction finale de l’Occident par l’individualisme, l’intolérance et la virtualisation de la connaissance, conséquences de sa logique de division et d'individuation, pour que le bon sens de la trilogie qui guide les traditions eurasiennes, russe, chinoise et indienne s’impose à nouveau dans un monde multipolaire fondé sur la complémentarité de traditions différentes.
Le platonisme est la forme européenne de la Tradition universelle qui doit être restituée. Mais pour comprendre l’auto-organisation et pour l’appliquer aux systèmes ouverts, individuels ou collectifs, sociaux ou économiques, il faut étudier les pratiques des médecines traditionnelles de Chine et d’Inde, seules sciences de l’antiquité qui continuent depuis des millénaires à traiter les malade avec des succès inégalés par la science dans la prévention et la guérison des maladies chroniques.
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La page Systémique de Wikipédia donne des explications très complètes de la méthode systémique et une définition correcte du système comme « un ensemble complexe d’interactions, souvent entre sous-systèmes, le tout au sein d'un système plus grand. ». Alors que le système est communément réduit à « un ensemble d’« éléments organisés », la définition correcte doit se réfère non pas aux éléments, mais aux interactions et à l’organisation hiérarchique de sous-systèmes.
Cet article est une revue complète de la systémique, de son histoire, de ses sources et de ses méthodes. Il retrace la progression des conceptions systémiques: L’étude des systèmes a commencé dans les années 1950 avec les d’interactions de la cybernétiques, la systémique est devenue théorie générale en 1968 avec les sous-systèmes et les isomorphismes de Ludwig von Bertalanffy, enfin son unité a reçu un début d’éclaircissement avec l’auto-organisation des structures dissipatives de Prigogine.
La compréhension systémique a progressé des systèmes fermés relativement simples de la cybernétique, vers l’organisation des systèmes ouverts complexe de la biologie dont les propriétés émergentes ne peuvent pas être réduites à la somme des parties composantes
La méthode scientifique fondée sur l’empirisme et la logique d’Aristote de non-contradiction a conduit par l’analyse à la division de la science en d’innombrables spécialisations aux langages différents qui rendent la communication difficile. La systémique cherche à réintégrer l’ensemble des savoirs partiels dans une même organisation.
La science est analytique, la systémique est synthétique, elles sont antagonistes, et pourtant elles se complètent . La systémique défie le monopole de la logique aristotélicienne de non-contradiction, elle exige une logique de complémentarité des contraires.
L’article de Wikipédia ne mentionne pourtant pas l’aspect logique de la systémique Ceux qui ont transgressé le monopole de la logique aristotélicienne ont tous été ignorés.
Stéphane Lupasco a énoncé au début de son livre « Le principe d'antagonisme et la logique de l'énergie» le postulat fondamental d'une logique dynamique du contradictoire : le principe d'antagonisme. L’énoncé du postulat, trop long et compliqué est maladroit surtout lorsqu’il revendique en même temps sa conformité avec le principe de non-contradiction. Je résume le postulat en supprimant des parties redondantes ou superflues et en remplaçant le mot phénomène par le mot concept :
« À tout concept ou élément logique e, par exemple, doit toujours être associé, structuralement et fonctionnellement, un concept ou élément logique contradictoire: non-e ; et de telle sorte qu'e ou non-e ne peut jamais qu'être potentialisé par l'actualisation de non-e ou e »
- postulat complet avec modifications:
- À tout
phénomèneconcept ou élément ou événement logique quelconque, et donc au jugement qui le pense, à la proposition qui l'exprime, au signe qui le symbolise : e, par exemple, doit toujours être associé, structuralement et fonctionnellement,un anti-phénomène ou anti-élémentconcept ou élément logique ou anti-événement logique, et donc un jugement, une proposition, un signe contradictoire : non-e ; et de telle sorte qu'e ou non-e ne peut jamais qu'être potentialisé par l'actualisation de non-e ou e, mais non pas disparaître afin que soit non-e soit e puisse se suffire à lui-même dans une indépendance et donc une non-contradiction rigoureuse (comme dans toute logique, classique ou autre, qui se fonde sur l'absoluité du principe de non-contradiction).
Basarab Nicolescu, compatriote et ami de Lupasco a défendu et promu sa logique du principe d'antagonisme. Physicien nucléaire, il soutient la coexistence de différents niveaux de la réalité et la complémentarité des arts, de la science et de la tradition. Dans le livre « Nous, la particule et le monde », il souligne la présence de systèmes ternaires à tous les niveaux. Il a reconnu dans le principe d’antagonisme un passage à un autre niveau de la réalité et a suggéré à Lupasco le tiers inclus ou état T comme origine et unité des antagonistes à un niveau supérieur. Il est le créateur d’une discipline appelée transdisciplinarité : « la posture scientifique et intellectuelle qui se situe à la fois entre, à travers et au-delà de toute discipline. », qui n’est autre qu’une philosophie holiste des sciences, comparable à la systémique.
Ludwig von Bertalanffy avait déjà découvert les niveaux de la réalité en biologie et les homologies qui les unissent. Il a écrit dans la « Théorie générale des systèmes »:
« La conception moderne de la réalité, la présente comme un gigantesque ordre hiérarchique composé d'êtres organisés qui mène, par la superposition de nombreux étages, des systèmes physiques et chimiques aux systèmes biologiques et sociologiques. L'unité de la science est obtenue, non pas par une réduction utopique de toutes les sciences à la physique et à la chimie, mais grâce aux uniformités structurelles qui existent entre les différents niveaux de la réalité »
La raison des isomorphismes peut être expliquée par les fractales de Benoit Mandelbrot, formées par la récurrences à tous les niveaux d’un même processus de production.
Ilya Prigogine enfin propose avec les « structures dissipatives » le modèle universel, physico-chimique, biologique et cosmique de la création par auto-organisation des systèmes complexes. Les trois conditions en sont : - une structure complexe, - l’apport d’énergie, - et les informations de l’environnement.
Leur corrélation constitue l’auto-organisation, conformément aux causes matérielle, efficiente et formelle dont l’unité est la cause finale.
(L’origine platonicienne des conditions d’existence d’Aristote est documentée dans le sujet « Ontologie chez Platon et Aristote »)
La science a découvert successivement la matière, l’énergie et l’information qui ont été à l’origine des révolutions paradigmatiques industrielle, électrique et informatique. Mais en raison de son dogme logique aristotélicien, elle est incapable de les intégrer dans une conception globale. Faut-il s’étonner que les trois innovateurs cités soient originaires de pays à tradition orthodoxe, trinitaire et platonicienne ?
La communauté scientifique a critiqué à divers degré ou ignoré la nouveauté des théories proposées parles trois penseurs ; aucune d’elles n’a pu bénéficier de la grâce d’être reconnue par le "consensus scientifique".
Leurs conceptions nous ramènent à la triade de la connaissance :
- La sensation et sa logique de non-contradiction
- La raison et sa logique d’antagonismes
- le bon sens de l’intuition et sa logique de l’analogie fondée sur la petite triade des conditions d’auto-organisation.
-La science occidentale se réfère à la logique empiriste d’Aristote, mais elle n’aurait pas pu se développer sans les mathématiques et les chiffres arabes parvenus d’Orient. Les équations de l’algèbre sont en effet une forme de logique de complémentarité limitée au domaine quantitatif.
- La philosophie systémique ou transdisciplinarité s’appuie sur la complémentarité des contraires et sur le tiers inclus qui la lie au niveau supérieur :
- La métaphysique systémique, science de l’unité, est fondée sur la trilogie des conditions d’existence, l’eidos de Platon, qui traverse par analogie, comme tiers inclus, tous les niveaux de connaissance ;
La communauté scientifique a découvert successivement la matière, l’énergie et l’information ; elles sont à l’origine des révolutions paradigmatiques industrielle, quantique et informatique. Mais la science est empêchée par son dogme logique de non-contradiction de les unir en une conception globale. Ce n’est pas étonnant que les trois penseurs cités qui ont éclairé la logique du système soient originaires de pays à tradition orthodoxe, trinitaire et platonicienne. Leurs théories ont toutes été critiquées à des degrés divers ou ignorées et n’ont pas eu la grâce d’être reconnues par le consensus scientifique.
Il faudra attendre l’autodestruction finale de l’Occident par l’individualisme, l’intolérance et la virtualisation de la connaissance, conséquences de sa logique de division et d'individuation, pour que le bon sens de la trilogie qui guide les traditions eurasiennes, russe, chinoise et indienne s’impose à nouveau dans un monde multipolaire fondé sur la complémentarité de traditions différentes.
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Le platonisme est la forme européenne de la Tradition universelle qui doit être restituée. Mais pour comprendre l’auto-organisation et pour l’appliquer aux systèmes ouverts, individuels ou collectifs, sociaux ou économiques, il faut étudier les pratiques des médecines traditionnelles de Chine et d’Inde, seules sciences de l’antiquité qui continuent depuis des millénaires à traiter les malade avec des succès inégalés par la science dans la prévention et la guérison des maladies chroniques.
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