Le modèle métaphysique, épistémologique et systémique
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03062024
Le modèle métaphysique, épistémologique et systémique
La théorie systémique du vingtième siècle fondée sur la cybernétique est restée au niveau empirique des interactions. La théorie des éléments des médecines traditionnelles par contre est fondée sur une triade première satisfaisant au critère néoplatonicien d'autosuffisance de Guillaume d'Ockham. Pourtant le modèle d'intégration des trois principes premiers par trois antagonismes reste dans la dualité. La compréhension de l'unité harmonique de l'univers dans le sens du noûs platonicien exige un autre modèle.
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I. - Récapitulation: - Le modèle d'intégration fonctionnelle (MIF)
L'interprétation systémique de la théorie des éléments a conduit au MIF qui réunit la triade des principes premiers qualitatifs de la tradition (les 3 Gunas indiens ou le yin-yang-qi chinois) avec la triade des principes premiers quantitatifs de la Science (matière, espace, temps).
Chacun des principe premiers correspond à une paire d'éléments semblables (conjoints); c'est pourquoi les éléments sont fonctionnellement 6 et non pas 5.
Chacun des principe physiques est défini par une paire d'²unités de mesure fondées sur un rapport de sens inverse (disjoints ou antagonistes).
L'analogie entre le sens fonctionnel des unités de mesures et celui des éléments traditionnels permet de traduire les 6 éléments traditionnels par des termes contemporains en 6 thèmes épistémologiques.
Rapppel des niveaux de la connaissance (lien)
Il ne faut pas confondre les thèmes épistémologiques avec les mesures. Les thèmes épistémologiques se situent au niveau suprême, intuitif, des principes premiers de la connaissance. Les mesures et leurs définitions se situent au niveau infime, empirique et inductif de la connaissance. Ils sont réunis par le niveau intermédiaire de la raison dont les concepts établissent les relations entre les données empiriques et les principes universels d'organisation que nous appelons systémiques. On ne peut pas passer du niveau empirique des sensations et mesures au niveau des principes premiers sans passer par le niveau de la raison.
La distinction des niveaux de la connaissance est essentielle pour comprendre l'Univers. Le physicien Basarab Nicolescu a reconnu l'importance des niveaux du réel par la mécanique quantique. Le psychologue Ken Wilber dénonçait dans "Les trois yeux de la connaissance" l'erreur du mouvement new age qui transgressait les niveaux, confondant ses "illuminations" psychédéliques avec la mécanique quantique.
Toutes les traditions spirituelles authentiques enseignent qu'on ne parvient pas à l'illumination mystique par l'émotion religieuse des prières et des hymnes sans une prédisposition naturelle et une préparation mentale intégrant tous les niveaux psychiques.
II. - Le spectre d'expression systémique (SES)
Le MIF différencie les relations antagonistes et synergiques, ce qui permet de préciser le sens des thèmes épistémologique. Pour obtenir leur unité globale, il faut neutraliser les 3 antagonismes en les représentant comme 3 axes orthogonaux d'un octaèdre inscrit dans une sphère. En plaçant l'octaèdre sur une de ses faces triangulaires, on obtient par projection horizontale de toutes ses arêtes un hexagramme et une étoile à six branches.
Les trois principes premiers renommés causes matérielle, efficiente et formelle sont définis par les thèmes ou éléments conjoints des trois Dohas du MIF et écrits en couleurs principales. Ils sont diagonalement opposés à des propriétés contraires en couleurs complémentaires.
La suite des six propriétés fondamentales du modèle est conforme au spectre des couleurs, c'est pourquoi je l'ai appelé "spectre d'expression systémique" (SES).
L'interprétation systémique de la théorie des éléments des médecines traditionnelles orientales éclaire le rôle des trois principes universels de la Tradition, que ce soient ceux des Gunas indiens, ceux du trigramme chinois, ceux du trikaya bouddhiste ou ceux de la trilogie néoplatonicienne qui est à l'origine de la trinité chrétienne.
Les trois principes ont été reconnus pendant la Renaissance dans le néoplatonisme, l'hermétisme et l'alchimie mais ont été discrédité par l’Église, le protestantisme et la science moderne. Ils sont méconnus aujourd'hui encore par les philosophes. Les aristotéliciens et cartésiens ignorent qu'Aristote et Descartes ont soutenu eux-mêmes une forme de trilogie métaphysique.
Un modèle métaphysique
Le diamant (vajra en sanscrit) était le symbole suprême du tantrisme hindouiste qui a influencé le bouddhisme vajrayana du Tibet. L'octaèdre est la forme cristalline du diamant. Il est symbolisé dans le modèle de base des yantras du Yoga: le triangle au centre représente les trois principes premiers des Gunas; les triangles supérieur et inférieure inverses forment une étoile à six branches, symbole de perfection de nombreux ésotérismes; une corolle de huit pétales symbolise les huit faces de l'octaèdre; enfin le cercle et le cadre festonné représentent l'inscription de la l'octaèdre dans une sphère et un cube. L'octaèdre correspond aussi à l'octuple sentier du Bouddhisme et aux huit trigrammes du Yi king.
Un modèle épistémologique
Le spectre des couleurs aussi bien que celui des significations est une gamme continue de valeurs correspondant à l'octave en musique, à l'intervalle de deux fréquences dont l'une est le double de l'autre. Cependant la sensation de rouge, bleu et vert ne dépend pas directement des fréquences mais de notre organisation génétique comme l'embryogenèse qui ne se produit pas arbitrairement mais génétiquement en passant par trois feuillets embryonnaires. Tout comme trois points quelconques suffisent pour définir un cercle, trois valeurs suffisent pour nous orienter dans une gamme de valeurs. Il existe une organisation ternaire de nos sensations, de nos pensées et de notre langage qui est innée pour nous orienter dans les gammes de fréquences qui constituent notre environnement. Mais on ne la trouvera ni dans les gènes de structure ni dans les réseaux de neurones car elle réside dans les résonances harmoniques de ces structures.
Un modèle d'application systémique
Dans une antiquité reculée, les philosophes chinois et les philosophes indiens ont découvert indépendamment que l'univers est organisé par trois principes. Leurs médecins les ont adaptés pour orienter leur diagnostic de l'état d’équilibre global de l'organisme. L'état général d'un patient est évalué intuitivement et empiriquement par les médecins traditionnels en référence aux éléments, ce qui exige une longue expérience et la connaissance d'une vaste matière thérapeutique que notre mode de vie moderne ne permet plus. Mais nous disposons actuellement de méthodes analytiques et statistiques pour évaluer l'état général en fonction des trois critères que sont les conditions matérielle, efficiente et formelle de l'unité finale de la vie et de toute organisation.
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Le diamant est le symbole traditionnel de l'illumination mystique. L'octaèdre est le modèle de l'unité des lois et relations cosmiques, celui de l'eidos, "idée_forme", que cherchait Platon. La théorie des éléments des médecines traditionnelles orientales en est l'application pratique. Interprété comme modèle d'organisation systémique et épistémologique, le modèle est applicable par analogie de proportionnalité aux systèmes de tous les niveaux d'organisation physique, biologique, psychologique et sociologique.
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